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Pierre Henry (1927-2017) › Dracula

  • 2003 • Philips 476 114-5 • 1 CD

8 titres - 52:47 min

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informations

Studio son/ré, Paris, France, 2002.

line up

Pierre Henry (réalisation sonore).

chronique

Il y a deux facettes dans l'oeuvre de Pierre Henry. D'une part, le côté expérimental "abstrait", voire formaliste, celui qui se rattache à une pure "plastique" du son (Variations pour une porte et un soupir, Mouvement-rythme-étude, Pierres réfléchies...) ; d'autre part, le côté expérimental "romantique", visionnaire et mystique, qui se rattache à la peinture de fresques sonores monumentales au fort pouvoir de suggestion (Apocalypse de Jean, Fragments pour Artaud, Livre des morts égyptien...). C'est à ce second versant qu'appartient "Dracula", et ce n'est pas un hasard si j' ai employé le terme "romantique". Lorsque le compositeur français s'empare de l'univers d'un de ses illustres prédécesseurs, c'est presque toujours de ce côté qu'il se tourne : les symphonies de Beethoven pour la déconstruction de la "10ème", les pages tardives de Liszt pour le "Concerto sans orchestre", et enfin les moments strictement symphoniques de la Tétralogie de Wagner pour ce "Dracula", créé dans le cadre des concerts "Pierre Henry chez lui" en 2002. Autant je n'avais pas été convaincu par la "10ème", ce kaléïdoscope beethovénien fait de brics et de brocs ; autant "Dracula" me paraît être une pièce d'un achèvement sans faille : plus de 50 minutes sans interruption durant lesquelles la musique de Wagner coule sans fin, telle une lave brûlante sur le flanc d'un volcan dont l'éruption se fait sans heurts. Pourquoi Wagner ? Parce qu'il s'agissait pour Pierre Henry de réaliser une sorte de film expressionniste d'épouvante, ayant le mythique personnage de Dracula pour héros, mais un film sans images ; et si Beethoven était l'inventeur de "la mélodie en peu de notes", Wagner est celui de "la mélodie infinie", qui préfigure pour ainsi dire la musique de films. On reconnaît de temps à autres des leitmotives du Ring (motifs de Brünnehilde, de Siegfried le héros, de la mort... et d'autres sans doute que mes vieux souvenirs wagnériens n'ont pu faire ressortir du brouillard), et plus encore que dans l'oeuvre de Wagner, ils se mêlent au continuum sonore dans une dérivation musicale aux échos parfois éthérés, où s'ajoutent des échantillons sonores "vampiriques" qui semblent surgir de la musique même du compositeur allemand. Un exercice de style réussi pour une pièce fascinante du début à la fin.

note       Publiée le samedi 16 avril 2005

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    floserber Envoyez un message privé àfloserber

    Faudra que je jète une oreille là dessus... tout simplement parce que j'ai pensé au bouquin de Stoker en écoutant Apocalypse de Jean, "les âmes crient": "Listen to them - children of the night. What music they make."

    Potters field Envoyez un message privé àPotters field
    chronique tres pertinente. même si je me retrouve plus dans les livres des morts ou le artaud, celui-ci est malgré tout plus qu'interessant.