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Robert Wyatt › Rock Bottom

cd • 6 titres • 39:32 min

  • 1Sea Song06:31
  • 2A Last Straw05:46
  • 3Little Red Riding Hood Hit the Road07:40
  • 4Alifib06:55
  • 5Alife06:31
  • 6Little Red Robin Hood Hit the Road06:08

informations

The Manor, Delfina's farm et CBS Studios, Londres, Angleterre, 1974

Il s'agit du pressage cartonné japonais en série limitée

line up

Laurie Allan (batterie), Alfreda Benge (voix), Ivor Cutler (claviers, voix), Mongezi Feza (trompette), Fred Frith (piano, violon), Hugh Hopper (basse), Mike Oldfield (guitare), Richard Sinclair (basse), Gary Windo (saxophone ténor, clarinette), Robert Wyatt (guitare, batterie, claviers, chant)

chronique

Quel plus grand drame pour un musicien, et pour un batteur en l’occurrence, que de perdre l'usage de ses jambes ? Après une soirée un peu trop arrosée, Robert Wyatt est victime d'une chute qui bouleversera sa vie à tout jamais. Le raccourci facile et tellement consensuel qui voudrait que ce "Rock Bottom" soit l’œuvre résultante d'une telle crise de conscience, comme le pansement qui viendrait recouvrir la plaie, est erroné. Wyatt travaillait déjà à l'écriture de cet album avant que la catastrophe ne survienne. Mais à la lumière de cet incident, il est indéniable que le disque se nourrit d'une aura toute particulière. A l'image de sa pochette d'un blanc clinique où l'on devine les ombres d'un dessin enfantin, "Rock Bottom" est tout simplement bien plus qu'un disque. C'est un livre de chevet. L'émotion à l'état pur. Un fragment de vérité qui nous triture les tripes, à la beauté d'une profondeur abyssale. Ce "Sea Song", en ouverture, en est le parangon ; sous ses allures de chansons pop minimale douce amère, Wyatt nous relate une histoire sans queue ni tête, surréaliste, qui bascule tout à coup dans l'inconnu, qui vous agrippe et vous entraine avec elle dans son irrésistible mélancolie qu'il nous invite à partager avec lui. C'en est presque indécent d'être amené à vivre un tel degré d'intimité, dérangeant mais tellement troublant lorsque Wyatt supplie plus qu'il ne chante sur des nappes de voix angéliques qui ne viennent d'on ne sait où. Cette souffrance qui est sienne devient nôtre. La suite "Alifib/Alife" est l'autre grande pièce névrosée du disque qui s'avance vers nous dans une ambiance de folie douce où Wyatt, en susurrant sans discontinuer le nom d'Alifib, crée la rythmique même du morceau sur laquelle elle repose toute entière. Quant sa coda, "Alife", arrive, le paysage se transforme, devient carrément schizophrène, et ne résiste pas aux interventions possédées d'un monumental Gary Windo, époustouflant de rage contenue. "Rock Bottom" surplombe tous les disques pop du vingtième siècle sans partage. Il est soit adulé, soit incompris. Pas un chef-d’œuvre parmi les chefs-d’œuvre : LE chef-d’œuvre.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le jeudi 30 mai 2002

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Note moyenne        83 votes

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SEN Envoyez un message privé àSEN

50 ans aujourd'hui !

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Ah ça fait plaisir à lire Shelleyan! Disque île déserte pour ma part!

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pyosisified Envoyez un message privé àpyosisified

"C'en est presque indécent" haha sacré Progmonster, sacrée chornique, sacré disque. Merci.

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SEN Envoyez un message privé àSEN

Il va te falloir quelques écoutes pour ça ^^

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Hé bien, je ne sais encore me positionner mais ce n'est certainement pas ce à quoi je m'attendais, dans le bon sens. C'est très particulier et intéressant...