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John Coltrane › Ascension
informations
Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 28 juin 1965.
La réédition cd inclus une seconde prise de "Ascension" (40:56) portant la durée du disque à 79:26.
line up
Marion Brown (saxophone alto), John Coltrane (saxophone ténor), Art Davis (contrebasse), Jimmy Garrison (contrebasse), Freddie Hubbard (trompette), Elvin Jones (batterie), Pharoah Sanders (saxophone ténor), Archie Shepp (saxophone ténor), John Tchicai (saxophone alto), McCoy Tyner (piano), Dewey Johnson (trompette)
chronique
Il faut tout de suite rétablir une vérité qui me semble essentielle : ce disque mythique fût en réalité bien plus important pour son géniteur que pour l'histoire du jazz en général, histoire qui, du reste, en avait déjà vu de toutes les couleurs... Un nouveau monument de cacophonie contrôlée, cinq années après le "Free Jazz" d'Ornette Coleman, de ces moments de furie éclatée qui ont donné - à tort - l'image limitée d'un free jazz dont la portée va pourtant bien au-delà de l'apparente agressivité dont on l'affuble par facilité. Le concept de "Ascension" est en tout point similaire à celui appliqué par Coleman quelques temps plus tôt ; un thème joué à l'unisson où de la discorde naît la matière puis un enchaînement de solii entre les différents intervenants, il est vrai, plus nombreux. Et la légitimité même de ce disque repose en grande partie sur la liste des musiciens que Coltrane a choisi pour l'accompagner dans ce nouveau périple autrement plus risqué. Parmi eux, on retiendra ceux qu'il n'est pas déplacé de considérer comme ses disciples : Marion Brown, Pharoah Sanders, Archie Shepp et, dans une moindre mesure, John Tchicai. Son quartette l'accompagne toujours ici mais se retrouve perdu dans la masse. Pauvre et brave McCoy Tyner qui se débat dans un univers qui visiblement ne se soucie guère de son devenir. Aveuglé par la guerre qu'il se livre contre lui-même, Coltrane en est arrivé au point de rejeter toutes les dernières sessions d'enregistrements effectuées aux côtés du déjà cité McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones. Des bandes qui ressortiront des tiroirs quand l'artiste n'aura plus son mot à dire. Pour des raisons plus personnelles, Roy Haynes a même occupé un moment le poste de batteur, mais rien n'y fait... Coltrane veut définitivement passer à autre chose et cette improvisation collective de quarante minutes n'est rien d'autre que la concrétisation de cette volonté immuable. "Ascension" est une rupture. Si violente que le divorce d'avec son fidèle public sera définitivement consommé.
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notes
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Qu'est-ce qu'il est chantant, celui-ci! La joie et la furie dans une étreinte brûlante, une certaine forme de catharsis.
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- SEN › Envoyez un message privé àSEN
Soyons honnête je l'écoute jamais à jeun celui là, mais à partir d'un certain degré d'alcool c'est l'apothéose !
- Note donnée au disque :
- Kronh › Envoyez un message privé àKronh
Oui, il a toujours été remarquable avant d'être Grand parmi les grands, puis il a battit son Temple d'Amour Suprême pour y créer sa religion avec ce Ascension.
- darkmagus › Envoyez un message privé àdarkmagus
Non Coltrane ne « devient » pas grand avec « Ascension », sinon il n’aurait pas été grand longtemps, il continue son chemin fait de constante évolution, il est déjà grand avec Miles dans Kind of Blue ou le trop méconnu « Someday My Prince Will Come », immense dans les harmonies de « Giant Steps », immense dans le novateur « My Favourite Things », immense dans « Crescent » (d’autres plus habilités que moi l’ont dit, ), immense au Village Vanguard, immense dans Kulu Se Mamma, je l’ai dit ici, immense dans « Expression », sa dernière œuvre « officielle », pourtant très calme, apaisée, sereine après les turbulences d’ »Ascension ». Après, que l’on aime plus ou moins telle ou telle œuvre ou telle ou telle façon d’être immense est anecdotique, personne ne détient la vérité, pas même Coltrane.
- Note donnée au disque :
- Kronh › Envoyez un message privé àKronh
C'est a partir de là que Coltrane devient vraiment Grand. Ce disque est géant, une démarche pédagogique qui parvient aux plus hauts sommets, ça n'a plus rien a voir avec Crescent qui est un disque mineur dans sa disco, tout au plus un touchant crochet nostalgique tiède et habité.