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Kenji Kawai › Avalon

cd • 14 titres • 54:11 min

  • 1City 13
  • 2Log Off
  • 3Voyage To Avalon
  • 4Murphy's Ghost
  • 5Bishop
  • 6Nine Sisters
  • 7Ruins C66
  • 8Gray Lady (Ash)
  • 9Flak Tower 22
  • 10Ruins D99
  • 11The Ghost Hunting
  • 12Voyage To Avalon (Orchestra Version)
  • 13Tir Na Mban
  • 14Log In

informations

Varsovie.

line up

Kenji Kawai (composition, synthétiseurs), Orchestre Philarmonique de Varsovie (dont Elzbieta Towamicka, soprano)

chronique

Peu importe l’époque, peu importe le lieu. C’est un autre monde, organique et mécanique, glacial et mystique. Tragique. Inquiétant. Beau. Il ressemble au ghetto de Varsovie, celui de la seconde guerre, décrépi, noyé dans le gris, l’ocre et ces smogs étranges qui me rappellent ma ville… mais je ne suis pas dans ma ville. Je suis ailleurs. Ce monde m’apaise et m’effraie en même temps. Ses reliefs sont capricieux. Il est si vaste, si gigantesque, que j’en ai le vertige… les tours qui y sont bâties me renvoient les échos d’anges froids, faits de métal et de chair. De glace. Il y’a tellement de choses dans cette dimension, tellement de paroles qu’y s’y élèvent. Beaucoup de choeurs. Des machines. Et un orchestre, grand, entier… Des cantatrices soufflant leurs voix sur les champs de violons et de cuivres, qui eux-mêmes poussent sur un monde de béton, de verre et de fer. C’est un orchestre que j’entends, oui, il est majestueux, et martial. Renversant. Un orchestre, et, à ses côtés, cette fameuse machine qui lui est liée. Quelque chose de synthétique et d’antique en même temps… deux univers qui se rencontrent, fusionnant face à moi pour me faire voyager dans ce monde. Je sais que je risque de ne pas en revenir. De végéter. Mais je veux y aller. Je m’enfonce dans cette ville… je la découvre. Il y’a ce court moment de solitude, là, au milieu, dans le parc. Et puis… cette mélodie, haletante, soudaine. Il faut courir, fuir, ne pas regarder derrière soi ! Fuir la machine, s’attacher aux cordes. Et puis à ces voix, ces chœurs. L’Est, c’est l’Est, oui, c’est ça. Et la mélodie haletante, saccadée, les porte, toutes ces voix, à moins que ce ne soient elles-mêmes qui la soulèvent, de leurs forces unies, belles, amples, oh oui, autant de chœurs qui soulèvent à l’unisson la machine. Varsovie. Je traverse les souterrains. Il y’a ces échos, ici-bas, tous ces échos qui s’abattent sur moi. Un long corridor, un gouffre… le calme… un souffle… Et tout à coup, la mélopée haletante qui revient, mais cette fois-ci, elle ne me lâche pas. Elle est toute seule, puis l’armée de voix la rejoint, et puis elle grandit, et puis d’autres se joignent à elle. Neuf Sœurs. Celles qui me conduisent là-bas. Des voix véloces qui m’entraînent plus loin, toujours plus loin… Dieu que c’est beau ! Mais quand tout s’arrête, que toutes ces voix disparaissent, me voilà à nouveau seul dans la pénombre, seul dans les brouillards jaunes, aux milieu des ruines de cette immense Varsovie combustible, dont je ne distingue toujours pas clairement les formes, mais qui m’envoie toujours ces signaux… ces voix, ces cris… J’entends la triste complainte des cordes… j’entends… je ressens… l’abysse, la mélancolie, l’abandon, l’Au-Delà. Le Ciel. Et puis, dès que je me sens prêt à m’échapper de cette ville grise par la voix des cieux, une lente et pesante litanie de percussions me saisi à la gorge, une litanie de cloches, de containers frappés par des tiges métalliques, qui en un rien de temps se mue en quelque chose de menaçant. Les machines se mettent en marche au-dessus de moi. Ce sont eux… Eux !... C’est comme s’ils sortaient des murs, de la terre même, comme s’ils s’étaient cachés, jusque là, pour me surprendre au moment opportun. Mais je n’ai plus peur. Je sais qu’ils reviendront, le temps que cette chasse au fantôme silencieuse ne se termine. Car après elle, c’est à un opéra miniature que j’assiste, une pièce bouleversante que les angelots de glace interprètent pour leur Varsovie, leur Mère. C’est d’une beauté à en crever, c’est si… si pur. Quand les moments épiques et puissants font leur apparition, je me cache derrière les containers comme un agneau apeuré… et quand les voix unies reviennent, je sors de mon antre de fortune, me place face à elles, et reçoit toute leur force… elles peuvent hurler, maugréer, cracher, puis se soulever en une seule et même voix comme elles savent si bien le faire… et quand la cantatrice se détache, elle semble toutes les effacer. Elles finissent par disparaître, inévitablement. Tout cela était-il réel ? Peu importe après tout… Je suis heureux… j’ai assisté à l’une des plus belles choses qui soient : une fusion unique et magique de l’organique et du mécanique. Un requiem sans époque. Je ne suis pas revenu… de ce monde. Ce quelque chose qui me rappelle à la fois le passé et le futur, sans que je puisse lui donner un nom… Varsovie… ou Avalon.

note       Publiée le jeudi 15 novembre 2007

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Dead26 Envoyez un message privé àDead26

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novy_9 Envoyez un message privé ànovy_9

avec le film c'est encore mieux ! j'adore ce film une esthétique parfaite ! cult !

zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

C'est très recommandable, ça va du quasi ambient au quasi épique, c'est assez pur.

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Dead26 Envoyez un message privé àDead26

Le film est ce qu'il est, soit on adhère ou pas mais perso je le trouve visuellement somptueux avec un pur scénario. La bande originale d'Avalon restera une des plus belles et une des plus puissantes que j'ai eu l'occasion d'écouter dans le genre avec chœurs, orchestre symphonique, etc... Kenji Kawai un des plus grands compositeurs de musique de film et d'animation de tous les temps. Le génie créatif à l'état pur qui est capable de retranscrire une palette infinie d'émotion au travers de sa musique.

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E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

J'ai trouvé le film pas mal, effectivement on comprend pas tout m'enfin ça va. La musique est vraiment pas mal, j'aime surtout "Voyage to Avalon" et "Nine Sisters".

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