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John Coltrane › Crescent
informations
Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 27 avril et 1er juin 1964
line up
John Coltrane (saxophone ténor), Jimmy Garrison (contrebasse), Elvin Jones (batterie), McCoy Tyner (piano)
chronique
- jazz modal > freeform
Des disques de la première période Impulse!, "Crescent" est sans conteste le plus crépusculaire de tous. Aucun des cinq titres sélectionnés pour cette session du printemps 1964 ne semble vouloir courir derrière cette lumière rédemptrice que John Coltrane s'est pourtant promis d'atteindre, sans savoir peut-être qu'il est alors tout proche d'atteindre son but. Pas même "Bessie's Blues" dont le swing à la passion si tiède s'érige en tant que preuve manifeste d'un changement en profondeur. Les choses ne se passent pas en silence mais il y a une très perceptible retenue dans ces quarante minutes de musique qui feraient presque froid dans le dos. Une tension sourde presque trop lourde à supporter, quelque chose qu'on n'avait jamais entendu chez Coltrane jusque là. Pas de la fatalité, ni de la résignation. Une gravité. Et aussi une attitude attentiste qui aurait eu l'intuition qu'avant de pouvoir accéder à un meilleur avenir il faut d'abord se libérer des tracas qui nous empoisonnent continuellement la vie. Comme la trace des pas mesurés mais pas tranquilles d'une proie qui se sait surveillée et qui souhaite secrètement dans sa peur que la menace s'estompe. Une prière intérieure, comme pour retrouver si pas la maîtrise de soi, en tout cas un calme bienveillant et salutaire. Un sentiment renforcé par la mise à contribution considérable des autres membres du groupe ; McCoy Tyner y jouit de beaucoup plus d'espace, Elvin Jones est particulièrement mis à l'honneur sur l'inquiétant "The Drum Thing" et même Jerry Garrison a droit à son petit solo sur le presque lugubre thème de "Lonnie's Lament". Faut-il voir en "Crescent" l'antichambre de l'au-delà avant de pouvoir rencontrer l'Être suprême ? Mais ce sentiment d'introspection singulier s'explique ; d'abord, John Coltrane abandonne pour la première fois depuis longtemps son fidèle soprano au profit de l'utilisation exclusive du ténor dont le timbre chaud et profond sied à merveille à cette nouvelle approche. Ensuite, il n'est pas inutile de préciser que sur "Crescent", on trouve parmi les thèmes les plus forts et les plus personnels jamais écrits par Coltrane. Un compromis fascinant entre foisonnement et raisonnement.
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commentaires
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- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Could you call on John Coltrane Now ‘cause they'll, They'll wash your troubles, Your troubles, your troubles Your troubles away!
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Découvert sur le tard (il faudra attendre le coffret des Complete studio impulse! du Coltrane Quartet pour ça), je souscris à Coltrano quant à "l'avant-gardisme" naissant du maitre, ici, les premiers égarements, les premières transes d'une atonalité qui va plus le quitter...
- Note donnée au disque :
- NevrOp4th › Envoyez un message privé àNevrOp4th
Un monument! Une prouesse! Le disque le plus sentimentale de John Coltrane je trouves, une ôde à la liberté et a la beauté.
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Psaumes à l'Intranquille.
- Note donnée au disque :
- Hutz › Envoyez un message privé àHutz
Nuit blanche et j'écoute pour la première fois ce disque. Je sais pas comment dire mais il s'est passé quelque chose d'extraordinaire. C'est grave, pesant, presque trop beau pour être vrai.