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Digibook + livret
Retournons voir comment vont nos Residents, après le blues millénariste de Demons Dance Alone.... "On my way to Oklahoma, I turned into a cat / My true love was a tiger, I'm sure you can see that"... OK, y'ont l'air d'ailler mieux... bon, le concept... Les Residents parlent des hommes, du point de vue des animaux, tandis que le texte du livret explique que les protagonistes perdent simplement la boule, se dénudent en public et se mettent à agir comme lesdits animaux... cela fonctionne plutôt bien avec le livret donc, généreux en explications (ir)rationnelles et en visuels numériques douteux, le groupe ne se lassant manifestement pas du logiciel Poser Pro. Ce qui m'ennuie déjà plus, c'est que musicalement on est dans une formule virtuellement inchangée depuis Freak Show et que trouver autant de redite chez un groupe qui était (il y a longtemps, certes) l'un des plus avant-gardistes et ravagés, cela donne parfois des relents de sapin. Je suis un des premiers à défendre toute la discographie du groupe, mais là... Pourtant tout y est et y est bien : l'electro-disco, avec 'Mr. Bee's Bumble', les grincements morbides des comptines en suspension (plus ou moins toute la seconde partie à partir de 'Dead Men'), les guitares post-Snakefingeriennes un peu partout, les mélodies de fanfare désaccordée, la voix rauque et caustique de Homer F...(ah zut, on est pas sensés le savoir), ainsi que celle, non négigeable, de Molly Harvey... parlons-en, tiens : toujours aussi bien en place, elle finit par faire partie du décor, pas plus ni moins que sur Demons Dance Alone, mais sans cette urgence apocalyptique que l'on retrouve peut-être ici uniquement dans la lourde atmosphère de 'My Window' ou la chorale de 'Elmer's Song', tous deux sur le même registre sémantique de la mort et de la perte. Il y a certes quelque chose d'humaniste dans cette multiplication des points de vue sur des sujets étranges, pas forcément animaliers ('Two Lips' parle de la crise de la tulipe ayant affecté la Hollande au XVIIe siècle) mais dont on pert les bouts une fois le livret, ici aussi nécessaire que le CD, refermé. Ce qui me fait reconnaître que ce n'est pas un disque que je remets instinctivement dans le mange-disque ; je le regarde et le saisis de loin, réticent à ouvrir mon coeur à une formation qui n'aura que trop vite fait de le disséquer machinalement. Le second disque au titre interminable comprend des instrumentaux et des chutes de l'enregistrement, sympathique mais dispensable. Avis mitigé, donc – c'est un bon disque de Residents avec son lot de morceaux réussis (surtout sur la seconde partie) mais aussi un de trop, dans le sens où leur discographie peut s'en affranchir sans que cela ne fasse une grande différence. "The same old Residents", c'est même écrit à la fin, sous une belle photo de groupe, pine au vent et tête de caillou.
note Publiée le dimanche 24 février 2013
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Obligé d'enlever une boule pour le second disque (que je ne peux me décider à passer après le saisissant "Burn my bones"), mais c'est à mon avis leur meilleure production des années 2000, la plus sombre aussi.
Ben il est tres bon je trouve
un de mes tous premiers, sans doute pour ça.....
On est bien d'accord, il y a des bonnes choses, mais dans la perspective de leur discographie c'est pas mal redondant.
BIen aimé pour ma part (un des premiers residents que j'ai écouté), la dernière burn my bones clot l'album d'une putain de manière.