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- aux groupes / artistes Belphegor, Death Angel, In Solitude, Accept, Skyclad, Therion, Hail Of Bullets, Nargaroth, Arcturus, Carpathian Forest, Impaled Nazarene, Watain
Eindhoven Metal Meeting 2013
par Nicko › dimanche 26 janvier 2014
Style(s) : folk / metal / metal extrême / heavy metal / metal atmosphérique / black metal / death metal / thrash metal
Il s'agit du dernier festival européen de metal de l'année. Pour 2013, la nouveauté vient de l'ajout d'une journée de fest le jeudi soir. L'affiche est pour le moins éclectique avec notamment du heavy metal (Accept), du thrash metal (Death Angel), du black metal (Watain), du death metal (Hail of Bullet).
Eindhoven, petit bourgade sympathique des Pays-Bas, est le théâtre depuis quelques années d'un des plus importants festivals européens de metal. Bien que la période de l'année ne soit pas la plus appréciable, le temps est particulièrement clément et presque doux pour la mi-décembre.
Jour 1
Tout commence le jeudi où j'arrive juste à temps pour les californiens de Death Angel. Voilà peut-être le meilleur moyen pour débuter un festival. Leur thrash-metal proche des débuts de Metallica fait mouche. Quelle énergie, quelle puissance et surtout quel charisme de la part de Mark Osegueda. Cela faisait quelques temps que je ne suis plus trop leur actualité, mais leur performance m'a clairement donné envie de réparer ces lacunes. Même si la set-list était plutôt focalisée sur les nouveaux morceaux du groupe, j'ai accroché dès les premières secondes. On a quand même eu droit à quelques anciens brûlots tels que "Mistress of pain" ou "Seemingly endless time". Alors que j'attendais "Kill as one" pour finir, ils ont préféré mettre un "Thrown to the wolves" impérial. Bref, un show nickel, le thrash metal comme il devrait être joué !
Ça enchaîne avec Sabaton que je découvrais. Là, pour le coup, c'est pas mon truc ! Sabaton, c'est du heavy metal à l'ancienne, très typé années 80 avec des nappes de claviers que j'ai trouvé inutiles et ultra-datées. Je n'ai pas trouvé le chanteur si bon que cela, ceci dit, il sait faire le show, il possède un véritable charisme et il faut bien avouer que ça aide quand même pas mal pour passer le concert. Un gars dans le public, à mes côtés, m'a dit entre 2 titres que c'était du "fun metal" et qu'il adorait. Oui, peut-être bien. C'est aussi pour cela que je n'ai pas accroché. "Fun", dans le mauvais sens du terme, pas assez sérieux et trop kitsch.
Cette première soirée sur la scène principale se termine pour moi avec Accept. Comme je l'ai déjà dit dans ces colonnes, Accept est clairement un groupe sous-estimé, surtout dans sa période glorieuse de la première moitié des années 80. Et y'a pas à dire, même en 2013, Accept, c'est vraiment quelque chose d'impressionnant. La bande à Hoffmann est en forme, le nouveau chanteur est le seul qui peut véritablement remplacer Udo Dirkschneider. Et même si j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de morceaux des années 90 (que je n'aime que très moyennement), la performance a été ultra-puissante, Hoffmann est un guitariste incroyable et surtout, sur scène, on voit qu'il prend son pied, qu'il est heureux de jouer, que son jeu est très spontané. Il est content d'être là et son plaisir est communicatif. Vraiment, j'ai adoré ce concert de A à Z. Et quand ont retenti les "Restless & wild", "Metal heart", "Princess of the dawn" et autres "Balls to the wall", c'était du bonheur total et complet. Tout simplement le genre de performance qui te confirme dans ton choix d'avoir fait tout ce voyage jusqu'aux Pays-Bas.
Jour 2
Avec la journée du vendredi, on entre de plein pied dans le festival. La veille, bien que la qualité ait été au rendez-vous, on peut légitimement dire qu'il s'agissait d'un apéro avec simplement 4 groupes sur la Main Stage et 6 sur la secondaire. Mais quel apéro je le conçois. Beaucoup avaient décidé de ne venir qu'à partir du vendredi, pourtant, dès le premier jour, ça a été la grosse claque.
Pour ce deuxième jour, je commence avec les polonais de Deus Mortem, groupe du chanteur d'Azarath. Pour avoir déjà vu Azarath en concert, j'avais remarqué ce chanteur ultra-charismatique dépassant les 2 mètres. Et bien là, pareil, Deus Mortem part avec cet avantage certain d'avoir ce vrai frontman. Le début du set fut hélas retardé par quelques problèmes techniques, c'est donc un show légèrement écourté du groupe qu'on nous propose. Musicalement, Deus Mortem est plus ancré black metal qu'Azarath mais on retrouve cette même fureur et surtout cette atmosphère totalement démoniaque et malsaine qu'on connaissait déjà. 25 minutes, c'est court, mais suffisant pour se faire une bonne idée de la qualité d'un groupe. Et là, on sait que Deus Mortem fait partie de ces groupes qu'il faut surveiller car les polonais possèdent de très grandes qualités d'interprétation et qu'ils savent créer des morceaux intenses, recherchés et ayant une véritable âme funèbre, une très bonne découverte.
J’enchaîne sur la Main Stage, qui s'appelle ici la Large Stage, avec les autrichiens de Belphegor. Je suis plus fan de leurs débuts black/death que de ce qu'ils ont fait ces dix dernières années, purement death metal. Ce set me confortera dans l'idée que Belphegor ne me parle plus. Alors bien sûr, c'est puissant, carré et ultra-brutal. On sent qu'il y a 20 ans de carrière derrière. Mais personnellement, je trouve cela tellement froid et sans âme. Je trouve vraiment que ça blaste dans le vide, je ne ressens rien. Quand je pense à leurs deux premiers albums très malsains et crades, je n'arrive pas à entrevoir un début d'ambiance dans leur performance du jour. Vraiment déçu.
Je redescends vers la scène secondaire, la Jägermeister Stage, pour voir un groupe dont beaucoup m'ont parlé sans que j'ai pu écouter quoi que ce soit de leur musique. Il s'agit d'In Solitude. Et là, je vous le dis tout de suite, il s'agit de la révélation de l'année pour moi. In Solitude, c'est un groupe de p'tits jeunes suédois de 20-25 ans qui en sont déjà à leur 3ème album. Ils jouent du heavy metal teinté de rock années 80. Quand ça débute, il me faut 30 secondes pour accrocher à leur musique et 2-3 minutes (c'est à dire la moitié du premier morceau) pour être à fond dans leur set. La recette n'est finalement pas si dure. Il n'y a qu'à voir le groupe sur scène, totalement dans son élément, maîtriser entièrement son art avec une aisance qui semble naturelle. Le chanteur ne fait pas simplement qu'interpréter des morceaux, il VIT chacun des titres et on ressent qu'il ne fait qu'un avec eux. Il a un charisme époustouflant et magnétique. Et quand en plus la musique est à la fois inspirée, rythmée, énergique et puissante, on obtient le concert du festival, et de très loin ! Dans un style parfois proche d'un Iron Maiden, In Solitude joue du metal old-school mais avec une telle classe et une telle sincérité, on est très loin d'un quelconque plagiat, une véritable révélation. Et même si le groupe a rencontré un problème de basse en plein milieu du concert, cela n'a pas terni leur performance. Je me suis jeté sur leurs albums après leur performance et il m'a bien fallu entre 30 et 45 minutes pour me remettre de leur set. Voilà un groupe absolument à découvrir !
La suite de la journée se passe avec les norvégiens de Carpathian Forest sur la Large Stage. La bande à Nattefrost propose un black metal très typique de leur pays mais avec des morceaux relativement courts. Je ne suis pas super fan de ce qu'ils ont fait dans la globalité. Il subsiste de très bons passages, une réelle agressivité dans leur musique, mais noyée dans des morceaux bien moins inspirés. C'est le plus gros problème de cette formation, il leur manque des morceaux vraiment tranchants et intenses parce qu'à part ça, ils ont l'attitude, l'atmosphère, l'agressivité et ce côté très norvégien. Je n'ai pas pu réussir à véritablement entrer dans leur musique.
Après Carpathian Forest, je pars me restaurer et ne reviens que pour Watain qui clôture cette deuxième journée du festival. Qu'allait donner le groupe après leur ambitieux album "The wild hunt" ? D'entrée de jeu, le groupe veut taper fort avec un décor impressionnant reprenant l'artwork du dernier album. De plus en plus, Watain propose un véritable show visuel avec sang, rituels, feu et, bonus pour les premiers rangs, de douces effluves et senteurs du meilleur effet... Bref, un "show" black metal. Musicalement par contre, le groupe n'aura pas été à la fête. Déjà, il faut signaler qu'ils ont dû avoir le plus mauvais son de tout le festival. Je n'ai par exemple quasiment pas entendu la guitare de Pelle, ce qui est fâcheux sachant qu'il joue les leads et les solos des morceaux. La set-list, courte - 7 titres hors intro, fait la part belle aux derniers albums (on s'en serait douté) et à part un "Devil's blood", hélas raté, tout provient des 3 derniers albums. Le groupe a voulu jouer avec les atmosphères sulfureuses plutôt que de privilégier l'agression pure et brutale. Cela aurait pu réussir avec de meilleures conditions sonores, mais au final, la sauce n'a jamais pris. Alors certes, on sent bien le groupe vouloir proposer en guise de concert une véritable messe noire. Cela est très compréhensible, il s'agit de black metal en même temps et Watain représente l'un des groupes les plus authentiques de la scène sur ce plan. Cependant, à vouloir trop jouer sur les atmosphères et le décorum, on en perd en efficacité et en agressivité. Bref, j'ai été déçu par la performance.
Jour 3
Ce dernier jour commence pour moi par Arkona, ayant loupé la performance de Deströyer666 à cause d'une arrivée trop tardive sur le site. Alors je ne connaissais pas ce groupe russe, mais je dois dire que ça m'a interpelé. Ça m'a fait penser à du Negura Bunget en version plus énergique et festive. Déjà, ce qui surprend, c'est la chanteuse, Masha, une vraie petite boule de nerfs qui ne s'arrête jamais de courir partout, de taper dans ses mains, sur son tambourin et quand elle chante, que ce soit en chant black ou clair, c'est toujours super énergique. Une chose qu'on ne peut pas leur enlever, c'est de mettre l'ambiance durant leur set. Après, passé 4-5 titres, j'ai l'impression que ça tourne un peu en rond, mais il faut bien avouer que c'est plutôt efficace même si ce n'est pas trop mon truc, un peu trop pagan/folk festif.
Ça enchaîne ensuite avec Hail Of Bullets, les locaux du festival (parmi d'autres...), avec Martin van Drunnen (Asphyx) au chant. Alors certes, je ne suis pas fan de death metal, certes, je n'ai pas accroché plus que cela à Asphyx quand je les ai vu, mais là, Hail Of Bullets, j'aime vraiment beaucoup. J'accroche complètement à leur metal ultra-agressif (quel son mes aïeux !!) et guerrier. Le chant de Martin est ultra-puissant et profond et correspond totalement à la musique proposée. L'atmosphère est très chaleureuse avec une véritable osmose avec le public (en même temps, on sent bien le côté gloire nationale !). Martin est vraiment super classe sur scène, autant au niveau de sa performance que son comportement avec le public. Les 45 minutes sont passées super vite et le final avec "Ordered eastward" du premier album a été fabuleux ! Une très grosse claque !
Je reviens pour une curiosité, le groupe Elvenking avec Martin Walkyier pour nous interpréter du Skyclad, premier véritable groupe à mélanger folk et metal de l'histoire. Je suis assez étranger à ce style, mais j'étais curieux de voir ce que cela allait donner. Bon, au final, je reste mitigé. Je n'ai rien trouvé de si exceptionnel dans ce set. On voit bien ce côté folk britannique mais les compositions ne m'ont pas semblé si intéressante que cela. Cependant, Martin était plutôt content d'être là et son plaisir était communicatif. Je suis quand même resté jusqu'au bout.
J'ai enchaîné avec Arcturus qui, même sans actualité, continue de donner quelques concerts ponctuels. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, surtout plus de 8 ans après la précédente fois où je les avais vu en concert. Et bien, je n'ai pas été déçu ! Et même si le groupe est devenu un quintette lors de la reformation du groupe en 2011 (Tore Moren ne faisant plus partie de la formation), le résultat est plutôt bon. Les ambiances sont très bien rendues. La set-list est très proche de celle de la tournée suivant "Sideshow symphonies" et donc du DVD "Shipwrecked in Oslo". On a même eu droit à une danseuse pendant "Nightmare heaven". Les classiques ont été présents avec notamment un "Chaos path" magique et un excellent "Deception genesis". Le groupe reste fidèle à sa réputation avec des musiciens hors pair, de Simen au chant à Hellhammer à la batterie (toujours aussi époustouflant lui !). On peut juste regretter, comme à l'époque, l'absence de morceaux pré-Masquerade infernale. Ma mémoire peut me faire défaut mais je n'ai pas souvenir de les voir jouer "Raudt og svart"... Cependant, cela reste un très bon concert du groupe.
Ensuite, je cours vers la Jägermeister Stage où Impaled Nazarene est de retour sur scène ! Mine de rien, cela fait plus de 3 ans que le groupe n'a rien sorti et c'est à l'occasion de ce concert qu'ils sortent un nouvel EP 2-titres "Die in Holland". Et autant vous le dire, c'était véritablement leur intention en investissant la scène ce samedi-là ! Impaled Nazarene, c'est primaire, c'est énergique, c'est agressif et qu'est-ce que c'est jouissif ! Alors certes, la bande à Mika a vieilli, il y a quelques kilos qui ont été pris, mais il n'y a rien à dire, c'est toujours aussi vindicatif et agressif. Toutes les périodes du groupe sont reprises, vieilleries black metal, punk/rock, nouveautés plus brutales, tout y passe pour notre plus grand plaisir. Les deux morceaux de l'EP (dont une reprise de The Exploited) ne m'ont pas emballé plus que cela, mais l'important était de se prendre dans la gueule des gros parpaings de punk/metal et là, le contrat a été plus que rempli ! Bref, une boucherie !
Ça enchaîne sur la même scène avec un groupe ultra-culte de la scène black metal, Nargaroth. Ah la la, Nargaroth, ça en a fait marré plus d'un, je sais. Alors forcément, comme ils étaient annoncé sur ce fest, il fallait bien que j'aille jeter un coup d’œil. Et puis quand même, ils ont sorti le fameux "Black metal ist krieg", rien que pour ça, on peut voir ce que ça donne. Alors déjà, faut pas louper le début, parce que voir Kanwulf avec pull, cagoule, gants, veste en cuir alors qu'il fait déjà pas bien froid, c'est marrant. Ensuite, je suis assez content de les voir débuter avec leur fameux "hit" (si on peut appeler cela un hit) "Black metal ist krieg". Et j'oubliais aussi, de chaque côté de la scène, ils ont disposé deux "porteurs de drapeaux" du genre pas super fun. Donc voilà, le décor est planté, Nargaroth n'est pas là pour amuser la galerie. Bon, après ce premier morceau, les drapeaux s'effacent, Kanwulf enlève gants, veste en cuir, cagoule et revient pour un concert plus "traditionnel". Et c'est un peu là où le bât blesse. La suite du set m'a bien fait chier avec une interprétation plus qu'approximative renforcée par l'absence de basse. J'ai trouvé leur set très amateur et après 5-6 titres, je suis parti pour aller voir du côté de la Large Stage.
Mon festival s'est terminé avec la prestation de Therion. Je ne suis pas un très grand fan du groupe même si "Theli", "Vovin" et "Lepaca Kliffoth" restent de bonnes références personnelles. Cependant, j'avais trouvé leur concert des 20 ans du groupe très convainquant alors je me suis laissé tenté par une nouvelle expérience live de leur part. Première constatation, le professionnalisme de la bande à Christofer Johnsson est saisissant, surtout après avoir vu Nargaroth. Alors bien sûr, je trouve leur musique un peu trop soft et tout simplement too much niveau orchestration. Mais par contre, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce concert. Johnsson est impeccablement habillé dans un ensemble 3-pièces, les choristes sont tout simplement magnifique, à l'image de leur voix, les musiciens sont impressionnants de technique et d'aisance sur scène. Je n'ai plus trop suivi l'évolution de la formation et même si je regrette le départ de Snowy Shaw (qui possède un charisme époustouflant), il faut bien avouer que le chanteur de ce jour était bien impressionnant. Niveau nouveauté, le groupe nous a présenté le futur opéra metal qui était en préparation (Therion sera toujours aussi grandiloquent à tout point de vue...) basé sur l'Antéchrist. Le groupe nous aura quand même gratifié de quelques morceaux de "Theli" et notamment un final géant sur "To mega therion". Je ne sais pas si le festival aurait pu mieux se terminer pour moi. Je ne pense pas devenir à nouveau fan du groupe, mais je dois avouer qu'il est remonté dans mon estime. On peut dire tout ce qu'on veut sur la démarche de Christofer Johnsson, mais il reste fidèle à ce qu'il aime et qu'il met tout en oeuvre pour faire aboutir ses projets pharaoniques !
Au final, ce festival aura été vraiment excellent pendant 3 jours avec des performances de qualité dans des styles très différents. Je retiendrai bien évidemment In Solitude (ma découverte de l'année, au moins...), Accept, Hail Of Bullets, Death Angel, Therion, Deus Mortem, Arcturus et Impaled Nazarene. L'ambiance globale du festival est très sympa, en plein centre-ville mais dans une rue piétonne. L'organisation aura été nickel. Je ne peux que conseiller ce festival, d'autant plus que cette année fut un très bon cru !
Mots clés : Eindhoven, metal, meeting, Watain, Accept, Therion, Nicko, festival, concert, black metal, death metal, thrash metal et heavy metal
Dernière mise à jour du document : dimanche 26 janvier 2014
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