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Pierre Henry (1927-2017) › Pierres réfléchies / La noire à soixante / Gymkhana

  • 2002 • Philips 472202-2 • 1 CD

10 titres - 75:54 min

  • PIERRES REFLECHIES (34:53)
  • 1/ Jardins possibles (4:53)
  • 2/ Diaspre (4:44)
  • 3/ Rêverie des roches perforées (3:47)
  • 4/ Adoratrice du soleil (4:08)
  • 5/ Cristal noir (4:10)
  • 6/ Sel gemme (2:57)
  • 7/ Pierres blessées (4:23)
  • 8/ Exorde (5:36)
  • 9/ LA NOIRE A SOIXANTE (23:56)
  • 10/ GYMKHANA (16:47)

informations

Studio Apsome, Paris, France, 1961 (La noire à soixante), 1970 (Gymkhana), 1982 (Pierres réfléchies).

Il s'agit du premier volume (disponible séparément) du coffret Mix 04.0. Il y a 4 coffrets "Mix" (16 disques au total) qui constituent une anthologie de l'oeuvre de Pierre Henry conçue par le compositeur lui-même.

line up

Pierre Henry (réalisation sonore)

chronique

Musique "concrète"... qualificatif étrange, qui ne s'oppose pas dans cette expression à "abstraite" (et que serait une musique "abstraite" ?) mais qui veut simplement dire que c'est dans la nature que le compositeur a pris ses sons. Le mot "concret" a toutefois un autre sens, qui le rapproche de "concrétion", minéral, matériau dur ("concrete" en Anglais signifie "béton"). C'est en pensant à cela que Pierre Henry a eu l'idée de ces "Pierres réfléchies" (1982), inspirées d'un recueil de poésies de Roger Caillois : donner à l'auditeur l'impression de sons qui seraient accumulés comme autant de strates rocheuses, de couches géologiques. L'oeuvre n'est fondée en tout et pour tout que sur cinq sons (cinq notes jouées respectivement par un basson, un hautbois, une flûte, un tuba et un contrebasson), qui se distordent, s'accélèrent...subissent un ensemble de mutations différent pour chacun des huit épisodes. Emis d'abord avec un certain espacement, ils se rapprochent, se condensent, s'épaississent progressivement à l'intérieur de chaque titre. Cette musique d'une immobilité effrayante, qui ne joue que sur l'accumulation plus ou moins forte d'un matériau très restreint, possède néanmoins un certain pouvoir de fascination, pour peu que l'on se livre à des écoutes répétées (courage !). On appréciera notamment le contraste entre l'ambiance variée et luxuriante des premiers épisodes (Jardins possibles, Diaspre), les son acides des samples en accéléré (Adoratrice du soleil, Cristal noir) et la lourdeur solennelle du final (Exorde)... Vient ensuite une pièce plus ancienne, dont la radicalité ne peut avoir d'écho que dans les "Variations pour une porte et un soupir" : "La noire à soixante" (1961) se présente comme un défilé de sons. Echos indistincts, souffles brefs, déflagrations électroniques... apparaissent, puis disparaissent, puis réapparaissent. Il n'y a ni régularité (contrairement à ce que laisse penser un titre décidément énigmatique), ni superposition de sons. Le résultat est une épreuve austère et difficile à surmonter pour l'auditeur : la "nudité" de chaque son, qui veut être apprécié pour lui-même, en devient un brin indécente. La superposition intervient précisément dans "Gymkhana" (1970), qui reprend les mêmes échantillons sonores que "La noire à soixante" pour en faire un montage plus dense, qui gagne progressivement en intensité. Bon, ça reste tout de même un peu longuet, et pour le caractère festif promis par le titre, on repassera.

note       Publiée le samedi 9 avril 2005

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