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Hellfest 2017

par Nicko › lundi 31 juillet 2017


Style(s) : electro / hardcore / metal / metal extrême / punk / rock / rock alternatif / old school / heavy metal / black metal / death metal / doom metal / thrash metal / hard rock / post rock / stoner

Sans vouloir paraphraser mes précédents reportages sur le Hellfest, le festival est, tel le Wacken Open Air, un rendez-vous incontournable et récurrent année après année. Mi-juin, on sait qu'on a le rituel du Hellfest, et ce, pour l'instant, quel que soit l'affiche proposée ! Cette année, tous les pass 3-jours sont partis sans qu'une seule annonce de groupes n'ait été faite ! De toute manière, il faut bien avouer que jusqu'à présent, nous avons été rarement déçus par l'affiche, le festival étant tellement éclectique que forcément, nous allons trouver de quoi nous sustenter ! Cette année, les 3 têtes d'affiche proposées sont les vétérans de Deep Purple, Aerosmith (qui annoncent tous les deux cette tournée comme étant leur dernière sur le vieux continent) ainsi que Linkin Park. A côté de ça, nous avons tout un tas de grosses pointures dans divers style comme Behemoth, Rob Zombie, Airbourne, Apocalyptica, Prophets of Rage, Slayer et tant d'autres dans les autres scènes en black, death, doom, punk, rock, stoner, hardcore.

affiche 2017

Jeudi soir - arrivée sur les lieux

Le Hellfest rentre selon moi dans un sorte de zone de confort où ils n'ont plus grand chose à prouver, ils ont acquis une notoriété leur permettant chaque année d'attirer de très grosses pointures et les fans sont présents. Attention cependant de ne pas tomber dans la routine et l'auto-suffisance. Très vite, on se rend compte que l'organisation ne se repose pas sur d'éventuels lauriers. Nous arrivons dans la soirée de jeudi où nous retrouvons nos habitudes de festivaliers. L'arrivée sur le site nous montre très rapidement les améliorations apportées aux infrastructures. Plus que jamais, le Hellfest se veut plus professionnel, pimpant, avec ce logo géant, ces amplis Marshall que l'on voit de très loin. Très vite, on entre dans un autre univers, plus grand, plus spacieux, mieux pensé. Alors que le festival ne commence que le lendemain, dès le jeudi soir, on assiste à un match de catch sur la place du Hell City Square avec une petite scène où un groupe reprend des standards du metal. On entre directement dans le vif du sujet, on est transporté rapidement dans un monde destroy du meilleur effet. Ce qui est appréciable, et que l'on pourra vérifier tout au long du week-end, c'est que le flux des festivaliers a été totalement repensé, avec des entrées plus larges, des sorties éloignées de l'entrée principale, plus d'espace. La journée ayant été fatigante en ce qui nous concerne, nous ne nous sommes pas trop attardés le jeudi soir pour être frais et dispo pour la première journée du festival. Nous n'avons qu'une hâte, que les portes de l'Enfer ne s'ouvrent !!

O Father O Satan O Sun!

Vendredi matin, ça y est, nous y sommes ! Nous pouvons enfin pénétrer dans l'enceinte même du festival. Au premier abord, on ne remarque pas de gros changements sur le site même si on peut noter quelques améliorations comme cet espace de brumisateurs vers la Warzone qui est une idée vraiment top, surtout en considérant les conditions climatiques particulièrement chaude du week-end. Le vendredi et samedi seront supportables grâce au vent apportant un peu de fraîcheur, mais le dimanche sera particulièrement éprouvant ! Nous prenons ensuite la cashless, sésame indispensable pour payer bouffe et boisson. La mise en place est un peu longue due aux files d'attente bien longues mais force est de constater que le système s'avérera efficace car nous avons eu affaire à très peu d'attente sur les différents stands de bière !

Les hostilités commencent pour nous avec Valkyrja sous la tente de la Temple. Les suédois sont vraiment super bien rôdés et leur nouveau chanteur, RSDX qu'on retrouve notamment chez les français d'Hell Militia, est maintenant bien à l'aise avec leur répertoire. Au programme, du gros black metal d'influence Dissection et Watain. La performance aura été très solide, brute et accrocheuse. "Madness redeemer" est définitivement leur hit et fait partie des tout meilleurs morceaux de black metal de ces dernières années. Inutile de dire que nous attendons leur prochain album avec impatience et que pour une entâme de festival, c'est plutôt réussi !

Après avoir retrouvé quelques amis, nous revenons trois quarts d'heure plus tard au même endroit pour la prestation des féroïens de Týr. Et là, il s'agit pour nous de la première surprise de ce festival. Nous avons le sentiment que le groupe a passé un cap ces dernières années. Ils ont toujours été à la marge entre heavy metal traditionnel et pagan metal, mais là, on sent qu'au-delà de ces étiquettes, ils ont su créer leur propre environnement, très viking, et ils maîtrisent leur sujet avec une aisance et un professionnalisme impressionnants. Leurs mélodies ont touché juste et la tente déborde tellement les festivaliers sont conquis par leur set. Je les avais vu au même endroit 4 ans plus tôt et déjà j'avais apprécié, mais là, que ce soit au niveau mélodique que puissance et charisme, le groupe est au top. Des morceaux tels que "Regin Smiður" et "Ramund hin unge" sont là pour le rappeler ! J'aimerais tellement les voir franchir un nouveau cap et finir en Mainstage car ils le méritent véritablement. Assurément la performance du jour pour moi.

set-list Týr :

  • Gandkvæði Tróndar
  • Sinklars Vísa
  • Blood of Heroes
  • Grindavísan
  • Hold the Heathen Hammer High
  • Regin Smiður
  • By the Sword in My Hand
  • Lady of the Slain
  • Ramund Hin Unge
  • Shadow of the Swastika

Nous restons sous la Temple pour assister à la performance des norvégiens de Dødheimsgard. Groupe culte s'il en est, c'est la première fois que nous les voyons sur scène. Le groupe a énormément évolué durant sa carrière passant du black metal typique norvégien dans les années 90 à du prog metal futuriste ces dernières années. J'étais donc assez curieux de les découvrir sur scène, même si j'avais peur d'être déconcerté par de tels grands écarts. Et effectivement, ce fût assez dur à suivre. Ca a enchainé du pur black metal à l'ancienne, "Midnattskogens sorte kjerne" du premier album "Kronet til konge", avec un morceau ultra-moderne et décousu ! Et ce fût à l'image de la performance, un patchwork de styles disparates difficile à appréhender pour le novice (je ne connais que le premier album de la formation). Bref, cette première expérience de Dødheimsgard en concert m'a assez peu convaincu.

Nous restons sur les scènes extrême avec la venue de __Firespawn_, all-star band avec LG Petrov d'Entombed et des membres de Necrophobic. Niveau pédigree, on connaît pire et on sait qu'il y a peu de chances d'être déçu. Le groupe navigue dans les eaux abyssales du death metal suédois avec une aisance déconcertante. Nous les avions découverts il y a deux ans au Mörkaste Småland en Suède et nous avions hâte de les revoir. Un set pied au plancher, noir, poisseux, puissant, sans être original pour un sou, mais c'est tellement efficace. Le son sied bien à leur style ample et profond. Voilà ce que j'appelle une très bonne heure de death metal à la suédoise.

On enchaîne sur la Mainstage 1 avec les américains de Ministry. Là, les choses vraiment sérieuses débutent. Cela faisait 18 ans que je ne les avais pas vu en live. J'en gardais un souvenir impressionnant d'une performance ultra-bruitiste. La bande à Al Jourgensen a certes perdu en agression sonore brute, mais leur indus-metal est quand même ultra-convaincant. "Psalm 69" reste un incontournable du genre avec des "New world order" ou "Just one fix" imparables. Ca sent moins le souffre qu'avant, mais c'est loin d'être ridicule, la formation envoie bien la sauce. Al Jourgensen a toujours la foi et l'envie d'en découdre. Au final, un bon set bien pêchu avec des hits repris par une foule déjà super impressionnante.

set-list Ministry :

  • Psalm 69
  • PermaWar
  • Punch in the Face
  • Antifa
  • Rio Grande Blood
  • Señor Peligro
  • LiesLiesLies
  • Waiting
  • Worthless
  • Bad Blood
  • N.W.O.
  • Just One Fix
  • Thieves
  • So What

On reste sur les Mainstage avec l'arrivée de Behemoth pour nous interprêter en intégralité leur dernier album en date, "The satanist". Et là, c'est le grand jeu. Les polonais arrivent avec un attirail et une mise en scène impressionnants ! Et franchement, c'est la grande classe ! Le show est rôdé, le groupe ne l'est pas moins avec un charisme extraordinaire pour les 4 musiciens. Nergal est impérial. Je trouve qu'ils ont atteint une nouvelle dimension avec leur dernier album, plus black que death mais avec cette précision chirurgicale froide. Le seul véritable problème de leur set est de jouer un peu trop tôt sur la Mainstage, c'est-à-dire en plein jour ! Le rendu est moins fort qu'en pleine nuit. Après, avoir la possiblité de jouer en Mainstage devant autant de monde, ça ne se refuse pas. Ce soir, Behemoth a été vraiment impérial !

set-list Behemoth :

  • Blow Your Trumpets Gabriel
  • Furor Divinus
  • Messe Noire
  • Ora Pro Nobis Lucifer
  • Amen
  • The Satanist
  • Ben Sahar
  • In the Absence ov Light
  • O Father O Satan O Sun!
  • Ov Fire and the Void
  • Chant for Eschaton 2000

Sans transition, sur l'autre Mainstage, c'est au tour des vétérans du rock de Deep Purple, bientôt 50 ans de carrière (en 2018) de prendre la relève du black/death metal de Behemoth ! On change de registre, de génération et de catégorie ici. L'ambiance est plus cool et posée et peut-être même un peu trop. Dire que les années 70 sont loin est totalement approprié chez eux. Ils étaient à ce moment-là des monstres sur scène, et jamais depuis leur reformation en 1984 je n'ai retrouvé ce génie chez eux. A chaque fois que je les ai vus en concert, j'ai toujours préféré les autres groupes de l'affiche, que ce soit Lynyrd Skynyrd, Alice Cooper, Aerosmith ou ici Behemoth. J'ai trouvé leur set vraiment mou et avec des longueurs, mais des longueurs. Avant, on pouvait leur reprocher d'étirer leur morceau un peu trop. Là, ce sont les solos entre les morceaux qui m'ont vraiment gâché ce set. Le clavier de Don Airey m'a gavé. Il était beaucoup trop mis en avant, à la fois au niveau sonore mais aussi au niveau de la main mise d'Airey dans le show de Deep Purple. Il accaparait les pauses, les atmosphères des morceaux, rendant un côté mielleux insupportable ! Il n'y a pas eu de rythmes sur ce concert, même "Birds of prey", pourtant excellent avec un solo final phénoménal m'a laissé de marbre. Je n'ai même pas tenu jusqu'au final "Smoke on the water"-"Hush"-"Black night" tellement j'ai été déçu. Je voulais les voir car c'était vraisemblablement la dernière fois que j'aurais l'occasion de les voir mais ce n'est pas un groupe que je regretterai en concert, hélas. Je me consolerai avec tous ces live des années 70 comme le "California Jam" ou bien évidemment le "Made in Japan".

set-list Deep Purple :

  • Time for Bedlam
  • Fireball
  • Bloodsucker
  • Strange Kind of Woman
  • Uncommon Man
  • The Surprising
  • Lazy
  • Birds of Prey
  • Hell to Pay
  • Keyboard Solo
  • Perfect Strangers
  • Space Truckin'
  • Smoke on the Water

rappels :

  • Hush
  • Black Night

Quoi de mieux pour finir cette première journée de festival qu'un nouveau concert de Marduk ? Vous connaissez ma dévotion totale pour la formation de Norrköping et les quantités de kilomètres écumés pour assister à leurs shows. Je ne vais pas être objectif pour un sou. Pendant une heure, les suédois nous ont régalés avec leur black metal brutal, agressif, intense, bref typiquement suédois. La set-list a été particulièrement intéressante avec les hits que sont "Of hell's fire" (rarement joué dernièrement), "Materialized in stone", "Souls for Belial" (tellement mortelle), ou du dernier album "The blond beast" et "Wartheland". Un set d'heure supersonique (avec quand même une petite respiration au milieu sous la forme de l'instrumental "Blackcrowned") pour une fin de première journée idéale ponctuée par l'obligatoire "Panzer division Marduk". Un excellent set intense et brutal ! Nous pouvons maintenant tranquillement rentrer pour être frais et dispos pour la deuxième journée de festival. Déjà, cette première journée aura porter ses promesses, nous attendons la suite avec imptaience !!

set-list Marduk :

  • Frontschwein
  • The Blond Beast
  • Of Hell's Fire
  • Materialized in Stone
  • The Levelling Dust
  • Throne of Rats
  • Cloven Hoof
  • To the Death's Head True
  • Souls for Belial
  • Wartheland
  • Legion
  • Panzer Division Marduk

I don't want to miss a thing

Cette journée du samedi commence tôt pour nous car je ne veux surtout pas louper la performance de Monolithe. Je les avais vu un peu plus tôt cette année à Paris (cf. mon report) et j'avais vraiment accroché en live. Et là, même à l'heure du p'tit dèj' sous la tente de la Temple, ça l'a fait avec brio. Franchement, je me demandais comment un tel groupe pouvait sonner en live avec un concept assez jusqu'au-boutiste, mais même dans le cadre d'un festival sous une grande tente, on se sent vraiment transporté en plein espace. Les arrangements pour adapter leurs (longs) morceaux sont super bien réalisés et franchement, quand la petite demi-heure allouée s'est terminée, je suis resté sur ma faim tant j'étais bien rentré dans leur show. A noter qu'il s'agissait ici de leur dernier concert avec leur chanteur historique, Richard Loudin. Je ne peux qu'espérer que le groupe trouvera un nouveau frontman aussi charismatique que Richard.

Nous enchaînons sans transition sur la scène de l'Altar où d'autres français sont programmés, Carcariass. Voilà un trio très original et personnel. Ils ne viennent pas de la dernière pluie, je me souviens de quelques morceaux à la fois techniques et prenants dans un death metal assez proche de celui des américains de Death. J'étais vraiment curieux de les voir sur scène. Et encore une fois, je ne suis pas déçu. Le groupe use et abuse du tapping, parfois même en duo guitare/basse (alors qu'il n'y a pas de guitare rythmique), mais le résultat est très fort. Le trio a de la bouteille, ils savent ce qu'ils font et leur virtuosité leur permet des morceaux super enlevés et intéressants. En tout cas, là, sur scène, pendant une demi-heure, j'ai été conquis par leur set et je ne pense pas avoir été le seul dans le public...

La journée commençait bien et la suite n'allait pas nous décevoir non plus en se rapprochant des Mainstage. Nous voulions voir les locaux de la journée, à savoir les nantais d'Ultra Vomit. En attendant, nous assistons à la fin de la performance des Dead Daisies, un groupe de vieux rock 70's avec au chant, John Corabi (ex-Mötley Crüe) se prenant un peu trop pour Steven Tyler. Ca ne casse pas 3 pattes à un canard mais ça s'écoute. Ils ont quand même la bonne idée de terminer avec un "Helter Skelter" des Beatles plutôt sympa.

Mais bon, si on est là, c'est pour la suite ! Et là, avec Ultra Vomit, on est prêts pour un set entièrement délirant et parodique avec tout un tas de jeux plus ou moins débiles avec le public, des morceaux hilarants repris un coeur par un public vraiment imposant vu l'heure matinale (même pas 13h). Et ça marche ! Musicalement, c'est carré, incisif et entrainant. Les morceaux du dernier album, "Panzer surprise", passent plutôt bien sur scène et le groupe réussit à renouveler ses blagues. Ca ne vole pas super haut ("Pipi VS Caca" - oui, oui, c'est bien le titre d'un morceau !, "Evier metal"...), mais on s'en fout, le groupe est ultra-convaincant et joue la carte parodique jusqu'au bout (le troll sur le Download a été un moment fabuleux de leur set !). On a droit à tout un tas de parodies ("Kammthaar"" sur Rammstein, "Calojira" mélange approximatif de Calogero et de Gojira, entre autres...) toujours bien senties et hilarantes. Bref, du délire, mais pas n'importe comment et c'est ça qui fait toute la différence chez eux.

Cette matinée est pour le moins chargée avec la performance de Phil Campbell and the Bastards Sons sur l'autre Mainstage. Pour le coup ici, on est un peu resté sur notre faim. Je peux comprendre que le groupe n'ait pas énormément de matériel à proposer encore, mais on a eu énormément de reprises de Motörhead. Alors même si ça fait toujours plaisir à entendre, qu'on a vu la bouille de Whitfield Crane d'Ugly Kid Joe sur "Born to raise hell", nous n'avons pas trouvé le chanteur très à l'aise dans ce registre et c'était finalement assez décevant. En fait, le seul titre qui ait attiré notre attention fut une autre reprise, celle du "Silver machine" d'Hawkwind, chanté à l'origine par Lemmy. Nous verrons bien demain si la bande à Dave Brock aura l'idée de nous la jouer... En attendant, nous avons été un peu déçus par ce set.

En quittant la Mainstage, nous assistons à un bout de la performance d'Igorrr sur la Temple. Et là, comment dire... Il faut être assez préparés pour ce genre de performance. Je ne saurais trop qualifier ce que j'ai entendu, mais en gros, vous prenez une rythmique technoïde, des grosses guitares, du chant féminin... bizarre, des morceaux aux structures alambiquées, vous mettez le tout dans un shaker, vous mélangez... et voilà vous avez Igorrr_. Bref, on n'est pas resté longtemps...

Après ce début de journée sur les chapeaux de roue, on a pris le temps de se poser avant d'assister sur la Mainstage à la performance des revenants d'Ugly Kid Joe. Pour le coup ici, il s'agit d'un premier instant nostalgie de votre serviteur. Je les écoutais pendant ma tendre adolescence et il s'agissait de l'un de mes premiers concerts il y a maintenant plus de 20 ans. Ils auront mis une petite quinzaine d'années avant de se reformer. J'avais pu les revoir l'automne dernier où j'avais adoré. J'étais super excité à l'idée de les revoir au Hellfest. Et je pense que je n'étais pas le seul vu l'affluence devant la Mainstage. C'était parti pour une petite heure remplie de classiques de leur "America's least wanted" ("Neighbor", "Panhandlin' prince", "Cats in the cradle" et bien évidemment "Everything about you" parmi d'autres). On a eu une énième version du "Ace of spades" de qui vous savez (à force !) et qui fait toujours son p'tit effet. Par contre, je n'ai pas du tout accroché à leurs morceaux récents, je suis resté bloqué sur leurs années 90 ! Mais qu'est-ce que cela a fait plaisir de les voir prendre leur pied sur scène. Whitfield Crane n'a pas donné l'impression d'avoir vieilli. On a toujours en face de nous ce surfeur californien qu'on connaissait il y a 20 ans, malgré ses 50 ans et ses cheveux courts ! Merci le Hellfest pour ce retour nostalgique réussi.

set-list Ugly Kid Joe :

  • Intro
  • Neighbor
  • Panhandlin' Prince
  • No One Survives
  • Devil's Paradise
  • Cat's in the Cradle
  • I'm Alright
  • Milkman's Son
  • Ace of Spades
  • Funky Fresh Country Club
  • Everything About You

Gros changement d'ambiance une heure plus tard pour la performance des finlandais de Skepticism sous la Temple. Et là, pour le coup et contrairement aux français de Monolithe dans un registre similaire, la configuration gros festival en pleine journée n'aide pas. Et surtout, le fait pour un tel groupe d'être programmé au milieu de plein de formations dans des styles si différents fait qu'on a du mal à rentrer dans leur univers, un peu comme Shape of Despair ou Magma l'année dernière. Ce sont des groupes qui demandent selon moi à rentrer dans un certain état d'esprit et c'est vraiment compliqué dans ce genre de festival. Je ressens un peu la même chose que lors de leur passage au Fall Of Summer. Le groupe est propre, dans son trip, mais le décalage avec l'atmosphère globale du festival est dur à intégrer et à gérer. J'ai eu la chance de pouvoir les voir dans une petite salle il y a une dizaine d'année et c'était, dans ces conditions, totalement magique. Là, cet après-midi, ce fût bien plus compliqué. Pourtant ils possèdent des albums ultra-prenants. Dommage que ce soit si difficile, selon moi, à retranscrire sur scène.

On réussit à voir une partie de la performance des pervers sexuels de Steel Panther. Ce qu'on a vu n'est pas déplaisant, c'est vrai quoi, des paires de boobs en veux-tu en voilà, ça n'est jamais désagréable ! Par contre, ce qu'on a entendu, je ne m'en souviens plus beaucoup. C'est trop vague, du glam-rock 80's à la gloire de Mötley Crüe et Poison, mais sans une once de génie. En même temps, avec eux, je me suis toujours demandé si la musique était plus importante que le show (ou le nombre de boobs sur scène)...

On reste dans la même époque avec le show de Dee Snider. Le grand blondinet a mis fin l'année dernière à Twisted Sister, mais il n'a pas pris sa retraite pour autant. Le voici maintenant en mode solo. Je ne connais pas plus que ça sa carrière (que ce soit Twisted Sister ou en solo). J'ai vu ça d'un oeil un peu distrait, mais force est de constater que Dee Snider est un vrai showman avec une super communication avec le public. Sans être véritablement fan de ce qu'il a proposé, j'ai passé un bon moment pendant son set (gorgé de reprises de Twisted Sister - "I wanna rock", "We're not gonna take it" et "The kids are back", cela va sans dire...), sans oublier un petit hommage à Chris Cornell sous la forme d'une reprise de Soundgarden, "Outshined".

Et ça enchaîne sans transition sur l'autre Mainstage pour le retour des anciennes gloires françaises de Trust. Je ne suis pas spécialement fan de la formation française. Un peu comme beaucoup de monde, j'ai l'album "Répression" avec le hit "Antisocial", mais ça s'est arrêté là. Et là, franchement, j'ai été ultra-déçu par ce que j'ai vu. Peut-être avons-nous été émoussé par cette longue journée, mais nous avons trouvé leur performance vraiment molle, manquant de rythme, et très vite on s'est emmerdé. Bernie Bonvoisin, avec son bob, a quand même bien vieilli. Nous ne sommes même pas restés jusqu'au bout alors qu'ils ont forcément dû finir par leur tube intemporel...

La journée est encore loin d'être finie, mais nous nous devons de faire une pause afin d'être prêt pour la fin de journée qui s'annonce explosive. Nous revenons sur le site alors que l'ambiance est plutôt calme. En effet, sur la Mainstage, nous avons les finlandais d'Apocalyptica et leurs archets, alors que sous la Temple, nous avons le folklore viking des norvégiens de Wardruna. Dans un premier temps, nous restons sous cette tente. Franchement, je comprends tout à fait que ce groupe ait été choisi pour la BO de la série "Viking". Tout dans leur musique respire cet esprit folklorique envoutant. Après, un peu comme pour Skepticism, il est difficile d'être à fond dedans dans ce genre de festival, mais les norvégiens ont réussi à nous faire voyager dans leur univers et j'ai hâte de pouvoir les revoir en salle et entièrement à l'automne prochaine.

Entièrement ? Oui, parce qu'ici, au bout d'une petite demi-heure, nous nous sommes rapprochés des Mainstage parce que l'événement de ce Hellfest pour nous, c'est de revoir (une dernière fois ?) les américains d'Aerosmith pour leur soit-disant dernière tournée européenne. En arrivant, nous assistons à la toute fin des finlandais d'Apocalyptica pour leur set spécial "Apocalyptica plays Metallica". Et franchement, je me suis demandé là pourquoi j'avais cet album, parce que j'ai vraiment trouvé la fin minable, larmoyante et insipide au possible. J'avais hâte que ça enchaine !! Une chose d'ailleurs qui nous a étonné au niveau des Mainstage, c'est la facilité que nous avons eu pour être bien placés. Les années précédentes, quand nous arrivions en retard le soir pour les Mainstages, nous étions souvent placés trop près des scènes extrême et nous avions souvent un mélange sonore entre les deux scène. Ce n'est maintenant plus le cas, on sent que l'organisation a beaucoup travaillé sur ce point pour améliorer l'espace et la fluidité de circulation quand les festivaliers sont le plus nombreux. Nous ne pouvions pas ne pas l'indiquer tant cela a vraiment amélioré notre expérience du festival cette année. Sans difficulté, nous avons pu nous mettre dans l'axe et pas si loin que cela de la scène.

Nous avions déjà eu la chance de les voir lors de cette tournée 3 semaines plus tôt donc nous étions déjà préparés, et à nouveau, Aerosmith sur scène, c'est top ! On a senti le groupe un peu moins énergique qu'en début de tournée, surtout le chant de Steven Tyler, mais honnêtement, leur performance fut vraiment bonne. Le groupe est très carré, très pro. Pendant près d'une heure trois quarts (dépassant largement leur temps de jeu prévu à l'origine), nous avons été régalé par une set-list assez portée sur les années 80, commençant même par un étonnant "Let the music do the talking" (issu du Joe Perry Band et que le groupe a repris sur leur album méconnu "Done with mirrors") avant d'enchainer sur un "Young lust" bien énergique. On a senti Joe Perry vraiment bien dedans, très énergique et ne se ménageant pas. Le "Stop messin' around" chanté par le guitariste enchaîné avec "Oh well", repris du répertoire de Fleetwood Mac, ont été un grand moment de la soirée. Les hits ont été enchainés pour notre plus grand plaisir, "Cryin'", "Living on the edge", "Janie's got a gun", "Sweet emotion", la reprise des Beatles "Come together", "Mama kin", un "I don't want to miss a thing" dantesque et tant d'autres. Après, on sent bien que le groupe n'est pas loin des 70 ans, que ce n'est pas aussi énergique qu'avant, mais j'ai trouvé que la formation avait retrouvé l'envie d'en découdre et honnêtement, c'est passé comme une lettre à La Poste ! Le final avec "Dream on" et l'inévitable "Walk this way" (entre lesquels s'est greffé le "Mother popcorn" de James Brown - déterré de leurs tout débuts !!) a fini de nous achever à nouveau ! Aerosmith a bien assuré et n'a pas du tout donné l'impression d'être en pré-retraite !

set-list Aerosmith :

  • Let the Music Do the Talking
  • Young Lust
  • Cryin'
  • Livin' on the Edge
  • Love in an Elevator
  • Janie's Got a Gun
  • Stop Messin' Around
  • Oh Well
  • Mama Kin
  • Sweet Emotion
  • I Don't Want to Miss a Thing
  • Come Together
  • Dude (Looks Like a Lady)
  • Train Kept A-Rollin'

rappels :

  • Dream On
  • Mother Popcorn
  • Walk This Way

Et ce n'est pas fini... Parce qu'au Hellfest, quand on se prend claques sur claques, ça continue jusqu'à 2h du matin passées ! Rendez-vous au pas de courses sur la Warzone pour la performance de Suicidal Tendencies. Un tel groupe, je me suis demandé pourquoi il n'était pas programmé sur l'une des Mainstage. Après, ce qu'il faut savoir au Hellfest, c'est qu'il y a vraiment des festivals dans le festival. Il s'agit ici de ma première incursion sur cette scène cette année et il m'est souvent arrivé de ne pas y mettre les pieds tant la programmation est impressionnante sur les autres scènes et que je ne suis pas un grand fan de punk/hardcore, mais quand on voit l'affluence sur cette scène (il s'agit tout simplement de la 3ème scène du festival après les Mainstage en terme d'affluence) ainsi que la qualité de la programmation (en vrac cette année, Agnostic Front, Rancid, Tagada Jones, The Damned, The Dillinger Escape Plan, Integrity et tant d'autres...), la Warzone, bien que placé à l'autre bout du site, est ultra-importante sur le Hellfest. Et quand j'arrive à me faufiler, ça ne rigole pas... C'est la première fois que je les vois sur scène et quelle mandale je me suis pris en pleine tête !!! La bande à Mike Muir est incroyable en concert. Et c'est là que j'ai compris pourquoi elle était programmée sur cette scène. Mike Muir est une véritable personnalité avec une intégrité exemplaire qui transpire, saigne et respire hardcore jusqu'à la mort ! Il harrangue la foule comme personne. On ne peut QUE devenir complètement fou avec un frontman pareil ! "War inside my head" résonne encore en moi tellement elle a été fabuleuse ! Et puis, on a quand même derrière les fûts, Mr. Dave Lombardo. Et là, vous comprenez facilement qu'on a devant nous l'un des sets de ce festival, avec une énergie communicative et une puissance de feu ! Ca pogote dans tous les sens avec des circle pit de bonhommes, une ambiance fabuleuse et des morceaux bien évidemment rentre-dedans. Je comprends pourquoi on retrouve Dave Lombardo ici. Déjà que leur dernier album en date est fabuleux, "World gone mad", voir l'ex-Slayer ici me parait extrêmement judicieux et franchement, quand je vois ce que sont devant les dieux du thrash californien, il s'agit pour moi d'un changement profitable pour le batteur. Mes ayeux, mais quelle journée nous venons de passer !! Voilà, le Hellfest c'est ça ! Sur une journée passer du funeral doom de Monolithe au délire d'Ultra Vomit puis à Ugly Kid Joe en passant par Suicidal Tendencies, Aerosmith et Wardruna sans véritable transition pour un bonheur total à chaque fois !! Et c'est comme ça pendant 3 jours !!

set-list Suicidal Tendencies :

  • You Can't Bring Me Down
  • I Shot the Devil
  • Clap Like Ozzy
  • Freedumb
  • Trip at the Brain
  • War Inside My Head
  • Subliminal
  • Possessed to Skate
  • I Saw Your Mommy
  • Cyco Vision
  • Pledge Your Allegiance

With strength I burn

Cette dernière journée du festival se présente comme un peu plus relax pour nous. Nous allons en profiter pour découvrir des groupes que nous ne connaissons pas et nous allons la prendre tranquillement car la fin de la journée s'annonce épique et il faut gérer la fatigue après deux premières journées bien chargées !!

Nous arrivons sur le site vers 12h30 et déjà on remarque que le temps est vraiment très chaud. Les deux premiers jours avaient été très ensoleillés mais le petit vent de l'océan nous permettait de bien supporter ce soleil de plomb. Mais là, sur le dimanche, pas de vent à l'horizon. Nous allions nous préparer pour vivre un véritable enfer !!

Comme de coutume depuis 3 jours, vu que l'entrée presse sur le site se situe cette année juste à côté des tentes extrême, nous commençons notre journée par un groupe de ces scènes, en l'occurence ici avec WelicoRuss sur la Temple qui nous joue du pagan classique. Nous ne connaissions pas et rien n'est véritablement ressorti de la dizaine de minutes que nous avons vues de leur show. Par contre, ce qui nous a marqué, c'est leur accoutrement sur scène. Parce que bien évidemment que voir un groupe de pagan/viking avec peaux de bêtes sur le dos n'est pas foncièrement étonnant à première vue, mais là, avec la fournaise qui commençait à s'installer sur le site, nous nous sommes demandés comment le groupe pouvait supporter ces habits et jouer en même temps !!

Nous sommes revenus sur la même scène une demi-heure plus tard pour assister à la prestation d'un groupe dont tout le monde parle mais que nous n'avions encore jamais eu l'occasion d'écouter, d'autres locaux de l'étape, les français de Regarde Les Hommes Tomber. Nous étions vraiment curieux d'assister à leur prestation. Le groupe joue une sorte de musique apocalyptique de fin du monde, totalement écorchée et hallucinante. En fait, ils nous ont fait penser directement à des groupes de hardcore comme Neurosis ou Cult Of Luna mais en version black metal. Ils jouent sur les ambiances, les lourdeurs avec des rythmes parfois pachydermiques donnant un effet de désolation totale, le tout s'enchainant avec des blasts typiques du monde du black metal. Ca ressemble pas mal à un groupe que The Great Old Ones. On est loin des années 90 et du son scandinave ici, le tout sonne véritablement moderne, mais c'est vraiment super bien pensé et réalisé. Le chanteur a un charisme excellent, à la fois totalement possédé et tout en maîtrise. Il s'agit pour nous d'une véritable découverte sur ce festival. Un groupe à suivre ! Vivement leur tournée de cet automne avec Der Weg Einer Freiheit !

Par la suite, il y a un véritable trou sur notre planning. Vu le rythme effrenné des deux premiers jours, cela nous permet de prendre des forces, de retrouver quelques confrères et de découvrir quelques stands de bouffe vraiment sympas.

On retourne une nouvelle fois sous le Temple en plein milieu de l'après-midi pour une prestation que nous attendions tout particulièrement, le retour sur scène d'Arkhon Infaustus, plus de 8 ans après leur split. Deviant a décidé de réveiller sa bête sauvage avec un tout nouveau line-up. De quatuor, la formation parisienne est passée à quintette avec pas moins de 3 guitares ! Et c'est parti pour pas loin d'une heure de souffre et d'odes au Malin. Une chose n'a pas changé, Deviant est toujours autant possédé sur scène. Il ne joue pas, il est lui-même, sa musique n'est pas du black metal parce qu'il veut jouer du black metal. Non, sa musique représente ce qu'il a au plus profond de lui et ça sort de manière brutale, sans fard ni artifice. Ce dégoût craché à la gueule du monde et cette authenticité ont fait le succès du groupe et les 8 années de silence n'ont rien changé à cela. Le son est un peu brouillon, mais cela renforce cette impression de saleté qui colle à la peau du groupe. Les nouveaux morceaux ont l'air d'être encore plus complexes et profonds mais ils passent vraiment bien au milieu des "Dead cunt maniac", "Whirlwind journey" et autres "The ominous circle". Cette prestation nous a rassurés, la hargne, la haine, le dégoût, le souffre et la folie sont toujours présents ! Nous avons hâte de découvrir leur prochain mini-album 5 titres prévu en octobre prochain.

Difficile d'enchainer après une telle prestation, si intense, d'autant plus que la suite directe nous parle beaucoup moins et que la fin de journée s'annonce fabuleuse. Nous préférons nous préparer pour cette dernière nuit de folie.

Nous revenons sous la Temple pour assister à la curiosité Scour, le projet black metal de Phil Anselmo. On sait qu'il est fan de black metal scandinave, qu'il a déjà réalisé le projet Viking Crown qui se rapproche de ce genre. Il y a quelques années, il s'est mis en tête de créer un nouveau groupe dans cette veine. Pour le coup, j'ai trouvé qu'ils étaient directement tombé dans le panneau du groupe super carré, à jouer du black metal norvégien de manière très pro. En gros, on a eu du black metal joué par une formation de death metal technique américain. Alors oui, ça bastonne, mais il n'y a aucune ambiance, aucune atmosphère. Phil était visiblement très éméché et j'avais un peu l'impression de voir un groupe de beaufs américains délirer avec le public, balançant des circle pit à tout-va, donc en total décalage avec l'esprit originel du black metal. Et puis quand ils se sont mis à jouer la reprise de Bathory, "Massacre", en annonçant qu'il s'agissait d'un classique que tout le monde se devait de connaître, que les hipsters feraient mieux de s'intéresser à cela plutôt qu'à leur merdes, puis de voir Anselmo chanter le titre... en lisant les paroles (!), j'ai vraiment trouvé que ça faisait pitié pour un morceau annoncé comme un classique... Et puis bon, ils ont quand même fini par un morceau de Pantera, "Strength beyond strength", faut quand même pas déconner.... Bref, j'ai été pas loin de trouver ça vraiment pathétique au final...

Plus qu'une petite heure à attendre avant LE gros morceau de cette journée (ou plutôt du festival !). Trois ans après leur performance démente sur la Mainstage de leur album légendaire "In the nightside elipse", les norvégiens d'Emperor sont revenus ce coup-ci sous la tente de la Temple pour nous interpréter de A à Z leur deuxième album "Anthems to the welkin at dusk". Et là, inutile d'aller voir plus loin, ce concert fut une baffe absolument fabuleuse dans la gueule. Jusque là, ce cru 2017 du Hellfest fut sympa avec de belles performances, de belles surprises, mais alors ici, avec Emperor, on a atteint une nouvelle dimension ! De très loin, nous avons assisté ici à LA performance du festival. Déjà que l'album est excellent à la base, mais là, rien qu'à écrire ce report de leur set, j'en ai des frissons dans tout le corps ! Le son était fabuleux et l'interprétation, aux petits oignons ! Ihsahn, Samoth et Trym ont été époustoufflants ! La technique, l'émotion, la puissance, les enchainements, tout a été impérial ! Les arrangements ont été super bien rentranscrits. Imaginez un peu que des morceaux comme "Ye entrancemperium", "The loss and curse of reverence", "Thus spake the nightspirit" ou bien "With strength I burn" (putain quel morceau de taré) ont été interprétés à la perfection et surboostés en l'espace de 40 minutes à peine (sans oublier donc "Ensorcelled by khaos" et "The acclamation of bonds"), avant de nous achever avec un petit "The wanderer" final, calme et mélodique, nous permettant de nous remettre de nos émotions. Et puis, c'était reparti pour un "Curse you all men!" de "IX equilibrium" qu'on n'attendait pas avant de finir en beauté avec "I am the black wizards" et forcément "Inno a Satana" d'"In the nightside eclipse" pour mettre tout le monde d'accord. Et tout ça, ils l'ont joué avec un tel relachement, on avait l'impression que c'était super simple pour eux d'avoir créé cette musique, tellement naturel. J'en suis encore bluffé ! J'aimerais vraiment un petit témoignage vidéo de cette performance parce que là, "Anthems to the welkin at dusk" a pris une toute autre dimension sur scène. Voilà, on vient de passer une heure hors du temps, loin de tout, totalement possédés par cette performance ahurissante que je placerais même devant celle d'il y a 3 ans ! En ressortant de la tente, on se retrouvait tous à se dire qu'on avait assisté à un truc de fou ici !

set-list Emperor :

  • Alsvartr (The Oath)
  • Ye Entrancemperium
  • Thus Spake the Nightspirit
  • Ensorcelled by Khaos
  • The Loss and Curse of Reverence
  • The Acclamation of Bonds
  • With Strength I Burn
  • The Wanderer

rappels :

  • Curse You All Men!
  • I Am the Black Wizards
  • Inno a Satana

Difficile d'enchainer ici et pourtant il fallait bien parce que le groupe suivant était aussi marqué d'un gros trait de marqueur sur mon planning, il s'agit des vétérans anglais d'Hawkwind (La tête d'affiche du jour, Linkin Park ne m'intéressant pas du tout !). Là encore, c'était un moment nostalgique pour moi parce que ce groupe, il tournait pas mal à l'époque de ma jeunesse sur la platine vinyle familiale. Et comme en plus, je redécouvre leurs oeuvres ces derniers mois, leur prestation au Hellfest arrivait au meilleur moment pour moi. Et comme en plus, Dave Brock n'est plus de première jeunesse (75 ans quand même au compteur !), c'était un peu peu l'occasion ou jamais ! Alors c'est sûr que le contraste avec Emperor est important (c'est un euphémisme !), le style space-rock un brin kitsch est à des années-lumières du black metal sophistiqué des norvégiens. Il y a donc un petit round d'observation et d'adaptation à l'univers totalement halluciné des anglais. On entre ici dans un véritable trip sous LSD avec des vidéos totalement déjantées, très 70's flower-power sous acide ! Franchement, il ne manquait plus que Stacia pour se retrouver dans l'ambiance hors du temps de leurs shows des années 70. Alors certes le line-up a bien changé, mais Hawkwind évite l'écueil du groupe maintenu à bout de bras par Dave Brock avec l'aide de petits jeunots, histoire de faire survivre le groupe coûte que coûte. On sent une véritable osmose entre les musiciens. Bien que très space rock, la set-list se focalise sur des morceaux assez modernes, des deux derniers albums en date du combo, "Into the woods" et "The machine stops", tel "Vegan lunch" ou "The machine". Le son est plutôt froid et mécanique, parfois même limite daté mais toujours avec ces riffs envoûtants. On a quand même eu droit en ouverture à "Born to go" directement issu des années 70 mais avec un son plus électronique vieillot donnant un côté un peu kitsch 80's mais rappelant tellement de souvenirs à votre serviteur que ça passait super bien ! Et puis, ils ont eu la bonne idée d'inclure un petit "Steppenwolf" de 1976 ainsi que la fin de "The golden void" de l'illustre album "Warrior on the edge of time" ! Les musiciens ont vraiment l'air de venir d'une planète lointaine, totalement allumés, perchés, comme de gentils illuminés mais avec une véritable envie de jouer et franchement, j'ai passé une superbe heure. Je n'ai jamais eu l'impression de voir un groupe à côté de la plaque, plutôt une formation qui a de la bouteille et qui a toujours cette envie d'aller de l'avant, d'expérimenter dans un style de base qui n'a finalement jamais changé depuis leurs débuts à la fin des années 60, le space-rock. Franchement, je suis super content d'avoir pu les voir dans d'excellentes conditions pour un show loin d'être ridicule.

Le festival touche bientôt à sa fin. Hawkwind ayant dépassé quelque peu son temps de jeu, alors que nous comptons finir sur Slayer sur la Mainstage, Perturbator a déjà commencé son set sur la Temple. Le décalage est total avec le reste de la programmation. Nous ne nous attardons pas car nous voulons voir les californiens en découdre. Le public a l'air un peu fatigué, nous croisons de plus en plus de cadavres sur le chemin ! On arrive alors que le groupe enchaîne déjà ses classiques, "Postmortem", "Spirit in black", "Seasons in the abyss", "South of heaven" et "Raining blood" en tête. Ce qu'on voit, c'est un groupe clairement fatigué, Tom Araya n'est que l'ombre de lui-même. Il enchaîne les morceaux sans aucune passion et sans hargne, comme s'il avait envie que ça se termine. Quand on voit Slayer ce soir et Suicidal Tendencies hier à la même heure, on ne peut que penser que Dave Lombardo a fait le bon choix. Le contraste est saisissant. Paul Bostaph ne tient pas la comparaison en terme d'explosivité et de groove. Et puis franchement, là, Gary Holt est clairement à côté de la plaque. Ses solos sont nuls, loin de ceux d'Hannemann. Seul Kerry King s'en sort pas trop mal. Ca fait toujours plaisir d'entendre leurs classiques, mais dans ces conditions, ça fait quand même un peu mal. Araya n'arrive plus du tout à gueuler comme il le faisait il y a quelques années. Le groupe terminera 15 minutes plus tôt que prévu et on sentait un véritable soulagement chez Tom d'en finir avec les dernières notes d'"Angel of death". Cela fait 4-5 ans que Slayer a perdu une bonne partie de son agressivité, mais là, on touche vraiment le fond. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il serait peut-être bon maintenant de laisser la place.

set-list Slayer :

  • Repentless
  • Disciple
  • Mandatory Suicide
  • Hallowed Point
  • War Ensemble
  • Postmortem
  • Spirit in Black
  • Dead Skin Mask
  • Hate Worldwide
  • Seasons in the Abyss

rappels :

  • South of Heaven
  • Raining Blood
  • Angel of Death

Comme les américains ont terminé bien plus tôt que prévu, nous retournons vers la Temple pour assister à la fin de la prestation de Perturbator par simple curiosité. Effectivement, je ne m'attendais pas un jour à assister au set d'un DJ au Hellfest, mais après tout, pourquoi pas ! Je dois vous avouer que je ne suis pas super réceptif à ce genre technoïde avec des sonorités qui m'ont parfois rappelé mes jeunes années durant les 80's. L'atmosphère est quand même bien noire et sombre mais pour coller à l'ambiance du Hellfest, j'aurais aimé un côté oppressant plus prononcé. Après, je ne suis clairement pas le mieux placé pour juger du set du DJ. Je n'en garderai pas un souvenir impérissable mais c'était intéressant de voir cette confrontation avec le public du festival qui a quand même bien répondu présent, la tente ayant été bien remplie pendant leur performance.

Conclusion

Quitte à me répéter année après année, c'est toujours un immense plaisir d'assister à ce festival. Pendant un peu plus de 3 jours, on est transporté loin dans une atmosphère totalement adapté à l'univers alternatif des musiques extrêmes. La programmation est toujours impressionnante et pointue dans les différents courants représentés par le festival. Il est difficile de ne pas trouver son bonheur. Il y en a plus que jamais pour tous les goûts. Tous les courants du hard rock/metal sont représentés, du plus soft sorti des années 60 au plus extrême en passant par tous les courants du punk/hardcore old-school ou moderne en passant par toute cette scène stoner/vintage/heavy doom/psychédélique, Le Hellfest nous régale ! Chacun peut se créer SON festival avec SON parcours bien particulier selon ses envies (il va sans dire que ce report ne présente qu'une petite partie de l'affiche et que nombre de festivaliers ont vécu un tout autre fest que nous !). Et quand il n'y a pas de groupe à son goût pendant quelques heures, on ne s'ennuie jamais avec tout ce que l'organisation a mis en place (attractions, stands de bouffe ou de merchandising, espaces de détente, etc). Il est à noter que pour nous, la principale amélioration réalisée pour cette édition se situe au niveau du flux du public dans les Mainstages. Il est maintenant très facile de se placer pour assister aux concerts sur ces scènes, d'arriver et de repartir en direction des autres scènes malgré le monde toujours très important. Ce n'était pas une tâche aisée.

Nos coups de coeur iront ici en premier lieu à Emperor qui aura été, et de très loin, l'artiste de cette édition du festival, mais derrière, nous n'oublierons pas de mentionner tout particulièrement les performances de Týr et de Suicidal Tendencies ainsi que Valkyrja, Hawkwind, Behemoth, Ultra Vomit, Aerosmith, Monolithe, Arkhon Infaustus et Marduk. Notre découverte de cette édition aura été sans hésitation Regarde Les Hommes Tomber. Les déceptions auront été les performances de Slayer, Scour, Deep Purple et Trust. Bien évidemment, dans la globalité, cette édition ne nous aura pas déçus et même après autant d'éditions consécutives, nous ne sommes en aucun cas lassés et nous avons déjà hâte d'être présents en juin prochain pour la 13ème édition du festival. Je ne peux pas terminer ce report sans tirer mon chapeau à nouveau à l'organisation pour leur travail impressionnant afin que nous puissions profiter au maximum de ces 3 jours. Vous méritez votre succès, continuez comme vous le faites !

Mots clés : festival, Hellfest, Nicko, concert, black metal, death metal, hard rock, metal industriel, heavy metal, thrash metal, stoner, punk, hardcore, rock, space rock et Clisson

Dernière mise à jour du document : lundi 31 juillet 2017

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