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Alain Bashung › Chatterton

cd • 12 titres

  • 1A Perte de Vue5:08
  • 2Que N'Ai Je3:56
  • 3Ma Petite Entreprise4:12
  • 4Elvire4:20
  • 5Un Âne Plane3:56
  • 6Après d'Âpres Hostilités4:25
  • 7J'avais un Pense Bête3:25
  • 8J'Passe Pour Une Caravane3:43
  • 9Danse d'Ici4:05
  • 10A Ostende4:03
  • 11L'Apiculteur4:37
  • 12J'Ai Longtemps Contemplé3:58

informations

Studio ICP, Bruxelles, Belgique, 1994

line up

Alain Bashung (chant), Stéphane Belmondo (trompette), Michael Brook (guitare), Ad Cominotto (claviers, accordéon, batterie, percussions), Sonny Landreth (guitare slide), Jean-Marc Lederman (claviers, batterie, percussions), Eddie Martinez (guitare), Kevin Mulligan (pedal-steel), Jean-Pierre Pilot (percussions), Marc Ribot (guitare), Pierre Van Dormael (guitare), Nicolas Fiszman (basse), Link Wray (guitare), Evert Verhees (basse), Alex Gifford (claviers, batterie, percussions), Dirk Blanchart (batterie, percussions), Polino (claviers), Rude Lion (claviers), Dony Wynn (batterie, percussions), Jimmy Wilsey (guitare), André Georget (percussions), Barry Mac Neese (basse), Jean Fauque (claviers), Ally McErlaine (guitare), Howard King Jr (guitare), DJ DNA (percussions)

chronique

Un album plus sombre s'érige donc en suite logique sur la carrière toute tracée de Bashung, faisant suite aux propos dépouillés et plus grand public de son carton de l'année 1991, "Osez Joséphine". Inlassablement, il continue donc à jouer avec le feu en proposant cette fois un album à la fois noir et lumineux. Les choses ne se font plus à contre-jour, et comme pour "Novice", la liste des invités de marque est impressionnante. On pointera du doigt surtout les omniprésents Marc Ribot et Michael Brook ; les deux hommes vont faire cracher de leurs six cordes respectives des nappes élégantes et désinvoltes, sournoises et hantées, prenantes et vicieuses. Une espèce de country ambient ("J'passe pour une Caravane" et "L'Apiculteur", réminiscents du précédent album) où l'électronique rencontre l'acoustique et fait des étincelles. Au-delà des halos, on se noie dans des murmures, comme l'écrit si bien Jean Fauque, à la brume épaisse, d'où parfois éclate la trompette cinglante et impitoyable de Stéphane Belmondo, fendant l'atmosphère de ses cris stridents et cristallins, pas loin des pièces les plus intriguantes du meilleur Erik Truffaz. Les textes et les ambiances de "A perte de Vue", "Que N'Ai-Je", "Ma Petite Entreprise", "Elvire", "Un Âne Plane", "Après d'Âpres Hostilités", "J'avais un Pense-Bête", "Danse d'Ici", oui, la liste est longue, sont des réussites absolues, d'ores et déjà des classiques incontournables. La noirceur de Bashung se transforme ici en folie douce à la fascinante abstraction. Plus trouble et plus insaisissable que jamais. Après le petit passage à vide des pièces plus légères qui referment l'album, le disque enfonce le clou avec l'incroyable délire paranoïaque de "J'ai Longtemps Contemplé". "Chatterton", qui fut aussi le titre d'une chanson de Gainsbourg, c'est le nom d'un poète dont l'histoire, relatée par Alfred De Vigny, le définit comme quelqu'un qui, confronté à la dure réalité des choses auxquelles il ne voulait point se résigner, ne pouvait voir d'autre forme de salut que le suicide. Baptiser ainsi le nom de son album n'est pas le fruit du hasard. Bashung fait mouche et signe son plus grand chef-d'oeuvre, prolongement plus abouti et plus mâture de "Play Blessures" et "Novice", référence étalon pour les "Fantaisie Militaire" et "L'Imprudence" à venir.

note       Publiée le samedi 25 janvier 2003

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notes

Note moyenne        39 votes

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

C'est vraiment étonnant sa manière d'utiliser plusieurs voix différentes. Au moins deux : Sa voix grave et sa voix nasillarde (comme une voix de tête qui ne voulait pas sortir).

Une hypothèse, un projet de baise...

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Je l'aime bien celui-là, ombre et lumière comme dit la chronique. Cocktail détente sur la plage, complètement fracasse, un tsunami qui se forme, et on reste planté là plus ou moins jouasse, à attendre de voir ce qui va se passer...

Message édité le 20-07-2022 à 17:23 par Rastignac

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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C'est vrai que la on atteint à la poésie, aussi bien dans les mots que dans ces arrangements qui conjuguent le flottant et le rugueux. Et puis ce titre mystérieux. Si on en croit Pascal Nègre, ça viendrait d'une histoire drôle que lui avait raconté Björk lors d'un passage à Paris et qu'il s'était empressé de repasser lui-même à Bashung pendant les sessions de studio. La voici : "Tu sais pourquoi est-ce que j'entoure mon cochon-dinde de chatterton ? Pour pas qu'il explose quand je l'encule." Merci Björk. La private joke était ensuite de voir ce qu'allait sortir Bashung en interview pour expliquer son choix.

Message édité le 26-09-2021 à 11:58 par (N°6)

SEN Envoyez un message privé àSEN

Fais-moi une fleur Fais-moi éclore Au bord d'un parterre De cyclamens

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

"...trop de cuirassés, pas assez d'écrevisses pour une fricassée..." C'est (notamment pour ce genre de formules géniales que j'aime Bashung (et Jean Fauque). Et puis "L'apiculteur", quelle chanson magnifique quand même.

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