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Merzbow › Music for bondage performance

  • 1995 • Extreme XCD 008 • 1 CD

cd • 6 titres

  • 1Hara-kiri video [lost paradise theme]3:00
  • 2Seishi seppuku kei10:46
  • 3Ropes in tears6:55
  • 4Aimei nawa12:02
  • 5Lost paradise [fire scene]0:38
  • 6Bondage performance at homo fixas26:17

informations

1995

line up

Masami Akita (réalisation sonore)

chronique

Que voilà une perspective affriolante : écouter un disque de Merzbow sur le thème du bondage, cet art sado-masochiste si prisé des érotomanes japonais, et auquel Masami Akita n'a cessé de vouer un culte, écrivant pour des revues pornos ; en ornant d'illustrations plus que suggestives, dans les années 1980, ses premières cassettes de musique bruitiste aujourd'hui introuvables (rééditées pour certaines sur CDs dans la "Merzbox"). On pouvait légitimement s'attendre à un monument de violence sonore orgasmique. Que nenni, l'option choisie est tout autre. Réalisée l'année suivant "Venereology", "Music for bondage performance" en offre en quelque sorte le contrepoint esthétique, et demeure une curiosité dans la discographie de Merzbow, puisque nous sommes ici plongés dans une atmosphère calme, parfois à la limite de l'ambient. Aucune muraille sonore à percer, aucun déferlement de bruits tous azimuts, mais au contraire une paisible succession, une perspective minimaliste... ce qui fait qu'on se rapproche par certains aspects d'une musique électro-acoustique plus "classique", ce qui ne tourne pas nécessairement à l'avantage du Japonais. L'entrée en matière est assez solennelle, puis le ton est véritablement donné à partir du deuxième titre : une note aiguë tenue au synthétiseur, et au-dessus quelques bruits de bidules métalliques qui semblent tout droit sortis de la collection de Pierre Schaeffer. Puis la note subit quelques modulations, quelques échos plus lointains se rajoutent. Tout ça se veut bien sûr assez malsain, mais ça ne prend pas vraiment. "Ropes in tears" continue sur le même mode, ajoutant la couleur plus aiguë et acide de quelques sons de cloches distordus. Avec "Aimei nawa", la musique se fait plus menaçante : de lentes et lourdes percussions installent un rituel oppressant, des distorsions plus grinçantes surgissent... un motif de douleur apparaît progressivement ; comme cela arrive parfois, les sons se mutent dans votre esprit en cris humains. On croit même entendre une guitare électrique... et l'on se dit que le final devrait être dantesque. Pourtant (après un interlude de clochettes orientales), il s'avère décevant. Certes, les sons choisis ajoutent encore un degré d'intensité (gong, mugissements, aboiements, souffle dans des tuyaux, grincements stridents qui réveillent étrangement l'écho des fameuses "Variations pour une porte et un soupir"...) mais on sent bien que Merzbow a cherché à recréer une ambiance glauque du type "Execution Ground" (version ambient) de Painkiller, sans y parvenir réellement (ou bien c'est moi qui ne possède pas le background culturel propre à comprendre certains sons liés à je ne sais quels rites de bondage nippons), alors, comme la cohérence n'est pas au rendez-vous, on navigue à vue dans un paysage sonore morne et dévasté, parfois ennuyeux.

note       Publiée le mardi 4 octobre 2005

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    Int Envoyez un message privé àInt

    Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de démesurément malsain ou barré pour ne pas être frustré en fait. On ne dirait pas que Akita cherche à créer intentionnellement du glauque, on dirait plutôt qu'il veut faire un truc un peu détendu, et que la légère angoisse qui plane dans les sons qu'il propose se suffisent à eux-mêmes, relax, sans chercher à faire un truc sexualo-mystique ou glauquopornographique. C'est pas trop ce qu'on attend de Merzbow, et c'est un tout petit peu chiant, mais c'est pas un plantage complet.

    Note donnée au disque :       
    Solvant Envoyez un message privé àSolvant
    Evidemment avec un tel sujet cet album est & restera décevant. Ce n'est pas le fait qu'il soit calme qui déçoit, au contraire, je ne pouvais qu'être enthousiasmé par ce choix, mais c'est son manque de richesse et de passion à l'ouvrage -ce qui est un comble justement pour Akita. Pourtant ça commençait bien avec cette belle caresse qu'est "Hara-Kiri Video", puis on s'apesantit sur le faible second morceau. Ca ne s'arrange pas avec "Ropes in tears" plus visuel mais aussi plus vidé d'intérêt encore. Comme toujours avec Merzbow, même s'il lui arrive de faire quelques rares albums pas sensationnels, on y trouve quand même la (presque) perle bien enfouie dedans. C'est donc là qu'arrive le quatrième morceau qui relève vraiment le niveau grâce à l'effroi malsain où il abîme l'auditeur. Sans exploser le morceau s'éteint et nous laisse dans une heureusement courte entracte à clochettes. La dernière pièce fait ensuite sa lente entrée et accumulera des collages et des essais sonores à la chaîne. Là on a droit à une grosse (26'19'') blague à laquelle on n'y croit pas une seconde. Mal agencé, l'exercice sonne à mes oreilles complètement bidon voir pathétique. Que c'était-il passé dans la tête du nippon ? Pourquoi s'est-il censuré à ce point ? A défaut d'une scène bondage, on se retrouve avec un disque mal ficelé -ou justement bien trop ligoté. Frustrant.
    Note donnée au disque :       
    bombay-gum Envoyez un message privé àbombay-gum
    Prodigieux - le 1 & le 2 sont de véritables merveilles du genre.
    Note donnée au disque :       
    absinthe_frelatée Envoyez un message privé àabsinthe_frelatée
    Attention bondage n'est pas synonyme de sado-masochisme. On peut très bien faire du bondage sans la volonté de faire/avoir mal, ni le délire maître/esclave.. Sinon, le disque ? Euh ouais en fond sonore spamal.
    pokemonslaughter Envoyez un message privé àpokemonslaughter
    avatar
    oui je m'insurge également... pour avoir pris en charge des erotomanes en hopital.. dur :'(