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The Beta Band › Heroes to Zeros

  • 2004 • Regal 7243 5 98164 2 5 • 1 CD

cd • 12 titres • 42:16 min

  • 1Assessment04:35
  • 2Space03:59
  • 3Lion Thief03:27
  • 4Easy02:33
  • 5Wonderful04:40
  • 6Troubles02:34
  • 7Out-Side04:06
  • 8Space Beatle03:41
  • 9Rhododendron01:37
  • 10Liquid Bird03:23
  • 11Simple03:48
  • 12Pure For03:53

informations

Enregistré à Rockfield Studios. Mixé par Nigel Godrich. Produit par The Beta Band.

Couverture : Kaare Andrews

line up

Steve Mason, John Maclean, Richard Grentree, Robin Jones

Musiciens additionnels : Pete Fry (trombone 1), Neil Martin (trompette 1), Pete Gainey (saxophone 1), Dominic Pecher (violoncelle 6, 11), Alex Lyon (alto 6, 11), Ben Lee (violon 6, 11), Ruston Pomeroy (violon 6, 11)

chronique

  • pop-rock électro-psyché

Jamais deux sans trois. Peut-être ça va passer cette fois. Pour arriver à accrocher l'oreille de l'indie-kid, faut de la pop en fait, du concis, du bien tourné. Ils vont forcément réussir, suffit de se concentrer en peu, de plus ramassé, plus court, avec des refrains et de mélodies qu'on peut siffler dans les rues et hop, emballé c'est pesé, ça va décrocher la timbale espérée depuis "Dry the Rain". Les emmerdeurs, les poseurs et les critiques de journaux branchouilles vont bien sûr y voir une trahison, "bouuuuuh, le Beta Band fait de la pop", terminé les longs jams psyché indéchiffrables pour des cerveaux impatients, à la poubelle spatiale les longues dérives cosmiques bordéliques. Mais il est où le mal à vouloir écrire des chansons qui se tiennent ? N'importe qui de sensé sait qu'il est mille fois plus difficile d'écrire une bonne chanson pop ambitieuse et imparable plutôt que de se gratouiller l'expérimental complaisamment devant un public de hipsters. D'ailleurs le fait que les quatre fantastiques écossais tentent d'agglomérer leur univers cramé et dingo dans un format plus pop relève en soi de la démarche expérimentale, comment accéder aux délices de la mélodie contagieuse sans perdre de ce qui fait le charme du groupe depuis le début, cette folie musicale schizophrène à la fois hystérique et mélancolique, souvent imprimée aux plafonds desquels lesquels des araignées tissent des toiles psychotropes. La réponse, elle est donnée dès "Assessment" : tout est là, la voix un peu monocorde et singulière de Steve Mason s'harmonisant avec elle-même, un son de rock psyché qui semble tourner en rond dans un planétarium et un final explosif tout en technicolor avec cuivres précédés de leur propre écho, le tout avec des riffs directement obsédants et un refrain évident. Du tube en barre. Ca devrait tourner tout seul cette affaire-là. Ca percussionne en tendant à l'hypnose et Mason se perd vite dans la voix lactée, les instruments passent de mains en mains, c'est la tournante du grand orchestre du cosmos et "Space" porte bien son nom, le Beta Band est toujours bien ce quatuor médicamenteux, rêveur et philosophe au coin de la pharmacie. Donc de formatage il n'est de fait jamais question. Au contraire, la formation tente de nouvelles formules, comme ce très funky "Easy" dont l'intro foutremement évocatrice de vieux claviers de great black music cède sa place, forcément, à des guitares acoustiques et harmonica le temps de couplets bizarrement folky, avant de retomber dans le groove vite fait, bien fait. Parfois ça délaye encore, comme sur le merveilleux "Wonderful", plus planant qu'un frisson post-orgasmique, où d'un coup une montée sentimentale vrille dans les airs, chanson d'amour des débuts où l'hébétude se résume à une formule leitmotiv "She's so wonderful". On y retrouve les choeurs à base de "pa-pa-pa-pa" et la tendance à la dérive étoilée et ébahie des albums précédents, comme l'émerveillement apaisé d'un gosse devant un sapin de Noël aux guirlandes clignotantes. Dans le même genre carrément perché tout en haut de la visé du télescope, "Space Beatle" s'écoule au son d'une oscillation de mécanisme en beat minimal et de nappes de clavier errantes, avant là aussi de prendre de la hauteur en forme de déclaration amoureuse "I love you to pieces", juste alors que les pièces de la machine se transforment en sublime carillon stellaire pour un instant d'harmonie cosmique. C'est magnifique mais ça ne fera pas de la machine à tube, alors zou, ressortir le chien sur "Out-Side", un aboiement qui se fixe sur le rythme et hop, faire pêter les feux d'artifice de riffs, les voix modifiées, les bruitages cinématographiques et, Beta Band oblige, un gros coup de frein au refrain constitué d'un unique "I love you" multi-vocalisé comme il se doit. Steve Mason est décidément bien versé dans le sentiment amoureux. Tout ce qui fait le génie du Beta Band est concentré là-dedans, aussi bien dans le chant, la mélodie, les arrangements et le côté piégeux du morceau qui n'hésite pas à prendre à revers d'un coup l'architecture trop efficace du bidule. Bon, ça va marcher ou quoi cet album ? Un petit sample de Siouxsie & the Banshees sur "Liquid Bird" qui du coup envoie la sauce comme peu de morceaux du Beta avant lui, un instrumental rétro-psyché charmant au claviers du nom de "Rhododendron" et encore un refrain imparable sur "Simple", troisième petite bombinette pop où le Beta Band à nouveau délire ses ruminations métaphysiques familières, toujours à la recherche du contact du troisième type pour tuer la solitude. Avec sa coda pleine de cordes emphatiques, c'est parfait, simplement parfait. Ca ne pourra que marcher, malgré quelques petites baisses de régime ou d'inspiration deci-delà, le principal est fait, y a du matos pour conquérir le monde. On peut même se permettre de retomber dans l'électro-folk pour un final qui sent plaisamment la redescente. Ca va marcher. Tiens, en fait non. Pas de bol. Et le Beta Band de se séparer avant même la fin de l'année. Et dix ans plus tard, Django Django ramasse la timbale, avec le petit frère Maclean dans ses rangs. Y a pas de justice. The Beta Band, groupe culte pour toujours.

note       Publiée le jeudi 13 mars 2014

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Ça me fait un peu tout bizarre que cet album soit sorti il y a maintenant 18 ans. 18 ans quoi... Une vie en fait. Me souviens de les avoir vu en concert juste après, c'était quelque chose ! C'est pas le meilleur du Beta Band, mais les meilleurs morceaux restent parmi les meilleurs du Beta Band (she's so wonderful.....). J'me comprends.