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Enregistré Juin et Juillet 90 à Vienne et Berlin
Edgar Froese (keyboards & guitares), Paul Haslinger: Keyboards Jerome Froese: Keyboards et guitares Hubert Waldner: Soprano saxophone et flûte sur Melrose
C’est avec Melrose que Jerome Froese rejoint son paternel pour ainsi faire parti de Tangerine Dream. Par ricochet, cela sera aussi le dernier album de la courte association Froese/Haslinger. Ce dernier voulant continuer sa carrière sur la Côte Ouest Américaine. L’histoire démontre que chaque nouvel album du Dream sur Private Music ouvre une nouvelle perception quand aux orientations musicales du projet d’Edgar Froese. C’est un peu comme si TD se cherchait. Comme si Edgar cherchait la recette miracle pour faire gagner le magot à Tangerine Dream. Et force est d’admettre qu’avec Melrose le but est atteint. C’est sans doute l’album le plus attrayant, le plus féroce et le plus convainquant du Dream dans son aventure américaine. Et le résultat global de cet album appartient au fan qui doit exorciser ses démons antérieurs et comprendre que le Dream, version Franke, Froese et Baumann/Schmoelling fait parti du passé et ne reviendra jamais. Suivant cette base on peut alors admettre que Melrose soit le meilleur du pire avec 9 titres d’une durée moyenne de 7 minutes qui sont nettement plus inspirés que sur LOTB. La pièce titre est une mélodie très FM avec une ouverture éthérée où des accords dansent en rêvant sur de fines percussions de genre bongos dont les frappes anémiques flottent dans des nappes d’un synthé imbibé de brume astrale. Tanguant entre sa délicate enveloppe harmonieuse et des rythmes légers, Melrose s’échappe avec un rythme plus féroce qui est bêtement arrosé par le saxophone d’Hubert Waldner. Les fans ne le savent pas encore mais les bongos, le saxophone et les chœurs sans intérêts allaient devenir les pierres angulaires des compositions d’Edgar qui visent résolument à charmer une nouvelle génération de fans. Des éléments qui ne m’attireront jamais dans la sonorité TD car j’aime 100 fois mieux les synthés symphoniques nettement plus riche qu’un sax. Melrose est un titre FM qui est devenu le premier extrait vidéo de Tangerine Dream que j’ai vu à Much Music, le penchant Canadien de MTV. Three Bikes in the Sky tempère un peu ma déception avec une très belle mélodie construite sur un lit d’émotions très dramatiques qui abrite un beau solo de guitare. J’aime bien. C’est hyper mélodieux et Edgar fait rage avec sa guitare. Séquences nerveuses qui piaffent d’impatience dans des vents d’épouvantes, la structure de Dolls in the Shadow est assez intéressante, sauf en ce qui a trait à un pattern de séquences qui tambourinent anémiquement des peaux sèches alors que des percussions électroniques labourent une autre direction rythmique. L’approche aurait été plus intéressante si ces séquences n’avaient pas la peau de percussions bongos. Bon mais ça ressemble tellement à du Yanni. En fait Melrose est construit sur la facilité. De fausses percussions qui claquent sans entrain, des collages ici et là , des synthés gênés, des séquences trop tribales, des orchestrations sobres et un travail de studio professionnel, Melrose a oublié ses émotions au vestiaire. Chaque titre laisse entendre t un voyage inconséquent sur des structures qui cherchent le tape oreille, la gloire passagère du FM. Il y a des passages faciles, comme sur ce Dolls in the Shadow et Yucatan avec un rythme tribal vide et des basses anémiques. Par contre j’aime bien Electric Lion et ses rebondissements sauvages, de même que Desert Train et sa structure indomptable qui rappelle qu’Edgar a encore du jus. Tout à l’opposé Rolling Down Cahuenga et Art Vision souffrent de la même carence des rythmes redondants et des mélodies faciles qui sont à la recherche de coups d’éclats, d’un tape-à -l’oreille pour charmer MTV et les stations FM. Par contre je dois avouer que j’aime bien la 2ième partie de Art Vision qui marche sur les pas de Cat Scan. Cool at Heart? Un titre assez mélancolique avec une douce nostalgie peinte au piano. Le dernier souvenir de Paul Haslinger? Encore une fois, j’ai été très sévère à l’endroit d’une œuvre de Tangerine Dream sur le label Private Music de Peter Baumann. À l’époque j’espérais toujours et toujours un retour aux sources de la part d’Edgar. Avec le recul, j’ai appris à réécouter ces œuvres dont la seule source de motivation était l’argent facile et la conquête de l’ouest américain. Melrose n’est pas si pire. Il a des titres potables, vestiges d’un grand groupe qui pourrait retrouver ses moyens. C’est beau, simplet et très accrocheur. Au même titre que les 2 premiers albums de Yanni sur Private Music qui sont, en revanche, nettement plus inspirées. Mais on parle de Tangerine Dream ici! Un bel album sans âme, mis à part Three Bikes in the Sky, qui clôture le 20ième siècle de façon assez décevante.
note Publiée le lundi 26 mars 2007
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