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John Coltrane › The Olatunji Concert: The Last Live Recording

cd • 3 titres • 63:44 min

  • 1Introduction
  • 2Ogunde
  • 3My Favorite Things

informations

Recorded April 1967 in New York City.

Il s'agit d'un concert bénévole au profit du "Olatunji Center of African Culture", un atelier permanent et pluridisciplinaire ouvert 24h/24, où les enfants de Harlem, pour 2$ l'heure, viennent étudier l'histoire et la culture de leurs ancêtres, enseignées par des artistes et intellectuels d'Afrique de l'Ouest.

line up

Rashied Ali (batterie), Alice Coltrane (piano), John Coltrane (saxophones ténor et soprano), Jimmy Garrison (contrebasse), Pharoah Sanders (saxophone ténor), Jumma Santos (percussion), Algie DeWitt (tambour bata)

chronique

  • free jazz

La mort ne sonne jamais avant d’entrer ; elle frappe à l’improviste même quand on l’attend sagement. Pourtant, les signes ne trompent pas : c’est bien le chant du diable qui nous hurle dans les oreilles, juste avant de nous emporter avec ses flammes. Ce soir, c’est le dernier soir de Coltrane ; peut être le savait-il, peut être pas. Quoiqu’il en soit, il brille. De mille feux. Non, IL EST en feu. Il brûle, c’est aveuglant. Ses fidèles amis (le contorsionniste Ali, Sanders le bûcheron et Garrison le sidérurgiste) en restent ébahis. Quelle violence, nom de Dieu ! Gloire à la vie s’esclaffe-t-on dans les coulisses. Car ce n’est plus du son qui sort du ténor de Coltrane, c’est du sang, directement versé de sa bouche, comme si l’apport du serial killer Sanders ne suffisait pas. Aucune mélodie ne saurait se soustraire à cette grammaire primaire : tout n’est que rage. La mort rôde, oui. La gentille Alice fait ce qu’elle peut pour enjoliver cette mise à mort, pour détendre l’atmosphère : son piano virevolte avec grâce et merveille au milieu de ce tas de cendre fumant. Ali organise la marche funèbre de sa frappe tétanique alors que DeWitt et Santos ferment le cortège ; au milieu, Coltrane et Sanders, pour une danse… de tous les diables. Ce n’est plus dieu qui les possède, non. Ce soir, c’est le dernier soir, une gloire à la mort finale, un dernier cri, LE cri de Coltrane, déchiré, usant, d’une intensité incomparable. De l’ombre planait déjà sur le Live in Japan ; ce soir sera le dernier, et ce sera violent ; fermez les yeux, ça va pas être propre : le son en est saturé et sale comme un cadavre calciné. La mort arrive et ça va saigner, on va donner dans l’agression, ne pas se laisser faire ; peu importe le résultat, on va tout donner… se débattre tant qu’on peut, et faire gicler dans une orgie sonique le corps de Coltrane sous l’implosion d’un dernier jazz démentiel, fou, extrême et démesuré.

note       Publiée le lundi 21 août 2006

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Thérapeutique, tout simplement. 7/6

Note donnée au disque :       
WZX Envoyez un message privé àWZX

Ben ça alors, j'ai lu plein de fois la chro, et j'avais jamais remarqué que Sanders était pas crédité ^^

Norris Envoyez un message privé àNorris

Juste une remarque: je suis pas sur qu'une meilleure prise de son aurait été bénéfique au disque, ce que j'aime bien dans celui la c'est justement ce coté confus, bouillie sonore de laquelle s'échappe une énergie monstrueuse. ( et comme tout les commentateurs précédent: mention spéciale pour Ali... un déluge)

Note donnée au disque :       
boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Une tuerie. Un truc qu'on a envie de faire écouter à tout le monde pour montrer que la musique n'a aucune limite, qu'elle n'a que faire des étiquettes, qu'elle est énergie pure qui consumme toute tentative d'analyse. Enfin, un disque de jazz où la batterie n'est pas cet instrument neurasthénique qu'il est trop souvent dans ce genre musical ! Ali est tout bonnement apocalyptique.

merci pour le fusil... Envoyez un message privé àmerci pour le fusil...
dernier concert mais le bougre souffle dans son pipeau comme c'est pas permis , dommage d'ailleurs que johny prenne toute la place dans le mix , certains instruments comme le piano sont complétement recouverts.