The Missing Ensemble › Hidden Doors

Quelle magnifique pochette, me direz-vous. Quelle magnifique musique, vous répondrais-je. Tout semble fait pour dissimuler quelque chose. De ces mystérieuses demoiselles s’échangeant un secret, au titre de l’album, sans même parler des deux courtes nouvelles incluses en livret. Le summum étant la musique, qui ne révèle ses apparats que de façon diffuse, écoute après écoute, dans un mouvement ample (‘1’) qui semble englober toute la réalité autour de vous pour laisser glisser un univers parallèle opaque et hermétique, propice à l’égarement, voire l’abandon dans une région immergée qui ne semble avoir comme raison d’être que l’isolement ou l’étouffement du lien entre l’auditeur et le monde. On se retrouve dans un rêve éveillé, pleinement conscient de ses actes, dans un dédale sonore microscopique et foisonnant, mais qui semble toujours plus bas dans l’échelle de l’inconscient, ce qui nous pousse à descende encore et encore, au fil des portes dérobées, pour y trouver des lieux inexplorés où les courants statiques nous transportent (‘3’). Mais l’ami Masami veille (‘4’), et son crissement, d’abord léger, puis de plus en plus irritant finit par nous faire remonter à la surface du réel, tel le gardien de l’Antichambre, chargé de ne point faire coincider conscience et désirs pour ne pas perturber le paradoxe de l’âme. On ressort du manège légèrement transformé, avec la désagréable impression d’y avoir laissé quelque chose ; et bien vite, on y replonge.