Je suis particulièrement heureux de vous parler de ce mini, j’aurai l’impression de rendre un peu de ce qu’on m’a donné. Fan de Throbbing Gristle, l’ère Psychic TV m’a cueilli un peu à froid. La principale qualité de ce projet aura été son inlassable goût de l’expérimentation, son gros défaut son inlassable goût de l’expérimentation. Pour moi ces recherches tous azimuts, de la musique rituelle à la pop en passant par le psychédélisme, la techno, l’ambient sans oublier l’indus, le folk, sur fond d’ésotérisme, de magie sexuelle et d’art, ont ruiné le potentiel d’un groupe qui s’y est dilué, de même qu’avec son archivage sans fin de live proposant à force plusieurs fois les mêmes morceaux avec des qualités sonores parfois moyennes. Pour résumer, une disco hallucinante dont la moitié est dispensable. C’est que je n’avais pas considéré la bonne moitié, comme je l’ai appris au détour d’une conversation avec le boss d’UPR qui m’a glissé quelques tuyaux. J’ai non seulement réalisé que le combo existait toujours (sous le nom de PTV3) mais qu’en plus ses derniers travaux étaient franchement excellents. Un exemple ? Cet Ep constitué de deux chansons de plus de dix minutes chacune. ‘Greyhounds of the future’, mes aïeux ! Comme réconciliation-claque, on ne pouvait trouver mieux. Du pur psychédélique mystique à la Pink Floyd avec une forme d’intensité proche des Swans sur leurs derniers travaux et un Genesis P-Orridge à la voix charismatique comme jamais, chantant même correctement. Entrée vaguement rituelle, roulements, éclats de guitare, avant que le rythme ne se mette en place après une minute de ce régime et P-Orridge en gourou de l’âge supra-cosmique de psalmodier, tandis qu’enfle la musique en arrière-fond, que les guitares crissent…Petite pause expérimentale et ça repart de plus belle. Une pure merveille. Même type d’atmosphère pour ‘Alien lightning meat machine’, en légèrement plus lent. Le trip prêcheur philosophico-cosmique sied totalement à Genesis qui module comme jamais ce timbre unique un peu nasillard, avec un final dément, rapide, avec tourbillons de guitare et piano glacé, cette fin de trance chère à Michael Gira et consorts. Tout l’amour qu’il porte aux 60’s mouliné par son chemin personnel dans l’expérimentation résumé en une pure cérémonie psychédélico-spatiale aux relents mystico-goth patchouli. Psychic TV dans son incarnation la plus spirituelle, fiat Lux !