Otomo Yoshihide › Vinyl Tranquilizer

Parfois, une bonne description se suffit à elle-même. Soixante morceaux d'une minute tiré d'un vinyle dont on se demande bien d'où est-ce qu'ils proviennent. Chacun de ces soixante morceaux sera trituré dans la tradition du turntablism experimental bruitiste si cher à Otomo Yoshihide. C'est à dire... eh bien, des nappes de bruits aléatoires, improvisations, platine préparées, frottage de diamants, etc... le degré d'abstraction atteint donc des sommets de post-modernisme, ici : une espèce de mise en abîme de la structure même du son, de sa matérialité, de la subversion de son origine jusqu'à une bouillie bruitiste informe et irrévérencieuse. Quelques trucs sympa, la quinze et son piano à la Nancarrow, ou le violon de la vingt, qu'on dirait bourré. Petite préférence pour le sample de goutte d'eau, quand même (la dix, si vous avez la flemme). C'est dans ces moments là où on se dit qu'il en a quand même bien chié pour en arriver à Ground Zero.