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Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 15 février et 7 mars 1967
Rashied Ali (batterie), Alice Coltrane (piano), John Coltrane (saxophone ténor, flûte), Jimmy Garrison (contrebasse)
Le 17 juillet 1967 s'éteignait John Coltrane. Un homme dont la dévotion sans faille pour la cause musicale a fait s'ériger, au propre comme au figuré, des églises en son nom. À cette occasion, il est tentant de paraphraser Jean Wagner, ancien journaliste de Jazz Magazine, et qui, au sujet de sa disparition, tenait ces propos, ma foi, assez justes : "Si nous sommes quelques uns à avoir ressenti sa mort comme une blessure personnelle, nous sommes aussi très conscients que cette mort n'a en rien interrompu une œuvre qui nous semblait - à tort, peut-être - déjà terminée". Car en effet, John Coltrane, même dans ses dernières heures, en infatigable bûcheur qu'il était, revenait toujours sur son métier, dans cette quête ultime et presque désespérée d'une perfection qui n'admet aucun facteur humain. À chacun de ses pas, les frontières semblaient s'évanouir, les limites repoussées. "Giant Steps", "Olé", "A Love Supreme", "Meditations" furent autant de balises laissées à l'histoire de la musique contemporaine prouvant si nécessaire que l'expression de l'individualité, quand elle tend vers l'universel, peut franchir toutes les barrières, et les repousse, à chaque fois, un petit peu plus. "Expression" a ceci d'important qu'il nous présente quelques pièces issues du tout dernier enregistrement du géant aux studios de Englewood Cliffs, les seules aussi où l'on peut entendre son quintette fraîchement officialisé dans pareil contexte. Ça n'étonnera plus personne ; la voie du free jazz dans laquelle notre homme s'était engagé dernièrement est consolidée par l'approche radicalement moins tributaire des racines bop et blues de ses nouveaux acolytes. Toutefois, si tout ceci reste un exercice de haute voltige, il ne transcende pas. "To Be", pour duo de flûtes, ressemble déjà étrangement à ce que Alice Coltrane tentera par la suite. Et le torturé "Offering" suscitera des vocations bien au-delà du territoire jazz. Oui, torturé est le mot car même dans ses moments les plus calmes (la plage titre), John Coltrane ne s'est jamais épargné la moindre souffrance...
note Publiée le dimanche 27 novembre 2005
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