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Compilations - Bandes originales de films › Scott Pilgrim vs. The World (Original Motion Picture Soundtrack)

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GrahamBondSwing      samedi 8 octobre 2022 - 18:38
Dioneo      mardi 18 mai 2021 - 18:36

cd • 19 titres • 57:16 min

  • 1Sex Bob-Omb : We Are Sex Bob-Omb2:01
  • 2Plumtree : Scott Pilgrim3:02
  • 3Frank Black : I Heard Ramona Sing3:41
  • 4Beachwood Sparks : By Your Side4:58
  • 5The Black Lips : O Katrina!2:52
  • 6Crash and the Boys : I'm So Sad, So Very, Very Sad0:13
  • 7Crash and the Boys : We Hate You Please Die0:59
  • 8Sex Bob-Omb : Garbage Truck1:45
  • 9T. Rex : Teenage Dream5:46
  • 10The Bluetones : Sleazy Bed Track4:36
  • 11Blood Red Shoes : It's Getting Boring by the Sea2:56
  • 12Metric : Black Sheep2:56
  • 13Sex Bob-Omb : Threshold1:47
  • 14Broken Social Scene : Anthems for a Seventeen Year Old Girl4:36
  • 15The Rolling Stones : Under My Thumb3:43
  • 16Beck : Ramona (Acoustic Version)1:01
  • 17Beck : Ramona4:23
  • 18Sex Bob-Omb : Summertime2:11
  • 19Brian LeBarton : Threshold (8 bit)1:50

informations

La chanson de Crash and the Boys créditée sur cette B.O. comme We Hate You Please Die est en fait annoncée comme Last Song Kills the Audience lorsque le groupe la joue dans le film.

line up

Beck (dans Sex Bob-Omb et sous son propre nom), Frank Black, Broken Social Scene (en tant que Crash and the Boys et sous leur propre nom), Brian LeBarton (Sex Bob-Omb et sous son propre nom), Metric, T. Rex, Alison Pill (Sex Bob-Omb), Mark Weber (Sex Bob-Omb), Michael Cera (Sex Bob-Omb), Plumtree, Beachwood Sparks, The Black Lips, Erik Knudsen (Crash and the Boys), The Bluetones, Blood Red Shoes, The Rolling Stones

chronique

Au cinéma comme en musique, en écriture, ce qu'on voudra : ce n'est pas si facile, la simplicité, la légèreté. Le fameux « doux-amer » dans la chronique ou tout simplement la blague, la déconnade. Causer de l'adolescence ou de l'âge juste après – très vite, sur un détail, ça peut tourner à la caricature, d'autant plus lorsque celui ou celle qui s'y colle l'a passé, ledit âge, se voit, se croit « arrivé(e) ». (Où ça ? Ailleurs, au-delà, pour le meilleur ou pour rien, tout-ça-pour-ça). Scott Pilgrim vs the World, avec ça – la série de bédés signée Bryan Lee O'Malley (parues entre 2004 et 2010) comme l'adaptation d'Edgar Wright au cinéma (sortie cette même année 2010), j'entends – s'en sort bien. Le film est bien fidèle, d'ailleurs, au matériau d'origine – dans le rendu visuel aux couleurs vives, chimiques, acidulées mais pas franchement kawaii, dans la narration d'apparence toute-con mais qui fait discrètement monter l'ambiance. Dans le mélange d'un réalisme ras-du-bitume et d'improbables surgissements magiques, fantastiques. Dans la justesse du trait qui campe les personnages, aussi – héros pas bien brillant au fond, un peu molasse mais avec « un truc » qui fait qu'on s'y attache malgré ses lâchetés, ses idéaux parfois un poil flemmards, sa nunucherie ; comparses quelquefois mesquins, ex rancuniers et rancunières – qui sont de fait le cœur des pérégrinations (… hum …). Le film comme les albums, aussi, rendent ce point de vue un peu décentré sur une époque, un milieu, un monde – les « battles » de groupes indés pour décrocher un contrat, les ados attardés (donc) bloqués sur des jeux vidéos encore tout en pixels fluos (pas encore « rétro » alors) et sur les filles parfois trop jeunes (de 17 à 22 ans oui : ça peut faire comme un gouffre) ou à rollers, cheveux verts-bleus-roses et tendances aux apparitions oniriques... Point de vue décalé parce qu'outre cet angle fantaisiste (voire curieusement fantasy), l'histoire est racontée depuis Toronto, Canada – pays que la culture « centrale » étasunienne, même dans ses recoins et contrées, modalités « alternatifs », « indie », a toujours eu tendance, semble-t-il, à tenir comme une espèce de province cousine un peu plouc, retardée, figée sous la neige et pas grandie, elle non-plus, passée la crise grunge, l'explosion publique de ces undergrounds-là.

La bande-son de la bobine, par ailleurs, raconte bien elle aussi, prise seule, ce décalage – et ce qui peut se dénicher par là quand on se défait de ce regard condescendant – la morgue du New-yorkais ou de l'Angeleno qui contemple amusé les prestations brutes de coffre de combos en converses et mèches sculptées comme en '92, comme en...'82 ? Bonne sélection, en soi : de l'indé canadien donc, qui se mêle aux semi-légendes du Pays d'en Dessous ou de Celui d'En Face... Ou leurs séquelles, celles et ceux venus quelques années plus tard, à peine. Malin ça, de fait, très bien vu, même : taper dans « l'après » d'un supposé âge d'or plutôt qu'en plein dans les « classiques ». Frank Black plutôt que les Pixies (très chouette I Heard Ramona Sing – qui outre qu'il rattache à l'histoire, via le prénom, une chanson qui a priori parlait plutôt au départ, et assez bizarrement, d'improbables sauveurs nommés Joey, Dee Dee, Johnny et Tommy, balance en pleine lumière l'amour du gars Francis pour la pop lumineuse et perturbée, épurée mais troussée, à la Brian Wilson, passés les cris et le bruit) ; Beck mais en version arrangements de cordes en demi-teintes, et avec une chanson écrite pour l'occasion, plutôt que via le versant slacker de sa scie Loser... Et puis disais-je : quelques gloires supposées « mineures » qui tombant dans l'oreille de « ceux qui y étaient et qui savent » (triste engeance) sonneront toujours « resucées » mais qui ainsi balancées exhalent plus de fraîcheurs que les catalogues/anthologies de « must-have » desdits vétérans. (The Black Lips... C'est pas fou, c'est très « revival garage comme en '65 », certes, mais pris d'ici, « ça fait bien le job »). Et puis donc les locaux de l'étape et d'ailleurs, peu ou prou célèbres – Broken Social Scene – ou carrément inconnus avant ça, pour ma part, au bataillon. Avec là-dedans du très bon, rien qui sonne prétentieux, jamais, soucieux d'accoucher (décidément) de nouveaux « classiques » mais souvent bien affirmé dans ce que ça articule, bien personnel, groupes pris de haut ou carrément ignorés, alors comme ensuite, par une critique blasée, au prétexte fallacieux que ce ne serait que du « post » (comme si, la plénitude, l'excitation, l'envie n'étant à leur grand dam plus de leur âge, à ces usés critiques, c'étaient les autres, les plus jeunes, les encore vifs qu'il fallait décréter vieillissants, dépassés). Pourtant... Un truc comme It's Getting Boring by the Sea (des Anglais Blood Red Shoes), par exemple, ça vous secoue bien, avec sa joliesse teigneuse, sa grâce brève et cogne-sec, bien plus que n'importe lequel des « goupe en the » que la même critique adulera bêtement quelques années plus tard. Ou ce « Scott Pilgrim » (oui... qui donne le titre, le nom du protagoniste) de Plumtree, parfaitement balancé, l'exécution crue, les voix en rebonds imprévisibles mais parfaitement en place, les guitares l'air-de-rien qui font des arabesques un peu rouillées. Les coups de bleu froid collés contre le feu de camp (ou le radiateur défaillant de la chambre pas chère) de Beachwood Spark (des Californiens, tiens) ou Bluetones (anglais, eux aussi – et sacré spleen qui crache son nuage de condensation en marchant trop tôt et trop seul le matin, crevé, ce Sleazy Bed Track, malgré son titre, avec son orgue et ses poussées sur les refrains qui font contraste). Quelques gros bouts d'antan – un autre, plus vieux, qui l'était alors déjà vraiment – qui font autrement resurgir la même couleur et la fraîcheur, encore, le goût d'une innocence qui ne peut plus faire semblant de ne pas prendre la tangente (T. Rex – incroyablement sexy comme toujours, et merveilleusement délavé, ce Teenage Dream).

Et puis en lien, en mix, en mieux-que-bonus – réussi ; et qui là non-plus n'essaye pas de faire croire que ce serait « de l'important » ; la question restant posée du « en quoi », de toute façon, pourquoi ça devrait l'être... – les morceaux des groupes inventés de toute pièce pour la fiction, créés dans la bédé, incarnés pour le film. Synthèse de l'esprit de la chose parce que les acteurs se mêlent aux musiciens « avérés », à l'écran et en studio. Beck, donc, écrit Ramona (et la chante) – mais aussi les chansons de Sex Bo-Bomb (« We are Sex Bob-Omb and we're here to make you think about death and get sad and stuff... »), jouées donc par ceux qu'on voit s'agiter pour les cracher, à l'écran. Broken Social Scene, encore – qui sont aussi Crash and the Boys, combo qui fait de ces trois fois rien des coups de génie, de ses blagues expéditives des saillies de métaphysique instantanée (et demandez pêle-mêle au Wire du premier album, à Swell Maps, à Napalm Death – modèle avoué même si en son, on en est loin – si l'idée ne peut pas faire florès, vivier). Du garage cradingue et des idées naïves tournées en aboutissements crus – oh oui ma reine, je t'emmènerai faire un tour dans mon camion-poubelle... Ce que c'est crétin et entêtant, crampon, ce machin, avec cette basse qui tousse son fuzz-gravier ! (Garbage Truck, oui, évidemment). « Notre dernière chanson zigouille  l'auditoire » (et non « On te Hait Crève Steuplé », comme annoncée sur la tracklist... mais l'esprit est sauf...) en titre qui tourne inexplicablement charmant, derrière « Je Suis Si Triste, Si Tellement Tellement Triste » – respectivement 13 et 58 secondes, parlottes introductives comprises... Mais là aussi, ça colle au crâne, ensuite, allez savoir.

J'ignore si, sans avoir vu le film, ça fait touche, tout ça – les enchaînement qui sont des narrations impeccables, cette poignée de chanson imaginées, parmi celles prises dans des discographies réelles, le charme « casuel mais sans pareil » que l'ensemble dégage... Mais pour moi ça sonne en tout cas – je le redis – très juste. Pas écrasé par d'autres histoires – notoirement (trop notoirement!) plus « grandes », plus « sérieuses » parce que complexes ou pas de celles et ceux dont ça rapporte les actes, ceux-ci, celles-là, disent tout net ce qu'il y avait à dire – à sortir. Finissent toujours ce qu'ils, elles avaient commencé. Et que tout ça, dans sa propre dimension, fait une cohérence qui ne doit rien à la geste ressassée, à la poursuite des rêves à la con qui allument les stades sans qu'ensemble ni un par un on puisse s'y réchauffer. C'en sont de bien modestes – victoires, moments, suspensions du temps qui tombent ? Et bien sans doute. « C'est beaucoup et c'est bien peu », comme disait un autre chanson – mièvre, lénifiante, bien jocrissement « humanitaire » – que nous serinaient il y a des décennies radios et télés tous-publics, publiques ou privées. On ne sait pas, à la fin, ce que deviendront ces gens. Mais là, l'été arrive, le concours est fini et les ex oubliés. Après... (« Going backwards in time/With my questionable eyes/And I'm drinking my grave/And I stood on my face »... Et le refrain, au lieu de revenir, là où on l'attendait, fait place à une virgule 8bit que rien d'autre ne suivra).

note       Publiée le mardi 18 mai 2021

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