Hawkwind › The xenon codex

Hawkwind est moins prolifique en ce milieu d'années 80 qu'ils n'avaient pu l'être au début de la décennie. A nouveau trois ans séparent ce "Xenon codex" de son prédécesseur, "The chronicle of the black sword". Pourtant ici, point de changements de personnel, le line-up reste presqu'étonnement stable avec deux albums consécutifs sans changements ! Et musicalement, on reprend là où les choses s'étaient arrêtées en 1985. Entre temps, le groupe a quand même sorti un live, "Live chronicles", issu de la petite tournée suivant la sortie de "Chronicle of the black sword". Et ce "Xenon codex" est un parfait complément au dit album. On retrouve ce space rock froid aux sonorités 80's new wave très bien exploitées. On est loin du son kitsch et daté de tant d'autres formations. Même le son de claviers est moderne et bien utilisé. Surtout ici, les compositions sont bonnes, vraiment. "The war I survived" est un parfait single pour entamer le disque, solide, entrainant et inspiré. Mais surtout ici, le joyaux se situe au niveau du duo "Neon skyline"/"Lost chronicles" qui auraient dû n'être qu'un seul morceau, la fin de "Lost chronicles" reprenant le thème de "Neon skyline". Mais vraiment, ce "Lost chronicles" propose un break au piano absolument magnifique et correspond certainement à ce que le groupe a produit de mieux pendant cette décennie, tout simplement ! De la new wave pas du tout datée avec une inspiration de tous les instants, avec un p'tit côté cinématographique pas dégueulasse. L'album est de ce fait beaucoup plus calme que précédemment, jouant énormément sur les ambiances rappelant tout à fait les Pink Floyd dans un style plus moderne. Au moins, Hawkwind reste fidèle à ses racines space rock... Dave Brock est toujours là à triturer les sons pour se renouveler et toujours proposer une musique moderne, honnête et de qualité au service du space rock. Certains pourraient être déstabilisés par le rythme délibérément plus lent de cet album mais le résultat n'est jamais long et redondant. Hawkwind sait jouer avec les textures pour créer un univers à part avec toujours des compositions inspirées et intéressantes. "The xenon codex" clôt ici des années 80 particulièrement bonnes pour Hawkwind. Là où on aurait pensé qu'elles allaient être difficile à négocier, Dave Brock a bien su gérer ces changements pour proposer des albums de qualité, jamais datés et toujours avec une inspiration intacte. Même près de 20 ans après sa création, Hawkwind reste toujours à la page malgré les évolutions technologiques successives importantes depuis leurs débuts.