Vous êtes ici › Les groupes / artistes › P › Protomartyr › Formal growth in the desert
Protomartyr › Formal growth in the desert
extraits vidéo
informations
line up
Joe Casey (chant), Greg Ahee (guitare, synthé), Scott Davidson (basse), Bill Radcliff (guitare), Alex Leonard (batterie)
chronique
Ouf, trois fois ouf, malgré ses relents testamentaires, ‘Ultimate success story’ n’en était pas un et nos brigands de Detroit sont de retour avec un nouvel opus qui sent tout sauf la naphtaline. Ces mecs sont comme Kaa dans le livre de la jungle, l’air de rien mais avec une séduction quasi hypnotique car oui, autant le dire d’emblée, ‘Formal growth in the desert’ est un album qui va tourner en boucle chez vous étant donné que chaque morceau y frise la perfection. J’ignore si le ressenti est personnel mais les intros sont toujours moyennement catchy, presque banales, suffisamment pour qu’on s’y engouffre mais c’est une fois que nous sommes piégé(e) dans le morceau que le combo lâche l’artillerie lourde, notamment avec cette manière de balancer des lignes et des licks de guitare à fendre le coeur (‘Elimination dances’, ‘Let’s Tip the creator’, ‘Graft vs host’, ‘Polacrilex kids’…). Je demeure stupéfait de voir à quel point nos Américains sont capables d’être violents et abrasifs tout en se montrant de délicats orfèvres; aucun morceau n’est jamais linéaire, il s’agit toujours de souffler le chaud et le froid, d’alterner tension et relâche (rythmique impeccable), cynisme corrosif et sensibilité à fleur de peau. Il faut dire que Joey Casey n’a jamais si bien chanté, plus humain qu'auparavant; d’après ce que j’ai pu lire, il rend hommage à sa mère morte d’Alzheimer, livre quelques volets de son passé sans perdre pour autant de sa verve misanthrope convaincue et convaincante. Voilà plusieurs albums que Protomartyr laisse progressivement tomber les piques de son armure, travaille à plus de subtilité sans jamais renoncer à l’énergie noire qui le caractérise. La formation s’autorise ainsi des passages plus dépouillés, plus aériens, plus froids aussi, qui lors de la première écoute dégagent une impression de moins de violence mais l’illusion ne dure pas longtemps, ce skeud est un concentré d’intensité, de douleur mais aussi d’une forme de beauté tragique comme les Américains en ont le secret. ‘Can you hate yourself and still deserve love ?’, interroge Casey sur ‘Polacrilex kids’, le même Casey qui nous émeut quasiment aux larmes sur un ‘Rain garden’ bouillonnant et résigné à la fois en chantant: ‘But loneliness can maim’ concluant en scandant inlassablement: ‘Kiss me before I go’… Il y a quelque chose d’un Jim Morrison industriel dans cette poésie tragique. Certains ont parlé de ‘résilience lumineuse’ à propos de cet album, ils/elles n’ont pas tort, difficile de briser un joyau, fut-il sale…
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Formal growth in the desert" en ce moment.
tags
- masque (95)
- pochette main (420)
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Formal growth in the desert".
notes
Note moyenne 8 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Formal growth in the desert".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Formal growth in the desert".
- Shane01 › Envoyez un message privé àShane01
Magnifique album. On est certes en terrain connu mais c'est toujours aussi bon. Et quand le chant se fait plus tendre comme sur Rain Garden, c'est beau à chialer. Je lui reprocherais peut-être sa production un peu trop polie qui donne un son moins percutant que le précédent. Mais c'est pas bien grave, en concert c'est encore et toujours la belle baffe.
Message édité le 15-02-2024 à 17:37 par Shane01
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Fendre le coeur, violence tragique... Je souscris à ces propos, ouais.
- Note donnée au disque :