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Autechre › Exai

  • 2013 • Warp WARPCD234 • 2 CD
  • 2013 • Warp WARPLP234 • 4 LP 33 tours

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Membre Note Date
Kadamonra      mardi 7 mai 2013 - 23:54
Int      mardi 14 février 2023 - 16:14
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 21:49
Klozer      lundi 15 novembre 2021 - 23:19
Saïmone      vendredi 11 octobre 2013 - 14:27
Wotzenknecht      mercredi 8 mai 2013 - 08:24
nowyouknow      samedi 31 octobre 2020 - 10:47
Seijitsu      mercredi 8 mai 2013 - 00:06

cd • 9 titres

  • 1FLeure 4:51
  • 2irlite (get 0) 10:01
  • 3prac-f 4:19
  • 4jatevee C 4:14
  • 5T ess xi 6:43
  • 6vekoS 6:41
  • 7Flep 6:42
  • 8tuinorizn 3:40
  • 9bladelores 12:19

cd • 8 titres

  • 11 1 is 7:17
  • 2nodezsh 8:40
  • 3runrepik 4:35
  • 4spl9 7:06
  • 5cloudline 10:12
  • 6deco Loc 5:27
  • 7recks on 9:21
  • 8YJY UX 8:24

informations

Matering par Noel Summerville

line up

Sean Booth, Rob Brown

chronique

Je les ai toutes lues, les chroniques de cet Exai, lors de sa sortie. Entre celles qui en faisaient les éloges, celles qui l'ont trouvé trop long, trop abstrait, pas assez abstrait, trop familier ; entre celles qui ont fait de leur mieux pour y entendre du dubstep et celles qui y ont vu un commentaire sur les différents courants électroniques, il y avait de quoi lire. Et puis j'en ai eu marre. Les chroniques sur internet, cela ne sert à rien - celle-ci y compris, et à plus forte raison car il s'agit, vous le savez sans doute déjà, de mon groupe fétiche. La saleté avec l'internet des résaux sociaux, c'est que tout le monde doit donner son avis tout de suite, se bourrer comme les chinois dans le métro de Pékin, donner des coudes, brâmer, et au final, comme le dit la chanson, "No one wants to listen / Because everybody's yelling". Le point de saturation était donc atteint face au torrent d'informations contradictoires – et je suis candidement retourné au stade zéro de mon plaisir d'écoute, loin de l'Enfer du Siècle. J'ai écouté et réécouté Exai seul, loin du monde, d'abord en digital, jusqu'à ce que ma version CD arrive, jusqu'à ce qu'une impulsion me fasse aussi acheter la version 4 x LP. Qu'importe le flacon – Exai c'est d'abord Autechre, ce qui signifie un temps d'adaptation, sorte de jetlag constant entre chaque album afin de saisir les structures sous-jacentes. Elles sont certes ici familières, peut-être un peu trop même, ce qui peut surprendre de prime abord : le territoire semble (je dis bien semble, et ce n'est pas que par mauvaise habitude journalistique cette fois) balisé, à caser entre Chiastic Slide, LP5 et EP7 et une pincée de Draft 7:30 mais dans une variante plus digitale, proprette dirons-nous au niveau des textures, qui elles aussi semblent lisses de prime abord. Semblent, donc. Exai est un labyrinthe tortueux, foncièrement long, dont les pièges se terrent dans les trouvailles au niveau de la production et de la spatialisation. Certains morceaux tout à fait rébarbatifs au casque tel 'Cloudline' deviennent un régal lorsqu'ils s'expriment à pleins poumons au travers du salon. C'est le cas aussi avec le déjà fameux 'Bladelores', sorte d'interminable élégie spatiale qui le fait rejoindre les plus anciens codas tels que 'Drane'. Commençons par le commencement, d'ailleurs : si les premières lamelles hystériques de 'Fleure' paraissent tout ce qu'il y a de plus convenu, avez-vous saisi la profondeur de ce roulement à partir d'une minute et trente seconde – et que dire du final ? Egalement dans le second titre 'irlite (get 0)' - mon petit préféré jusqu'à présent – l'espace est exploité d'une manière étonnante, même pour le groupe : non seulement dans les effets, des hi-hats effervescents aux kicks-taupiqueurs, mais dans la manière dont la mélodie affable qui se monte toute seule se fait absorber au fond d'un puits de réverbérations autour de la quatrième minute, au fond duquel elle tente en vain de s'extirper tandis que la danse de la rythmique démultipliée se reconfigure d'elle-même. Là, du fond de ce puits, on prend pleine conscience de cette nouvelle dimension qui fait d'Exai une sorte d'EP7 tridimensionnel mais qui, comme une tente Quechua, a besoin d'espace pour se déployer de lui-même. Tous ces titres réclament un champ sonore digne de ce nom et l'écrin en carton de la version CD semble bien misérable en comparaison avec la superficie des morceaux qu'il contient. Ecoutez donc la bête monstrueuse qu'est 'spl9' à pleine puissance, qui libère d'abord un entrelac de pichenettes métalliques gentiment grésillantes, avant de s'emballer soudainement sur deux paliers (on entend ici la méthode de découpage chère au duo) vers quelque chose qui semble être l'essentiel du morceau. Sauf que plus tard, sans crier gare, débarquent ces monstrueux drones semblables à des réacteurs d'avions, d'une clarté totale, alors que l'on croyait le champ sonore déjà saturé d'informations. Là, là, Autechre m'a encore eu, et l'esprit béat, on absorbe le choc, entre soulèvement tellurique et tabassage digital. C'est, pour revenir à l'image du labyrinthe, une espèce d'album dont vous êtes le héros, avec son lot de mauvaises rencontres dans des oubliettes cybernétiques, de passages secrets, de déviations obligatoires ou impromptues, dans un univers qui bien que familier réserve encore son grand lot de surprises. Et même si la production glace un peu les sonorités analogiques ces dernières ressortent tout de même, qu'il s'agisse des pads de 'nodeszch', des kicks bien secs de 'recks on' ou des tremblotantes lignes du beau final 'YJY UX', lui plutôt réminiscent de 'Drane 2'. Exai est un vin plein de promesses qu'il faut laisser respirer, un peu comprimé entre les opinions de la plèbe, les attentes de tous bords et son artwork un peu restrictif mais à la logique implacable (je vous passerai les détails, mais c'est le onzième album, d'Ae, EXAI = AE XI, il fait 2h01 soit 11 x 11 minutes, l'artwork se compose de 11 x 11 pixels, et caetera). C'est une architecture sans orientation, un parc d'attractions bugué au coeur de la matrice, sans entrée ni sortie. Heureusement qu'il y a beaucoup d'activités pour s'y divertir, et ce pour un bon moment.

note       Publiée le mardi 7 mai 2013

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Note moyenne        8 votes

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Fryer Envoyez un message privé àFryer

Super concert ce soir à Paris, de mes souvenirs rien à voir avec 2010 à Nantes, beaucoup plus organique et branché sur des beat quasi hip-hop. J’avais parfois l’impression d’écouter un BoC galvanisé

Message édité le 07-04-2024 à 00:21 par Fryer

nicola Envoyez un message privé ànicola

Il a une drôle de gueule, son code QR.

Blague à part, je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il y a encodé un truc.

nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

Je finis par le noter celui là même si en vrai je l'ai toujours pas digéré. Si j'en ai pas fait le tour sept an plus tard c'est que je rechigne encore à me le passer ou à aller au bout... De bonnes choses mais je continue de penser que la durée amoindrit l'impact et lui donne même par moment un côté embourbé, redondant. Pas très accueillant le machin, je dirais même que c'est leur album le plus oppressant, le plus sombre.

Note donnée au disque :       
Consultant en informatique Envoyez un message privé àConsultant en informatique
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M'a gonflé celui là, à part deux trois tsunamis raccoleurs planqués au milieu de l'océan d'huile. Et puis le dernier titre aussi. Le dernier titre j'ai un peu bruni mon froc.

Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je me suis juste envoyé le premier ceaumor pendant que je précommandais. Assez différent de Exai, ca promet en tout cas

Note donnée au disque :