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Compilations - Divers › An anthology of noise & electronic music : second a-chronology 1936 - 2003 (volume #2)
cd • 10 titres • 1
- 1Vladimir Ussachevsky+Otto Luening-Incantation For Tape 2:36
- 2Luc Ferrari-Visage V 10:36
- 3Tod Dockstader-Aerial > Song 12:56
- 4Johanna M. Beyer-Music Of The Spheres 6:00
- 5Morton Subotnick-Mandolin 7:02
- 6Daphne Oram-Four Aspects 8:14
- 7Scanner-Emily 4:53
- 8Hugh Davies-Quintet 12:11
- 9Alan R. Splet-Space Travel w/ Changing Choral Textures 4:04
- 10Kim Cascone-Zephirum Scan 4:49
cd • 11 titres • 2
- 1Autechre-Bronchus One.1 6:04
- 2Multiphonic Ensemble-On/Off Edit 9:10
- 3Meira Asher + Guy Harries-Torture-Bodyparts 3:42
- 4Choose-Purzuit Ov Noize 5:36
- 5Woody McBride-Pulp 6:11
- 6Arcane Device-Lathe 5:56
- 7Laibach-Industrial Ambients 9:58
- 8SPK-Slogun 6:15
- 9Percy Grainger-Free Music #1 (For Four Theremins) 1:28
- 10Sun Ra And The Arkestra-Imagination 2:00
- 11Captain Beefheart-She's Too Much For My Mirror / My Human Gets Me Blues 5:21
informations
Double digipack + livret 40 pages. Inclus la vidéo de Cpt. Beefheart
line up
Meira Asher, Autechre, Captain Beefheart & His Magic Band, Kim Cascone, Luc Ferrari (1929-2005), Laibach, Scanner, Spk, Sun Ra
chronique
Une fois de plus, Sub Rosa n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour rassembler des projets oubliés, anciens, récents, connus ou non ; mais toujours dans une optique d’ouverture, de redécouverte d’artistes les plus souvent considérés comme ‘dans l’ombre’ des plus grands. La disposition sur les CDs sont plus que discutables, sinon parfaitement arbitraires et c’est donc dans un cadre d’exploration ‘piste par piste’ que cette anthologie devient passionnante. Le premier titre est une incantation/manipulation sonore préfigurant les voix hachées que l’indus se réappropriera sans peine, entourée de modulations psychédéliques qui amènent à l’auditeur des visions étranges, rétro et onirique, à la façon du ‘Fantasia’ de Disney. Luc Ferrari, qui cherche encore son propos dans une pièce abstraite et abscons, fait un peu pâle figure ici (pourquoi ne pas avoir mis une des remarquables ‘Chansons pour le corps’ ?). On apprend l’étrange histoire de Tod Dockstader, qui bidouillait déjà dans les années 50 mais faute de n’avoir pas pu accéder aux labos de musique à des fins expérimentales, s’est fait oublier de longues années avant d’avoir été à nouveau repéré par Sub Rosa, qui livre une pièce ici qui ravira les fans de l’ambiant très brumeuse d’un Richard James période ‘Selected ambient works vol.II’). Une pièce très cosmique et envoûtante de Johanna Meyer datant de 1938, qui sera rejouée par John Cage en 1940, qui ressemble aux musiques de films de science-fiction (grand amateur de Theremin). Une indescriptible pièce de Morton Subotnik (à qui l’on doit la première sortie sur vinyle de musique purement électronique, ‘Silver Apples of the Moon’) précède une partition pour tonalités pures par Daphne Oram. Les deux pièces maîtresses sont sans contexte celles de Scanner et Hugh Davies : Le premier proposant une plongée glaciale dans un non-lieu (représentation de la diffusion des ondes) où les conversations téléphoniques s’entrechoquent avec une distance qui rend l’écoute d’une conversation anodine d’autant plus angoissante qu’elle n’a plus de repère réels : quant à Davies, il propose une performance scénique de 1969 où cinq réverbérations s’entremêlent avec quatre onduleurs, potentiomètres et multicanaux, le tout relié à six hauts-parleurs orchestré par un ‘chef’ gérant les imbrications. Le résultat est bluffant de modernité (et rappelle au peuple que le mouvement industriel n’a fait que s’approprier ces sons à d’autres visées, sans les avoir inventés), et n’a rien à envier aux bizarreries d’Evol ou de Florian Hecker, qui n’étaient même pas nés. Pas besoin de présenter Alan R. Splet qui a collaboré avec David Lynch sur tous ses films, depuis ‘The Alphabet’ alors qu’ils étaient encore étudiants. Sa pièce (comme beaucoup d’autres) est essentiellement étouffée, composée de couches de voix ralenties et de chants mélangés à des ronronnements de machines, pour un ensemble compact et obscur. On termine en beauté avec Kim Cascone, grande figure de la noise expérimentale actuelle, avec un titre entièrement réalisé sous max/MSP, sorte de descendance de la manipulation de bande et des musiques stochastiques, que Stockhausen aurait sûrement adoré. Un disque très riche donc, qui ne laisse en rien présager ce qui s’annonce sur le second : De l’IDM, de la gabber, de l’indus, du jazz ? On commence avec un magnifique premier essai (1991) d’Autechre, obscur et souterrain, ultra rythmé, situé juste entre Cavity Job et les apparitions sur les légendaires compilations ‘Artificial Intelligence’. S’ensuit le Multiphonic Ensemble de Yoshihiro Hanno pour une déconstruction de piano ; ou la rencontre de l’avant-garde avec la musique du future. La beauté dans la violence avec une pièce industrialo-poétique de Meira Asher & Gui Harries, mêlant violence retenue et spoken word. Noir et addictif. Tuerie speedcore haut de gamme avec Choose (qu’en pensent les bien-pensants en peignoir qui ont acheté cette compilation pour la ranger entre Cage et Xenakis ?) qui rappelle fortement un certain SPK ou Haus Arafna dans cette implacable combinaion noise/beats hargneux. Seconde agression avec DJ ESP qui nous livre une espèce d’acid techno cradingue qui se fout pas mal de son genre, tant qu’il est agressif. Arcane Device ralentit la donne avec un truc qu’on jurerait repompé sur ‘Hamburger Lady’ de Throbbing Gristle, sur lequel on aurait rajouté des larsens supplémentaires. Une des toutes premières pièces de Laibach, dont le nom résume tout : ‘Industrial ambients’. Arrive SPK et son légendaire Slogun, dégueulasse et génial, dont Marco vous a déjà vanté les mérites. Retour en arrière avec une interlude ‘théréminique’ de 1938, puis beau hors sujet avec Sun Ra qui ne comporte rien d’électronique, mais dont seul le chaos musical semble faire le lien avec la vocation bruitiste de la compilation, ce qui n’est pas le cas avec le titre final de Cpt. Beefheart qui lui vient un peu se poser dans la soupe (déjà terminée de toute façon). Alors en tant qu’objet, on a envie de critiquer l’agencement des pistes, mais une fois que l’on a ouvert le livret (riche en historiques et anecdotes) et commencé notre exploration, rien ne peut nous arrêter. Et en plus d’appâter le chaland, Sub Rosa remet au goût du jour des artistes que très peu de monde, même dans les ‘milieux autorisés’, ont pu écouter, et ça, ça n’est pas négligeable, surtout sur quatre compilations. La machine à explorer le temps et l’espace, mais qui n’indique pas où et quand vous allez atterrir.
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- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
- voila mangetout, j'ai corrigé cette histoire d'akousma. Merci pour ta précision.
- mangetout › Envoyez un message privé àmangetout
Pour toutes ces questions voici quelques liens :
MYSPACE ART ACOUSMATIQUE
INA-GRM
SoNHoRS
- sog › Envoyez un message privé àsog
- Merci pour ta réponse Wotzenknecht (mieux vaut tard que jamais)
- robingoodfellow › Envoyez un message privé àrobingoodfellow
- Mine de rien, nous sommes ici impliqués dans une discussion assez intéressante puisqu'elle tente de déterminer des genres de musiques qui se différencient d'une part objectivement (les instruments et les méthodes utilisés) et d'autre part subjectivement (les ambiances dans lesquelles nous percevont cette musique) PS: @mangetoug....Vive la musique!
- mangetout › Envoyez un message privé àmangetout
- @ robingoodfellow : ça n'est pas une question de modification, un son de guitare électrique avec un écho dessus est déjà un son modifié, c'est un fait acquis, la musique dites acousmatique pousse plus loin cette donnée en proposant de masquer les sources qui produisent les sons, afin de libérer l'esprit de celui qui reçoit la création de ces présupposés techniques. Historiquement, et qu'elle vienne d'Allemangne (la WDR), de l'Italie (le studio de la Rai) ou de France (le Studio d'essai de Schaeffer est lié à l'ORTF), la musique concrète ou acousmatique ou électroacoustique, peu importe comme on la nomme, est proche de la radiodiffusion et se place d'emblée comme une succursale de l'art radiophonique, avec ses codes et ses recherches propres mais dérivant des mêmes préoccupations, au delà du simple fait sonore.