C'est quoi leur problème à ces pros de Therapy?, hein? Pourquoi ils veulent pas lâcher l'affaire ces musiciens adultes et respectables ? Faut qu'l'affaire tourne mais ça va vraiment marcher avec des pochettes pareilles ? C'est quoi ce drôle d'album de 2012 aux airs alimentaires, qui en fait essaie comme le précédent de nouvelles choses, bien calé dans leur versant le plus férocement rythmique (technoise rock ?) ? C'est quoi encore ce titre "sample littéraire ni vu ni connu", pour la petite anecdote confiturelle repris à un aphorisme de Vladimir Nabokov : "l'existence humaine n'est qu'une brève fissure de lumière entre deux éternités de ténèbres" ? C'est beau, ça me fait penser à ce que dit Peter Steele au début de "Anesthesia", même si les non-unbelievers auront envie de dire "booouh !", peut-être admettront-ils en revanche l'aspect ultra-tac-tac-tac-plac-plom de cet album, l'un des plus maniaques du beat de Therapy? ? Ce titre d'intro est-il imparable ou d'une banalité totale ? Le noise rock de la gonflante "The Buzzing" ou de la magnétique "Get your dead hand off my shoulder" (avec ses échos kornesques) prouvent bien que Therapy? peuvent encore faire dans le sale, non ? Mais n'y a-t-il pas trop de propre, dans ce sale ? Est-ce pire que du sale dans le propre ? Aussi déter que sur Crooked Timber, Neil Cooper tabasse la casserole comme si la vie de sa louche en dépendait, un vrai festival de chez Tefal, à faire revenir les fans hardcore première heure pour qui pas de Fyfe pas de Truerapy? ("Ghost Trio", sur-véloce à la "Teethgrinder" !) ; mais est-ce assez ? Quels sont ces "R" roulés étonnants de Mr Cairns sur les funky-boulons de "Plague Bell" ? La poppy-débile "Marlow" est-elle U2... ou Muse ? MU2e ? On ne sait pas, mais disons qu'elle serait crédible en hit mondial pour lobotomisés, cette chanson sans paroles ? Le final plus léger que du Air "Ecclesiastes" est-il le titre le plus soporifique de leur carrière, ou le plus roudoudou-choupi ? Ne sert-il pas juste à se reposer les articulations et à laisser dériver les méninges dans les nuages, ce final mou comme un fantôme, après une telle séance de cross-frite à trois instruments ? Le vocoder est-il une bonne idée, Andy ? Kiffes-tu le Trans du Loner ? Et pourquoi à un moment j'me suis dit en exagérant "c'est pas un peu leur album à la Dillinger Esc... ? à cause des dissognan-gnances et du côté hyperactif, même si j'ai surtout pensé ensuite "y a pas surtout du Tomahawk là-dedans, autant que du Jesus Lizard dans Suicide Pact ?" Et puis en fait, au-delà des namedroppings relous, comment ne pas s'dire qu'A Brief Crackotte, mué par son rock cranté comme des rouages de montre Suisse, ne sait trop où aller avec son énergie folle, et se contente d'abord d'idées de morceaux, aux airs d'obsessions en 2D, comme des maquettes qui turbinent à bloc ? Qu'il s'embourbe un peu dans ses brouillons, comme un procrastinateur de chroniques ? Qu'il est d'abord terriblement... mécanique, comme ses riffs archi-métronomiques ? Même si l'émotion n'y est bien sûr pas exclue, because Cairns ? Qu'il fait du abstract-Therapy? déguisé en mission routinière, avec un air de Crooked Timber errant dans une usine désaffectée ou un terrain vague bétonné sans idée concrète en tête, juste plein de cliquetis ? Ma note se mouille pas, contrairement au mec sur la pochette ? Et tous ses points d'interrogation, ça commence à faire beaucoup ?.. Pour parler d'un album peut-être plus insolite qu'il n'y paraît, des singuliers Therapy?(???)