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Tangerine Dream › The Island of the Fay

  • 2011 • Eastgate Eastgate's Sonic Poems Series Eastgate 049 • 1 CD

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la sagesse du destin      lundi 9 mai 2011 - 19:25
no      samedi 21 février 2015 - 20:02
snooky      vendredi 22 juin 2012 - 06:28
Traummadawn      samedi 14 mai 2011 - 12:28

cd • 8 titres • 67:52 min

  • 1Marmontel Riding on a Clef 7:46
  • 2Breath Kissing Matter's Mouth 8:59
  • 3Beauty of Magic Antagonism 5:58
  • 4Fay Bewitching the Moon 11:01
  • 5Cycle of Eternity 6:461
  • 6Death in the Shadow 9:08
  • 7Moment of Floating into the Light 9:27
  • 8Darkness Veiling the Night 8:44

informations

Composé et enregistré en 2011 aux studios Eastgate de Vienne. Titres 1,3,4,6, 7 composés par Edgar Froese et titres 2,5,8 composés par Thorsten Quaeschning

line up

Edgar Froese (claviers, synthés, piano, lapsteel, guitare électrique et arrangements orchestraux)

Musiciens additionnels : Thorsten Quaeschning (Claviers, synthés, batteries, E-Bow et Mellotron) Bernhard Beibl (Guitare acoustique) Iris Carmaa (Percussions) Linda Spa (Flute) Hoshiko Yamane (Violon électrique)

chronique

Wow! Je dois admettre que je suis impressionné. Inspiré d’une œuvre d’Edgar Allan Poe, The Island Of The Fay est le premier d’une obscure série de poèmes musicaux. Un autre ambitieux projet musical d’Edgar Froese qui démontre que le vieux renard possède encore beaucoup de cordes à son arc. Comme plusieurs fans de TD j’ai été subjugué par la richesse musicale de The Island Of The Fay. Et c’est pour cela que j’ai pris mon temps avant de le chroniquer. Plusieurs écoutes plus tard, j’ai compris que ce dernier album du Dream sonnait exactement comme les œuvres mielleuses qu’Edgar nous offre depuis les années TDI et Eastgate. Sauf qu’il est supporté par 6 musiciens qui enrichissent une structure sonore qui aurait sonné exactement comme Views From a Red Train, Chandra et quelques œuvres de la série Nagasaki si Edgar aurait été seul et qu’Edgar surmonte sa crainte de sonner comme le vieux TD des années Franke et Schmoelling (Beauty Of Magic Antagonism et Death In The Shadow) tout en faisant un clin d’œil à Klaus Schulze (Fay Bewitching The Moon). Ce faisant, The Island Of The Fay entre dans une zone qu’Edgar Froese semblait vouloir renier à tout prix; celle de Tangerine Dream.
Une ondoyante ligne de synthé introduit un frénétique mouvement séquentiel dont les pulsations et palpitations hybrides forment une étrange fusion avec les vagues sonores et les sinueuses lignes de synthé qui initient le très vivant Marmontel Riding On A Clef. Absolument géniale cette lourde intro aux multiples lignes séquentielles, qu’une ligne de basse mord de ses accords hachurés, est ornée de délicates nappes d’un synthé discret aux sonorités toujours aussi divisées entre les approches symphoniques et vocables devenues si chères à Edgar. Cette approche mélodieuse s’insère par bribes timides sur une titanesque structure séquentielle qui défile à vive allure et se nourrit de sa structure frétillante avec l’ajout de doublons nerveux, d’accords au débit saccadé vrillant en furieuses spirales rythmiques, de bonnes percussions sèches et de cliquetis variés qui fortifient une étonnante et stupéfiante approche rythmique circulaire dont la mélodie synthétisée reste stationnaire. Marmontel Riding On A Clef est un superbe titre dont la profondeur ténébreuse se dissipe dans les furieux mouvements séquentiels alors que Breath Kissing Matter's Mouth offre une approche rythmique plus tempérée, voire statique. L’intro est sombre et empreinte de mystère avec ses lourds accords pulsatifs et ses notes qui circulent en boucles sur des effets sonores et percussions papillonnant. Lent, le rythme rencontre un mouvement séquentiel nerveux dont les limpides accords voltigent en un staccato débridé dans des spirales rotatoires. Avec ses 2 structures rythmiques parallèles Breath Kissing Matter's Mouth bouillonne sous ses séquences qui dansent d’une fureur circulaire sur des couches de synthés aux chœurs astraux et aux sinistres lamentations violonées. Beauty of Magic Antagonism est une belle mélodie métallisé au goût du Tangerine Dream des années Le Parc et Hyperborea. Le rythme est lent et métallique, arqué sur de bonnes frappes de percussions et des séquences nerveuses. Le synthé y est très mélodieux et laisse couler une belle approche aux harmonies du Dream des années 80-90, tout comme Cycle of Eternity qui est par contre plus nerveux et plus près des sonorités contemporaines du Dream avec les percussions très enlevantes de Carmaa. Fay Bewitching the Moon est l’un des moments forts de The Island Of The Fay avec son intro ondoyante aux superbes arrangements orchestraux où les mélancoliques envolées d’instruments à cordes glissent sur une peau de chagrin. Un mouvement qui n’est pas sans rappeler Klaus Schulze sur X. Par la suite on pénètre dans le sombre univers du Dream des années Cyclone avec un tempo sautillant sur des nappes de synthé aux réminiscences que l’on ne peut nier. Les percussions d’Iris Carmaa ajoutent une profondeur irréelle aux nappes de synthés métalliques si uniques à Froese. Le violon d’Hoshiko Yamane caresse le rythme sautillant et saccadé de Fay Bewitching the Moon qui est vraiment aux portes musicales des 2 antipodes de Tangerine Dream. C’est un superbe titre qui sent le génie à plein les oreilles.
Le mouvement séquentiel et les percussions de l’intro de Death in the Shadow ne sont pas sans rappeler le rythme accrocheur de Warsaw in the Sun. Peu à peu le rythme devient plus nerveux et est survolé de couches de synthé hybrides. Un peu comme partout dans The Island Of The Fay le rythme est stationnaire, même si bouillonnant, et est axé sur une fusion séquences/percussions qui tambourine une cadence nerveuse, toujours sur le bord d’exploser mais qui retient son implosion auprès d’une ligne de basse aux longilignes notes roucoulantes. Les couches de synthé épousent des vocalises angéliques alors que des nappes éparses ajoutent une profondeur emplie des effluves musicaux des années Pinnacles et Stuntman à un titre qui gagne en férocité à mesure qu’il progresse. Moment of Floating into the Light est une longue ballade qui glisse sur de belles séquences nerveuses mais stables dont les superbes solos de guitares du vieux renard trahissent sa nostalgie. C’est une très belle ballade poignante où le rythme lourd ne déborde jamais et la fusion synthé/guitare coule tout au long d’un mouvement séquentiel légèrement sautillant. Darkness Veiling the Night est l’autre moment très fort de The Island Of The Fay. Un titre qui nous amène dans des territoires encore plus sombre et mystérieux que Breath Kissing Matter's Mouth avec un tempo langoureux qui amorce sa croissance avec des percussions dont les résonnances feutrées frappent dans un étrange monde aux ambiances et sonorités éclectiques. Des accords d’une guitare errante couvrent la foulée de cette curieuse marche diurne où des accords d’un piano solitaire croisent les frappes d’une percussion de style xylophone dans une ambiance où la romance côtoie l’apocalypse. C’est un délicieux mélange de Picture Palace Music et Tangerine Dream sur de somptueux arrangements orchestraux qui ajoutent une profondeur romanesque à ce titre lourd et puissant, tant de par son tempo langoureux que de ses suaves arrangements à faire fondre une roche. Un superbe morceau qui dépeint la noirceur du personnage qu’est Thorsten Quaeschning.
À ne pas en douter, The Island Of The Fay est un solide opus et l’un des très bons fait par Tangerine Dream depuis des lunes. En fait c’est l’album attendu par les fans du Dream qui, année après année, espéraient entendre une mouture où l’esprit du vieux Dream rôderait au-dessus des nouvelles idées d’Edgar Froese. C’est maintenant chose faite. Certes The Island Of The Fay n’offre pas ces longues pièces où le Dream changeait ses structures rythmiques en un tour de main, mais il offre 8 solides titres où les avalanches séquentielles se moulent à de superbes mélodies qui cadreraient fort bien dans l’ère Franke, Froese et Schmoëlling. Des rythmes lourds et nerveux entourés de synthés aux couches hybrides et de guitares suaves qui trempent dans de beaux arrangements orchestraux. Bref, un solide opus d’une MÉ qui traverse les décennies du Dream pour plonger de plein fouet dans une histoire qui devrait se poursuivre avec un volume 2. Tout simplement magique et exquis, c’est un retour aux sources fortement espéré depuis des lunes et que l’on n’attendait plus.

note       Publiée le jeudi 5 mai 2011

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    Traummadawn Envoyez un message privé àTraummadawn

    Avec grand plaisir et ravi pour toi Snooky ! Je trouve qu'il y a du bon, même du très bon, dans le renouveau de TD. Par coups d'éclat assez parsemés, mais cela entretient quand même l'espoir pour les œuvres à venir. Bonne découverte !!!

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    snooky Envoyez un message privé àsnooky

    Voilà un bien chouette album... Parce qu'on y retrouve tout ce qui faisait défaut dans les précédents, la flamme, l'étincelle, le souffle... En tout cas, du Dream comme je n'en n'avais plus écouté depuis bien longtemps. De très bonnes mélodies, des rythmes nerveux, percutants et vivants, un ensemble vraiment captivant. La palme certainement au morceau 4, une petite merveille, un bijou où le violon sobre et discret vient vous caresser les oreilles. Une petite faiblesse, le 6 qui me paraît légèrement inférieur aux autres mais on va pas faire la fine bouche.

    
    
    

    Du très bon TD ! Merci à Traummadawn pour la piste

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    Traummadawn Envoyez un message privé àTraummadawn

    Je confirme, "The Angel of the West Window" est une proposition au moins comparable à "TIOTF", avec toutefois deux morceaux un peu plus faibles et surtout "déjà entendus" : Le 6 (on dirait une chute de Endless Season) et le 8 (très Goblin's Club). Mais dans l'ensemble, c'est un CD très intéressant où on constate la puissante empreinte de Thorsten...

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    Rudi Envoyez un message privé àRudi

    Super bien cet album! Et merci Traummadawn pour ton top 20, ça me donne envie d'écouter purple diluvial, tiens (connais pas). Sinon parmi ceux que je connais, décidément je trouve que summer in nagazaki est un pur chef d'oeuvre, un album qui montre à la perfection combien la mé peut donner à entendre des émotions....

    Traummadawn Envoyez un message privé àTraummadawn

    Bien sûr Phaedream, j'avais perçu que tu parlais du meilleur dans un certain contexte, mais cela m'a tout de même donné l'envie de faire un top 20 de tout ce que je trouve de plus intéressant après et sans Schmoelling (ce serait une autre chose de parler du "avec mais paru après", où il faudrait inclure "The Keep" par exemple).

    Tout à fait d'accord sur la superbe influence de Thorsten sur TD, bien qu'il n'est pas suffisamment sollicité à mon goût. :)

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