Impaled Nazarene › Eight headed serpent

Mine de rien, jamais on n'avait autant attendu pour un nouvel album des Finlandais d'Impaled Nazarene. Ce "Eight headed serpent", nouvelle offrande sortie au printemps 2021, arrive 7 ans après son prédécesseur, "Vigorous and liberating death". On avait certes eu un single 2-titres en 2017, mais ça fait léger sur cette période ! Je ne vais pas vous dire que j'attendais avec une grande impatience ce nouvel album, ayant été un peu déçu de leurs précédents disques. Je trouve qu'ils tournaient un peu en rond avec des morceaux relativement courts, directs, agressifs, interchangeables et peu inspirés. Alors, est-ce que cette petite pause leur a été bénéfique ? Niveau artwork, comme c'était le cas sur le single de 2017, on nage toujours dans un univers iconoclaste, porno explicite et sanguinolent. Musicalement, je ne vais pas vous refaire la blague de la différence entre le bon et le mauvais chasseur, mais à la première écoute, on ne peut pas vraiment dire que le groupe ait changé son fusil d'épaule. On avait pu voir déjà avec le single, "Goat of Mendes", sorti un mois avant l'album, que le quintette continuait à défourailler sévère dans un black metal particulièrement vindicatif et agressif. Et d'ailleurs, ce titre, repris ici en ouverture de l'album avec une petite intro hilarante reprenant une vidéo d'un fameux exorciste évangélique, montrait un groupe gonflé à bloc mais surtout avec une inspiration jouissive. Mika Luttinen n'a plus sa voix ultra-criarde, mais il ne reste pas dans un registre guttural comme on avait pu l'entendre ces derniers temps. Et ce qu'on peut dire sur le reste de l'album, c'est que cette amélioration est nette. Même si le groupe s'est plus orienté vers le black metal sur ses derniers albums avec des blasts beats incessants, ils ont aussi su garder cette énergie intacte venant du punk et cette alchimie fonctionne à la perfection ici. C'est ce qui fait la réussite de cet album pour moi. Alors je ne vais pas vous dire qu'on a un album parfait, il y a quelques morceaux moins bons et sentis que d'autres, mais dans la globalité, il y a une vraie intensité du début à la fin, sans véritable baisse de régime qui fait passer l'écoute de l'album comme une lettre à La Poste. Bref, ça s'écoute comme du p'tit lait, on retrouve le style si particulier du groupe et rien que pour ça, ça fait plaisir à entendre. On se surprend à taper du pied et à headbanger machinalement, ce qui est de très bonne augure ! L'album manque peut-être de diversité ou de ce petit truc qui fait tout exploser, mais on a là pour moi leur meilleur album depuis plus de 15 ans et franchement, c'était inespéré ! A l'image de "Rapture" de 1998, la rythmique est dans le rouge sur tous les morceaux, sauf sur le dernier, un mid-tempo bien lourd qui permet de terminer l'album sur une note plus soft du meilleur effet. En une demi-heure, Impaled Nazarene remet les pendules à l'heure à ça fait du bien !