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Tangerine Dream › Hyperborea
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Christopher Franke (synthesizers, keyboards), Edgar Froese (guitars, synthesizers, keyboards), Johannes Schmoelling : Synthesizers, Keyboards
chronique
- musique Électronique berlin school
La première fois que j’ai entendu No Man’s Land, j’avais l’air d’un gars sorti de nulle part. Quelqu’un qui n’avait encore rien entendu. Vrai que je débutais mon apprentissage de Tangerine Dream et de sa MÉ de style digitale. J’avais déjà subit l’enchantement sonore du Rêve Mandarin avec Mojave Plan, mais No Man’s Land? Wow! Des notes de synthé et des séquences qui sonnaient comme des percussions hétéroclites. Des percussions d’un monde tribal digital qui dansent dans une étrange hymne au dieu métal avec une curieuse ligne de basse à saveur funky qui échappe ses lourdes notes dans une frénésie clanique où flûtes et chœurs d’une Amazonie intergalactique pavoisent avec des murmures d’une paranoïa refoulée. Intense? Absolument! Délirant? Tout à fait! Et le déluge d’accords digitaux continue de meubler une jungle froide aux sonorités enchanteresses, faisant de No Man’s Land une hymne à la perdition pour une terre glaciale et perdue. Froid et numérique, Hyperborea assaille nos oreilles avec une panoplie de sons et d’effets sonores qui rehaussent d’un cran l’univers de plus en plus avant-gardiste de la MÉ. Toujours sous le charme de ses nouveaux équipements digitaux, Tangerine Dream mâche ses réflexions, investit un peu plus dans les recherches sonores, s’amuse avec des échantillonnages et innove aux niveaux des percussions et des rythmes de métal en fusion. Mais au travers ces équipements à haute teneur en froideur synthétique, Tangerine Dream dose sa musique avec la chaleur de ses émotions et ses exaltations. Hyperborea, la pièce titre est un exemple parfait. À la fois nostalgique et troublant ce slow électronique flotte sur un lent rythme flottant orné d’accords scintillants. Un rythme qui se danse, comme deux corps perdus dans la douleur, avec ses deux temps qui progressent dans des nappes de brumes et de superbes solos empreints d’une sensuelle mélancolie. C’est un pur bijou, il n’y a rien d’autre à ajouter!
Si nous sommes à la recherche d’un titre qui pourrait décrire de la meilleure façon ce qu’est un rock électronique, Cinnamon Road serait surement en tête de liste. Entraînant le rythme est constant et harmonieux. C’est carrément du rock électronique mélodieux avec ses gros riffs de guitare et ses percussions claquantes qui allait faire les lignes de Le Parc et qui cadrait bien avec le New Berlin School. Fuyant les frasques d’une enclume céleste, Sphinx Lightning démarre avec des résonnances métalliques qui résonnent dans un néant acoustique. Un lent tempo s’installe avec de fines percussions qui tombent et tambourinent dans un étrange univers glacial où les synthés forgent des lamentations autant spectrales qu’irisées. Dissonant, l’intro reste tout de même assez captivant avec ses éclats métalliques qui se frottent à des gongs cosmiques et à des souffles de synthé qui survolent une terre aride, comme des vautours cherchant une issue à un monde sans vie. Mais peu à peu, tempo et mélodie émergent pour frayer avec ces spectres opalins qui roucoulent sur des roulements de percussions, des lignes de basses gutturales et des bonnes séquences sautillantes. L’univers du Dream s’installe avec ce rythme à élaboration lente qui se réfugie dans un superbe passage ambiant truffé de souffles flûtés et d’accords d’une guitare solitaire. C’est un bref passage errant qui tranquillement sort de ses rêveries avec un étrange dialecte synthétisé alors que tams-tams reprennent du service et roulent avec plus de puissance, que les lignes de synthés se gonflent en symbiose et, tels des riffs de guitares, les accords tombent avec puissance et fracas, terminant Hyperborea avec force et fureur.
Hyperborea ou comment survivre à White Eagle! Ces deux derniers albums du Dream complète à merveille la trilogie amorcé avec Exit pour une MÉ plus mélodieuse mais toujours expérimentale, pour l’époque. Hyperborea est aussi le dernier album d’une fructueuse collaboration avec Virgin. C’est aussi le dernier des grands albums studios de TD où le trio explorait encore les longs titres aux dénouements qui frisaient le génie. Par la suite, mis à part Poland, Tangerine Dream exploitera des thèmes musicaux plus concis, enfermant le génie dans une bouteille jetée à la mer et qui, quelques fois, refera surface le temps d’un éclair de nostalgie.
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- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Gros rejet initial de cet album, puis au fil des écoutes il s'est révélé à moi. No Man’s Land d'abord, la plus belle pièce de l'album, puis Cinnamon Road malgré un côté un peu plus daté. Hyperborea est un peu moins marquante mais tout à fait réussie. Sphinx Lightning alterne des passages un peu moyen avec des passages vraiment excellents. La fin sera revisitée - je crois - et sublimée sur Poland.
- Note donnée au disque :
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Même si je lui reconnais des faiblesses, je suis toujours autant fasciné par cet album qui a été ma véritable entrée dans l'univers de TD. Dire que c'est grâce aux Inrocks que j'ai acheté Hyperborea...
- Note donnée au disque :
- zugal21 › Envoyez un message privé àzugal21
Je suis pas certain que celui-ci ait bien vieilli, au contraire. Mais j'en apprécie la très bonne définition sonore sur mon matos modeste, en particulier quand il y a des percus (sur Sphinx... notamment).
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- taillesque › Envoyez un message privé àtaillesque
J'aime bien Hyperborea, dernier disque chez Virgin, mais mon écoute est entravée par deux titres que je trouve décevants. Je n'aime pas du tout "Cinnamon Road". En revanche, Sphinx lightning me fascine autant qu'il me déçoit. L'excellente introduction laisse espérer un très grand titre de TD, mais alors que le groupe était passé maître dans l'art des longues suites musicales, avec "Sphinx lightning" il s'égare dans une composition beaucoup trop longue qui camoufle difficilement une inspiration en berne dans sa partie centrale, la plus climatique. Heureusement, la dernière partie rehausse un peu le niveau et fait de ce titre un assez bon TD. Je dois préciser que Mister Froese, sans-doute conscient des longueurs de ce titre, a eu l'excellente idée d'en proposer une réinterprêtation dans le premier volume de "Booster" sous le titre "Hyper sphinx". Et pour améliorer la composition, il la raccourcit d'au moins 6 minutes. De plus, il couvre la partie centrale la plus ennuyeuse d'un solo de guitare absolument magique qui s'intègre admirablement à la structure déjà existante. Il lui suffit sinon de renforcer les rythmes sans les dénaturer ... et l'affaire est dans le sac : "Sphinx lighning" est devenu ce que le morceau originel aurait dû être : une excellente pièce de 14 minutes, climatique, envoûtante, sublime.
- AlainTernet › Envoyez un message privé àAlainTernet
Plutôt d'accord avec snooky. Exception faite d'Hyperborea et de quelques passages de Sphynx Lightning, il n'y a pas grand-chose à retenir de cet album. No Man's Land et Cinnamon Road m'agacent (un peu trop new age à mon goût). En ce qui me concerne, c'est raté.
Dernier album studio chez Virgin et début de la fin du glorieux TD.
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