The Residents › Hunters (The World Of Predators And Prey)

The Residents qui produit la bande-son d'un documentaire animalier : voilà une info qui mérite encore double vérification surtout depuis le certain "reportage ethnographique"qu'était Eskimo dont on connait la teneur. Il semble pourtant que ce soit une véritable commande ici, confirmé par la signature sur Milan Records, label spécialisé dans les bandes-son de toutes sortes. L'autre indice, c'est la tiédeur musicale du tout : si c'était du pipeau, m'est avis qu'ils se seraient lâchés. Ce n'est malheureusement pas le cas : si les éléments de la jungle sont bien présents – dans le registre le plus blanc et colonial : bongos, congas, marimbas – il manque, bien évidemment, les images des fameux prédateurs ; tous autant filmés par des blancs, pour des blancs. Nous sommes dans quelque chose de volontairement désaturé, en retrait, semblant rythmer des scènes qui nous sont à jamais refusées. Ne boudons pas notre plaisir, la musique en soi n'a rien de dramatique ; mais elle sonne comme des instrumentaux des Legendary Pink Dots (à y penser, même les titres ont quelque chose de similaire) dans leur aspect le plus synthétique ou, pour faire dans l'anachronie, au Cut Hands de William Bennett dans cette espèce de sécheresse bizarre des timbres "africains" joyeusement pillés. Il manque évidemment et essentiellement quelque chose ; et cela ne tient que très moyennement la route sur un disque qui s'écoute vaguement une fois l'an, tout en se demandant pourquoi on l'a encore.