‘Ach, Paris zeura touchour Paris’…Heu, ouais, mais pas pour Psychic TV pour qui ce ne sera qu’un concert parmi des centaines d’autres même si plutôt un bon vu ce qu’il en reste sur support. Après un morceau d’intro dédié à l’écrivain Terrence Sellers (une femme comme le prénom ne l’indique guère, auteure entre autres du ‘Correct sadist’ et domina professionnelle) très axé sur le rythme et le dépouillement, mixant une rythmique purement post punk et quelques notes préfigurant les travaux de la période house, le collectif enchaîne sans transition, comme à son habitude, sur le coeur du concert. Le son est bon, à ceci près qu’à trois reprises au moins, le canal du micro et d’autres instruments peut-être vont flancher. Imperturbable, la batterie continue mais des flottements, des échanges avec le public, ont lieu, je suppose, tandis que des techniciens s’activent à fixer le problème. ‘Strange affair’ avec son départ un peu cabaret permet de passer à autre chose. Globalement, cette performance n’est pas à classer dans les rituels expérimentaux, traitant davantage de l’aspect post punk et pop psychédélique de Psychic TV et croyez-moi ou non, c’est plutôt plaisant histoire de prouver que nos Anglais ne sont pas que des branleurs allumés se contentant de taper sur des percussions en noyant leur manque d’habileté musicale sous des couches de bruits. Genesis, ce n’est plus une surprise, a beaucoup progressé en chant et se révèle une hôtesse de cérémonie parfaite derrière le micro, habitée mais également goguenarde par moment ('Danke schön' à la fin de 'Please us Jesus'). Présence du lieu obligeant ? Un moment fort se révèle le melting-pot allumé baptisé ‘Je ne regrette stargod rien’, sorte de cabaret luxuriant et expérimental virant au diabolique dans lequel défilent les spectres de Burroughs, Edith Piaf, Brian Jones qui paraissent se noyer dans la gorge de Genesis tandis que ses élucubrations se dissolvent dans les effets du vocodeur… On remarquera aussi l’excellent ‘Soul eater’, rituel, psychédélique, grinçant. Parue sous diverses titres, cette galette se révèle la plus riche en titres (sauf celle nommée ‘Je suis en gai Paris’ sortie chez Sordide Sentimental qui propose la même tracklist), plusieurs ayant été tronqués sur les autres éditions, et s’achève par quinze minutes rituelles renouant légèrement avec l’aspect tribal et expérimental du collectif en repiquant quelques souvenirs du ‘Discipline’ de Throbbing Gristle mais servis à une sauve différente. Si le show est livré dans sa totalité, les incidents techniques, renforcent l’impression de proximité avec les artistes, le son très correct mais pas parfait achevant l’expérience. On se délecte aussi de chansons moins courantes, en appréciant le côté plus mélodique (je n’ai pas dit moins fou) du collectif et pour ma part, c’est très jouissif. Second volume d’une série de 23 live enregistrés le 23 de chaque mois sur une durée de 23, il tient largement ses promesses même sorti de ce concept.