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Alain Bashung › Roulette russe
- 1979 • Universal records 065 342-2 • 1 CD
cd • 11 titres
- 1Je Fume pour Oublier que Tu Bois4:15
- 2Station Service3:19
- 3Elsass Blues3:19
- 4Y'a un Yeti2:37
- 5Guru, Tu es Mon Führer de Vivre3:06
- 6Milliards de Nuits dans le Frigo2:47
- 7Pas Question que J'Perde le Feeling3:55
- 8Bijou, Bijou4:07
- 9Les Petits Enfants1:12
- 10Toujours sur La Ligne Blanche4:39
- 11Squeezé3:30
informations
France, 1979
line up
Alain Bashung (chant, guitare), reste du groupe non crédité
chronique
"Roulette Russe", que l'on connaît déjà, prolonge donc en toute logique ce que Bashung avait déjà mis en place sur son prédécesseur, fraîchement déterré fin 2002 à l'occasion de la sortie de son intégrale, "Les Hauts de Bashung". Le pendant variétoche a toutefois été complètement abandonné (une bonne chose) et plonge du coup l'album dans une ambiance de rock bluesy qui s'accorde déjà mieux à son univers, tout en faisant écho aux modèles américains, d'Elvis Costello à Mink DeVille. Des histoires de déprime, de suicide, de vie ratée, d'amours perdus, écrites en tandem par Tardieu et Bergman, comme ce fut déjà le cas sur "Romans Photos". Cependant, c'est ce dernier qui tire son épingle du jeu en trouvant des astuces de textes, des jeux de mots douteux qui vont donner du crédit à cette suite de titres et donner le ton des productions à venir. "Elsass Blues", "Guru, Tu es Mon Fürher de Vivre" introduisent cette touche germanique qui tient à coeur à notre alsacien de service, sans tomber forcément dans les plans iconoclastes éprouvés par Gainsbourg sur "Rock Around The Bunker". Si Tardieu se fait, lui, de plus en plus discret au point de bientôt céder sa place, il signe tout de même ici son texte le plus décisif et le plus percutant : "Les Petits Enfants" (...qui tombent du balcon, toute leur enfance défile dans leurs yeux...). Les musiques de "Millards de Nuits dans le Frigo", "Toujours sur la Ligne Blanche" et "Squeeze" lèvent déjà pour leur part un coin du voile sur une certaine forme de sophistication qui commence tout doucement à poindre le bout de son nez ; une piste qui n'échappera pas à Bashung et qu'il s'emploiera d'améliorer sur "Pizza" pour déboucher sur son premier véritable tour de force, "Play Blessures".
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- Rastignac › Envoyez un message privé àRastignac
Agréablement surpris par le Bashung du début. Je pensais m’emmerder mais c’est bien foutu. Ambiance cotonneuse et defracte de fin de nuit yep.
- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
Puisque tu en parles de ce morceau, "La Faute à Dylan", j'ai beau l'avoir moi aussi sur ma version, j'arrive pas à l'associer à cet album (dans le genre bonus qui s'intègre mal elle se pose là). Ça reste assez rigolo et puis ça m'évite d'avoir à écouter son Roman Photo (ça fait quand même mauvais Sheller des tous débuts).
Message édité le 11-02-2022 à 14:43 par nowyouknow
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- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
J'y reviens souvent, parfois juste pour m'enquiller Station Service / Bijou ou cet espèce de standard en ouverture qui marche à chaque fois (quoique je suis pas si fana de ce son rock amerloc un brin plastifié). Il a vraiment son charme cet album.
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Le son souvent bien "Dire Straits nocturne" et proto-Chris Isaak des guitares le fait grave sur ce premier titre et à d'autres occasions ensuite, mutant sans cesse discrétos ; tout ce côté "rock américain artificiel" avec l'imaginaire associé (blouson & lunettes noires, alcool & clopes, déprime virile) est savamment entretenu de la pochette aux ambiances distillées, sorte de road-movie mental dans un studio, pendant que la moitié dort d'un œil. "Bijou, Bijou" c'est la pochette (eh ouais, nowiknow !) Il faut lire entre les lignes de la loubardo-ringardise affichée pour y voir un album subtilement à part, avec une bonne part d'ombre. Les images à la fois cliché et inspirées comme "je renvoie la fumée sur un poster de toi" prennent une dimension onirico-classieuse qui est déjà du pur Bashung en fait. "Station service" par exemple est un de ses grands morceaux secrets - il m'a fallu des années pour m'en rendre compte, mais il renferme une force tragique pas si éloignée de certains sur L'Imprudence - et je dis pas ça pour le violon. La vénéneuse "Toujours sur La Ligne Blanche" pas loin non plus de rentrer dans mon panthéon du monsieur. Même si c'est p't'être plus un skeud à mettre en perspective avec ce qui se faisait à l'époque en rock/blues FM plutôt qu'avec le reste de sa disco, trivialités désuètes à la clé ("Y a un yéti", "C'est la faute à Dylan") et pastiches jukebox annonciateurs de Osez Joséphine... y a une vraie ambiance, une humeur à la fois archi-classique, mais aussi paumée voire désespérée dans ce "petit" album. À écouter de nuit pour en siroter la substantifique moelle (comme disait rab laid).
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- nowyouknow › Envoyez un message privé ànowyouknow
J'sais pas, j'y retrouve bien son personnage de l'album, p'tit gars un peu désabusé qui chante la gorge serrée. 'Bijou Bijou te reveille pas surtout' glissé avant de partir taffer à la station service un peu morose. Quelque chose comme ça. Pizza? Regain de confiance gonflé au rock franchouillard, on s'amuse et on fait des jeux de mots. Sa pochette lui va comme un gant je trouve.
- Note donnée au disque :