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Soft Machine › Third

cd • 4 titres • 75:43 min

  • 1Facelift18:54
  • 2Slightly All the Time18:14
  • 3Moon in June19:18
  • 4Out Bloody Rageous19:17

informations

Fairfield Hall, Croydon, Angleterre, 4 janvier 1970 et Mother's Club, Birmingham, Angleterre, 11 janvier 1970

line up

Lyn Dobson (saxophone soprano, flûte), Nick Evans (trombone), Jimmy Hastings (clarinette, flûte), Hugh Hopper (basse), Mike Ratledge (orgue, claviers), Elton Dean (saxophone alto), Rab Spall (violon), Robert Wyatt (batterie, chant)

chronique

Cet album de Soft Machine est présenté comme la référence absolue en la matière. Pourtant, il est aussi le plus inaccessible de toute leur carrière, un peu à l’image du “Umma Gumma” de Pink Floyd. Et si je cite si souvent Pink Floyd en vous parlant de Soft Machine, c’est qu’en dépit du peu de couverture médiatique dont le groupe jouit, le groupe de Robert Wyatt a, dans le cadre du rock progressif du moins, la même stature, la même importance, peut-être même davantage. Et si je dis inaccessible, ça ne veut pas dire non plus impénétrable. Bien que le son général de l’album paraisse quelque peu daté au point de nécessiter pour certains un temps d’adaptation, la particularité de “Third” réside dans le fait qu’il s’agit d’un imposant double album enregistré en concert mais redécoupé, remonté, réorganisé en studio, un peu comme le travail qu’accomplît Teo Macero pour les bandes du “Bitches Brew” de Miles Davis, paru à la même époque. On le voit, avec l’album de Miles, le “Hot Rats” de Frank Zappa, et maintenant ce troisième album de Soft Machine, la tendance est clairement à l’émergence d’une musique hybride, celle de la liberté du jazz avec l’énergie du rock. “Third” est un album explosif, dans le sens où il éclate toutes les structures préconçues. Et finalement, peu de choses rappellent le Soft Machine des débuts qui, en trois disques, a déjà réussi à montrer trois différentes facettes de sa personnalité, et ce au travers de trois formations différentes. Seule concession, “Moon in June”, dernier titre chanté par Robert Wyatt, dernière chanson du répertoire du groupe qui va définitivement s’adonner par la suite à la joie exclusive des pièces instrumentales. Aux côtés de Ratledge, Wyatt et Hopper s’adjoignent le désormais indispensable saxophoniste Elton Dean, ainsi que Nick Evans (trombone), Lyn Dobson (saxophone) et Jimmy Hastings (clarinette). Quatre longues plages, quatre longs délires qui excèdent tous les vingt minutes et qui vous plongent dans un jazz absolument non conventionnel, perdu dans la brume épaisse des expérimentations sonores dominée par l’orgue destroy d’un Mike Ratledge complètement déchaîné (“Facelift”). Le titre “Out-Bloody-Rageous” montre même une radicale propension pour les musiques sérielles comme les affectionnent Terry Riley. “Third” est un disque d’une rare densité qui, comme tout bon disque, n’aura de cesse de révéler ses indicibles merveilles aux oreilles les plus réceptives et les plus patientes.

note       Publiée le mercredi 17 juillet 2002

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Note moyenne        51 votes

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Je l'ai lancé alors que je me trimballe une gueule de bois atroce, un peu comme un réflexe, prêt à regretter mon geste. Mais dès que le thème de Facelift se déploie, c'est fait, je suis happé et même mon foie semble aller mieux.

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cyberghost Envoyez un message privé àcyberghost

Tombé là-dessus ce matin, dans une boîte à livres en allant au taff... Belle surprise !

SEN Envoyez un message privé àSEN

Si vous avez l'occasion de jeter une oreille sur "Spaced" enregistré en 1969 c'est assez fou, l'album est composé de 7 pièces d'improvisations plus ou moins longues qui préfigurent clairement le tournant plus Jazz de Soft Machine à partir de "Third".

Message édité le 07-05-2023 à 09:02 par SEN

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Ben pour Pink Floyd y'a l'étape/point de départ Barrett/Piper qui fausse la donne, vu qu'il est à mon avis plus cinglé / expé que toute la suite, enfin, de manière plus constante, "naturelle" et réussie que la suite, disons (parce que oui - de mémoire aussi, j'ai pas retenté depuis un bail - la partie studio d'Ummagumma je la trouve bien en dents de scie, disons, avec des trucs "expé à l'épate" qui tombent plutôt à plat et des moments plus réussis... Mais il faudra que je la réécoute, tiens ; et j'aime assez la partie live, sur Ummagumma). Après... C'set pas pour la ramener ou quoi mais de mon côté j'ai assez vite pas mal accroché, avec ce 3 - il a juste fallu que je me fasse au son, qui est bien bien d'époque... Mais bon, très probable que j'ai été en pleine phase de machins jazz plutôt moins que plus orthodoxe, faut dire, aussi, à l'époque où j'ai mis l'oreille et la main dessus.

GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

@SEN, Dioneo, on est d'accord, musicalement c'est complétement différent et ma remarque était plus générale sur la tentative du double album expérimental (disruptif lol) : ce que je veux dire c'est qu'on peut tirer des ponts entre ces grands noms qui à la charnière sixties/seventies ont tout d'abord poussé une pop gentiment sous influence vers une pop complétement barrée (et très jazzy donc, pour le Soft) puis enfin vers de longs morceaux expérimentaux. A ce titre, que Proggy cite Ummagumma dans sa chro me semble loin d'être idiot, car il s'inscrit parfaitement dans cette démarche, particulièrement la partie Studio (de mémoire : je l'ai pas écouté depuis des lustres) avec un langage différent de celui du Soft (on est d'accord) et pas particulièrement soucieux de charmer les oreilles de son public (match nul là), avec ce que ça a de prétentieux en effet. Et pour la suite des aventures de Soft Machine, je vous confirme que ça ne figure pas dans mon agenda d'écoutes prioritaires ;-)

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