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Psychic TV › Mr. Alien Brain Vs. The Skinwalkers

cd 1 • 10 titres • 00:00 min

  • 1The Thin Garden
  • 2No Good Trying [reprise de Syd Barrett]
  • 3Trussed
  • 4The Alien Brain
  • 5Boys Are Girls And Girls Are Boys
  • 6Pickles And Jam
  • 7Foggy Notion [reprise du Velvet Underground]
  • 8Papal Breakdance
  • 9New York Story (Michael Gira Mix)
  • 10I Love You, I Know

informations

La plupart des titres ont été enregistrés en live pour le programme "World Café" du NPR, aux studios WXPN-FM studios, à Philadelphie, en mai 2008, ainsi qu'au Galapagos Arts Space, Brooklyn, en 2007.

Ma version contient un DVD bonus avec un court-métrage de séquences backstage de Marie Losier - Sur le cd1, il y a 3 chansons cachées après un silence : Slow Roman , Rollercoaster , et Jumpin' Jack Flash

line up

Genesis Breyer P-Orridge (chant, noise bass, percussion, paroles), Alice Genese (basse, voix), Edley ODowd (batterie, percus), Marrkus Aurelius Cirkus Maximus Fabulous Perrson (claviers), David XXX Maxxxx (guitare lead, voix), Hannah Haddix (samples, percus), Lady Jaye Breyer P-Orridge (voix, percus, samples)

chronique

Mr Alien Brain, au fond, est un album-hommage. A Lady Jaye Breyer P-Orridge, mais aussi au Velvet et le Floyd de Syd Barrett, via des reprises mais pas seulement. Ces trois présences sont peut-être trop encombrantes sur ce disque, le mitigé successeur de Hell In Invisible, successeur dont je n’ai longtemps su que faire, tant il était une suite décevante à l’une des claques les plus inattendues des années 2000. Pourtant l’ex-gourou de l’indus avait visiblement pris un sacré coup de jeune en se lançant dans son projet de pandrogynie avec sa moitié Lady Jaye. Et justement, c’était une drôle de sensation, à l’époque, d’être déçu par ce Mr Alien Brain, quand ladite Lady Jaye venait de mourir soudainement et tragiquement, laissant seul un P-Orridge qui semblait enfin avoir trouvé une forme de paix, et qui venait à peine d’entamer une nouvelle carrière d’imprécateur post-drag dans une sorte de rock psyché mutant qui aurait tout à fait pu se faire une place d’honneur entre les Young Gods et Queens Of The Stone Age, ou un truc du genre. Fauché en plein vol. Dans ces circonstances, Mr Alien Brain était ce qu’il était, et c’était déjà beau.


10 ans après, c’est rendre justice à l’œuvre (au sens de corpus) de P-Orridge et de ses musiciens que de juger Mr Alien Brain pour ce qu’il est, surtout au regard des quelques réussies de Psychic TV : un album moyen, un peu mal foutu, erratique. Et surtout très libre. Il faut le reconnaître : rarement entamer un album par une reprise n’a sonné comme un aussi grand « fuck off ». C’était pas gagné pourtant : Syd Barrett, devenu bien malgré lui vache sacrée romantique par excellence, ange sacrifié de la déglingue et antipape vénéré de la pureté virginale du défrichage musical des 60’s, - aller sur Wonderland avant que l’homme n’ait marché sur la Lune, tout ça... – Syd Barrett, dont la voix est samplée dès l’intro de ce No Good Trying, dans l’un de ses moments de galère en studio post-overdose de LSD, avant que ne démarre pour de bon la reprise de cette ballade relativement plan-plan, reprise d’un abandon total, envoyée au vent avec des explosions qui sentent fort la libération cathartique et sans préméditation ni calcul. Comme si P-Orridge, acculé à l’expression de ce qui lui restait de vital, avait tiré ce 2ème album de PTV3 vers les éruptions spontanées de leurs performances live, fondamentalement rock, solennelles voire rituelles, mais avec ce souffle toujours ultra-british, naïf presque. Ce qu’on retrouve sur le très beau Trussed (jeu de mot sur « Trust »), où l’imprécation solitaire de Genesis (« tu me fais confiance, maintenant ? ») résonne bien étrangement… Le subtil rapport entre malaise et massage sensoriel cosmique (cet orgue 60’s), de même que le léger parfum de Monster Magnet qui commencer à arriver, tout cela se dissipe un peu trop sur le terne et neutre morceau titre, drone-rock tout en basses, batterie erratique et déréliction sonore (d’aspect improvisé), à la durée interminable…

Comme pour nous donner soif du groove désaltérant de Papal Breakdance, géniale auto-reprise de l’un des grands grands tubes méconnus de la carrière de Psychic TV (oh, il y en a au moins un ou deux autres), surboosté par un groove basse-batterie plus organique et illuminé par des samples très Primal Scream, quelques nappes cristallines et un solo entre Jesus & Mary Chain et REM ! Difficile de ne pas sympathiser avec l’improbable voix de Jeanne Moreau de P-Orridge déclarant son amour immodéré pour feu sa Lady, avec toute la possible connotation sado-maso du texte – probable vu le passé de l’un et l’autre. C’est l’un des titres les plus dansants du système solaire, assez bien intégré dans la mélancolie de l’album, qu’il hisse à lui seul au-dessus de la note médiane. Indispensable et classique.

Retour aux jam psyché cotonneuses et un peu poussives avec le bien-nommé Pickles & Jam. Sur une ligne de basse stagnante qui pourrait donner lieu à un exercice de post-rock, Genesis vient poser quelques refrains implorants qui rappellent furieusement le Perry Farrell défoncé de Jane's Addiction. On s’attend, avec crainte, que l’album ne rebascule dans sa léthargie, mais c’est sans compter sur l’esprit de farfadet de P-Orridge, facétieux même dans les périodes de deuil, qui invoque à ce moment-là le deuxième totem du disque, avec la reprise de Foggy Notion (sur V.U., le 4ème album occulte du Velvet), qui achève de faire de Mr Alien Brain l'album le plus Dandy Warhols de Psychic TV. C’est dansant, juvénile, extrêmement frais et réussi, pour un morceau qui se tenait pourtant parmi les plus banals (mais cool dans son insouciance) du Velvet. Après ça, on sent que l’album a tiré toutes ses cartouches, et déjà usé de facilités, et qu’on a affaire à une œuvre pas finie, laissée en chantier par le destin qui a frappé mortellement. I am Making A Mirror, s’il n’est qu’un écrin pour la voix comme suspendue de Lady Jaye, est très réussi dans un exercice de spoken word dont P-Orridge est habitué, mais cette fois avec la voix de sa muse et moitié. Après un New York Story Remix dont on peut questionner l’utilité, peut-être plus direct et à fleur de peau que l’original mais assez proche – et avec un problème de volume – l’album se termine avec le parfois insoutenable, bien que court I Love You, I Know. Mais pas insoutenable pour les raisons « historiques » de PTV (qui cherchait autrefois à éprouver les nerfs et la sensibilité via du snuff ou des bruits anxiogènes en très haute-fidélité), mais bien pour des raisons d’émotion, cette fois. On entend la voix enregistrée de Lady Jaye dire « I Love You », et celle de P-Orridge, manifestement rajoutée en post-prod, répondre « I Know », sur un loop de guitare désabusé et assez bateau, mais qui sonne ici comme le plus triste des plans de Wim Wenders… Libre à chacun de trouver que, après ça, rajouter une reprise live convaincante et complètement space-rock du Rollercoaster des 13th Floor Elevators, au son bien sûr bootleg, et chantée par on ne sait pas trop qui, relève plus du vice obsessionnel des 60’s que d’autre chose. On serait en tout cas bien mal placé pour critiquer le fait que le sieur P-Orridge, à la fin de sa vie, après diverses épreuves et peut-être la plus terrible de toutes, la perte d’un être cher, ait trouvé du réconfort dans la réactualisation de ce rock psyché dont il est sans doute l’un des seuls à avoir vécu le crédo jusqu’au bout du bout, sans jamais en récolter la moindre reconnaissance des amateurs du genre.

note       Publiée le mercredi 17 février 2021

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Pour le sample de voix en intro de No Good Trying et l’originale. Comme pour Foggy Notion, PTV ne choisissait pas les plus évidentes à reprendre !

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    le_grisha Envoyez un message privé àle_grisha

    Je l'aime bien celui là, je l'avais acheté quelques jours après leur sympathique concert à Nancy en 2009. Ce sera donc plus sentimental qu'autre chose. Après j'avoue que PTV3 et co, c’était pas forcement la période la plus intéressante du groupe, je préfère revenir sur leurs tout premiers disques. Et comme le dit Kama, c'est un groupe ou le meilleur côtoie le pire (bouh l'immonde période soit-disante pionnière de l'Acid-house).

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    kama Envoyez un message privé àkama

    Il pêche surtout d'être sorti juste apres Hell is invisible. Apres, PTV a le syndrome Cure, sur beaucoup d'album, le meilleur côtoie le bien moins bon...

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