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- aux groupes / artistes Aorlhac, Candlemass, Slayer, Tormentor, Ultra Vomit, Yob, Slash, King Diamond, Testament, Emperor, Carcass, Sublime Cadaveric Decomposition, Impaled Nazarene, Hellhammer (suisse), Hyrgal, Eagles Of Death Metal, Wiegedood, Power Trip, Death Angel
Hellfest 2019
par Nicko › lundi 5 août 2019
Style(s) : hardcore / metal / metal extrême / punk / rock / heavy metal / metal alternatif / metal atmosphérique / black metal / dark metal / death metal / doom metal / grindcore / thrash metal / hard rock / psychédélique / stoner
Et c'est reparti pour une nouvelle édition ! Le Hellfest est véritablement un rendez-vous immanquable dans l'année. Même si sa popularité ne cesse d'augmenter, que l'ambiance est chaque année de plus en plus différente des débuts, il faut bien reconnaître qu'on est bluffé à chaque fois par l'affiche proposée et les conditions d'accueil. Le Hellfest s'est imposé comme l'un des plus grands festival metal au monde (seul le Wacken Open Air doit encore le concurrencer) et il faut bien reconnaître que leur succès a jusqu'à présent été amplement mérité. Cette année, en plus de l'affiche traditionnelle sur 3 jours avec environ 160 groupes devant jouer sur les 6 scènes, nous avons eu droit à un autre festival la veille du début des hostilités, avec la venue du Knotfest et ses 10 groupes, sur les Mainstages du Hellfest. Concernant le Hellfest cuvée 2019, je dois avouer que pour une fois, l'affiche proposée nous convenait un peu moins, a priori, que les éditions précédentes. Certes, il proposait une triple affiche intéressante à plus d'un titre avec Manowar, Kiss et Tool (même si personnellement seuls les Kings Of Metal m'intéressaient particulièrement), mais sur la globalité des 6 scènes, le choix des groupes nous a moins impressionnés que les éditions précédentes. Reste quand même des moments à ne pas louper, comme les adieux à la scène de Slayer, Lynyrd Skynyrd et Kiss (quoique pour ces derniers temps, on ne sait jamais vraiment si ce n'est pas qu'un au revoir...), les performances attendues d'Emperor, Whitesnake, Tormentor, ZZ Top ou King Diamond par exemple. Bref, même avec une affiche a priori légèrement moins intéressantes vis-à-vis de nos goûts, il y avait de quoi faire...
When the Kings Of Metal left the hall...
Après l'apéro de la veille et le festival itinérant du Knotfest, les choses sérieuses commencent dès le vendredi matin, presque à l'aube. Et je dirais même, ça commence brutalement avant même que les premières notes de musique ne résonnent... En effet, alors que nous prenions tranquillement notre petit déjeuner, la tête encore enfarinée de la veille, la gueule de bois est partie bien plus rapidement qu'avec un café/croissant ou un jus de tomate ! Voilà qu'en scrollant sur nos smartphones la tartine beurrée à la main, est annoncé ce que beaucoup de fans redoutaient, l'annulation de la tête d'affiche du jour, Manowar !! Alors que le groupe était présent sur le site, le Hellfest annonce que pour des raisons techniques indépendantes de leur volonté, le groupe ne pourra se produire le soir-même... Pour le coup, le réveil est difficile !! Compliqué de notre côté de comprendre une telle annulation pour ces motifs forcément très vagues tant le Hellfest a fait jouer de groupes renommés aux conditions techniques exigeantes. On ne peut que regretter une telle annonce le jour même du concert alors que cette venue était prévue depuis de nombreux mois et qu'elle avait été annoncée en grande pompe un an plus tôt sur la Mainstage du festival. Nous ne pouvons qu'accepter cette décision et nous espérons connaître un jour le fin mot de l'histoire et les raisons exactes pour lesquelles le groupe n'a pu jouer ce soir-là. Cette édition 2019 partait mal avant même d'avoir commencé, mais nous n'allions pas partir sur le site déçus et amers. Il y a tant d'autres formations programmées que nous étions persuadés de passer malgré tout une belle première journée.
C'est sur les coups de 11h30 que nous débarquons sur le site. Sans round d'observation, nous nous dirigeons vers l'Altar où le trio de grind/death francilien, Sublime Cadaveric Decomposition, doit balancer la purée. Je ne suis pas le plus grand fan du genre, mais SCD fait partie de ces groupes que j'ai beaucoup aimé, à l'époque de leurs deux premiers albums, sans paroles. Et je n'ai pas été déçu ! Seb reste toujours aussi efficace au chant à nous sortir des vocaux ahurissant sur les riffs très saccadés de Guillaume et uniquement secondé par Dagular aux fûts. La performance est forcément très crue et directe et bougrement efficace. Premier constat de la journée aussi, le son est particulièrement bon et bien équilibré. 30 minutes bien brutales à la lisière entre death et grind, jouant beaucoup sur le côté punk du grind mais toujours avec une maîtrise complète du sujet (faut dire qu'il y a de l'expérience chez eux !), idéal pour débuter un fest ! Ca fait en tout cas plaisir de revoir sur scène Sublime Cadaveric Decomposition que je n'avais pas revu depuis leur précédent passage au même endroit il y a 6-7 ans.
A peine le temps de souffler qu'on se dirige de l'autre côté de la tente, du côté Temple, pour la performance d'Aorlhac. Je ne connaissais pas du tout et je voulais voir ce que ça donnait. Et pour le coup, je n'ai pas été déçu du voyage ! Quelle mandale ! Aorlhac joue du true black metal d'inspiration norvégienne mais jouant sur les légendes de leurs patelins du côté de l'Auvergne, Aorlhac signifiant Aurillac en langue d'oc. Le groupe sait très bien sortir les riffs qu'il faut sur une rythmique effrénée typique des grands noms du genre que sont Taake ou Darkthrone. Mais vraiment, il faut saluer le travail de la formation tant on est loin de pâles copies. Ils savent vraiment ajouter leur propre touche personnelle avec des enchaînements judicieux, des breaks à la batterie ultra-prenant pour repartir de plus belle sur une nouvelle partie ultra-intense. Voilà, Aorlhac te prend à la gorge dès le début pour ne plus te lâcher. J'ai adoré dès les premières minutes jusqu'au bout de leur demi-heure de jeu ! Pour un début de fest sur les chapeaux de roue, c'en est un ! Aorlhac, ma première découverte de ce festival ! Une révélation ! Je savais quoi prendre lors de ma prochaine visite au Metal Market !
Je vais ensuite faire un tour du côté de la Mainstage 2 pour voir de loin la performance des glam-rockers français de BlackRain. Aujourd'hui, le Hellfest a pris le pari de l'hexagone avec une journée entière dédié au metal français sur cette Mainstage ! Et là, franchement, chapeau parce qu'on ne peut vraiment pas dire que cette affiche ait quoi que ce soit à envier aux groupes internationaux ! Des vainqueurs d'un tremplin, Fallen Lillies, jusqu'aux grandes stars que sont Gojira, en passant par Klone, Lofofora, No One Is Innocent, Dagoba, Ultra Vomit, Mass Hysteria et donc ici BlackRain, il y en a pour tous les goûts et toujours avec une qualité présente et un véritable public derrière. Il fallait oser le faire et le Hellfest n'a pas hésiter ! Bravo à eux ! A 12h50, c'est donc au tour de BlackRain de proposer aux festivaliers un set entièrement tourné vers les années 80 avec du glam-rock à la gloire des pontes du styles comme Mötley Crüe et autres Ratt. Tous les clichés y passent, look androgynes, vocaux aiguës, rythmes effrénés pour présenter leur nouvel opus "Dying breed" ! Ça reste plaisant à voir, sans prise de tête, avec une bonne énergie et de bons riffs, mais sans non plus casser la baraque.
Je continue mon rapide tour de l'enceinte du festival et je me retrouve devant la tente de la Valley, déjà bien remplie (comme à peu près tout le temps du festival), pour voir aussi de loin Radio Moscow dans un style vintage rock psychédélique que j'ai trouvé très convenu et sans véritable génie avec nombre de jams en tout genre. Après, je ne suis pas le mieux placé pour parler de ce genre, mais leur performance ne m'a pas vraiment tapé dans l'oeil.
Je reviens alors sous la Temple pour voir Uada dont on m'a beaucoup parlé. Et je comprends assez vite pourquoi. Uada, toute capuche sortie, c'est clairement dans le même style que les polonais de Mgla, groupe qui a plutôt le vent en poupe. On retrouve la même structure de morceaux, tout en progression avec un gros mur de son opaque et une rythmique de bûcheron. Et ça balance la purée non stop ! Alors oui, il y a un côté vraiment efficace et direct, mais ça manque d'originalité et de ce petit plus, ce brin de folie ou d'inspiration, qui fait décoller une performance. Bref, Uada, c'est sympa, mais ça pourrait être mieux !
Nous décidons à ce moment-là de découvrir un peu plus en profondeur les nouveautés du site. Peu de gros changement, mais surtout, nous remarquons un réel effort dans l'aménagement de l'espace avec notamment un espace boisé revu et beaucoup plus clean. Certains diront que ça perd un peu de charme, mais quand on pense qu'il faut accueillir environ 60.000 personnes par jour, il faut des aménagements à la hauteur. Et le résultat est vraiment super bien réalisé, toujours avec des sculptures et une atmosphère préservée. L'espace de restauration a aussi été bien revu pour permettre plus de place pour manger. Ce n'est pas un luxe !
C'est à peu près à ce moment-là qu'est annoncé que les Suédois de Sabaton remplacerons Manowar sur la Mainstage 1 en tant que tête d'affiche du jour. Même si je ne suis pas vraiment fan du groupe, il faut reconnaître que c'est un choix qui se comprend tant le groupe joue dans un style proche de celui des Américains, du gros heavy metal, et qu'ils ont une renommée qui monte en flèche. En tout cas, c'est une bonne chose selon moi que le festival réussisse à trouver un remplaçant au pied levé en quelques heures, sachant que Sabaton avait joué la veille lors du Knotfest, cette fois sur la Mainstage 2. En tout cas, il s'agit pour eux d'une incroyable opportunité !
Après un passage au Metal Market, nous sommes de retour sur le site pour la performance ultra-puissante de Power Trip. Là encore, très grosse découverte avec un set net et précis, brutal et énergique comme il faut ! Du bon gros thrash qui donne la patate et où tu ne peux t'empêcher de sauter dans le pit et de te défouler, bref Power Trip défonce tout et ne laisse rien sur son passage !
On est ensuite de retour sur les Mainstage avec notre premier concert de la journée sur la scène principale, encore peu fournie, pour assister au retour de Demons And Wizards. Pour le coup, c'est un sacré retour en arrière de près de 20 ans qu'on nous propose ! J'avais eu l'occasion de les voir à l'époque en concert et j'avais bien apprécié leur premier album éponyme. Ce fut donc l'instant nostalgie de la journée ! Même si le style a un peu vieilli, ça reste du power-metal inventif et bien entendu bien puissant ! Hansi Kürsch, cheveux tout courts, n'a plus trop a priori le physique de l'emploi (c'est peu de le dire) mais lorsqu'il s'agit de pousser les cordes vocales, tout le monde se tait ! Il s’époumone encore bien avec son timbre de voix si caractéristique et le rendu global est vraiment super bon. On a aussi droit à une reprise de chacun des groupes d'origine de Jon Schaffer et Hansi (les deux protagonistes à l'origine du projet), Iced Earth et Blind Guardian, avec cet après-midi "Burning times" et "Welcome to dying". C'était bien sympa en tout cas de retrouver ce projet sur scène avec ce petit retour en arrière sur du bon vieux power/heavy metal bien typé années 90.
Set-list Demons And Wizards :
- Chant
- Rites of Passage
- Heaven Denies
- Poor Man's Crusade
- Crimson King
- Burning Times (reprise d'Iced Earth)
- Welcome to Dying (reprise de Blind Guardian)
- The Gunslinger
- Terror Train
- Blood on My Hands
- Fiddler on the Green
Il n'est même pas 18h et pourtant déjà, la journée a été bien remplie ! Et ce n'est que le début de la soirée, tant le programme à venir est chargé ! On se dirige vers la Valley où encore une fois, il est difficile de se frayer un chemin tant l'affluence est grande. Je trouve qu'il s'agit d'un point sur lequel il serait bon de réfléchir en essayant d'améliorer l'accès voire même à agrandir cette tente vu qu'année après année, son succès ne fait que s'accroître. On essaye donc de voir de loin la performance d'All Them Witches. Il s'agit pourtant d'un style que j'aime bien, ce rock vintage à la croisée des chemins entre Samsara Blues Experiment et Kadavar, mais je trouve qu'ils sont clairement un ton en dessous. Il y a tous les ingrédients pour que ça groove et qu'on passe un super moment, mais je trouve qu'il manque l'étincelle qui fait décoller le tout. J'avais eu l'occasion de les voir dans une plus petite salle mais j'avais eu le même constat hélas...
Sans transition, on passe sous la tente juste à côté pour le cyber-punk iconoclaste des Finlandais d'Impaled Nazarene. Avec eux, en live, ça passe ou ça casse ! Et aujourd'hui, on était clairement dans un bon jour ! Il y avait de la puissance et de l'agressivité ! Mika Luttinen bouge moins sur scène, mais il garde toujours un chant bien vindicatif (bien que moins puissant - le poids des ans et des excès en tout genre...). La set-list est particulièrement bonne avec un bon paquet de vieux morceaux de leur âge d'or pendant les années 90 avec de bons passages dans leurs période black metal des premiers albums, surtout le début du concert. Le son était encore une fois super bon, clair et puissant. Vraiment, je le redis, mais cette année, les conditions sonores sur tout le festival se sont grandement améliorées par rapport aux années précédentes. Il s'agit de loin des meilleures conditions sonores que j'ai eues sur ce festival !
Set-list Impaled Nazarene :
- Apolokia
- I Al Purg Vonpo
- My Blessing
- In the Name of Satan
- Damnation
- Intro
- Condemned to Hell
- The Crucified
- Let's Fucking Die
- 1999: Karmageddon Warriors
- Penis Et Circes
- For Those Who Have Fallen
- Enlightenment Process
- Motörpenis
- Ghettoblaster
- Quasb/The Burning
- Armageddon Death Squad
- The Horny And The Horned
- Tentacles Of The Octagon
- Zero Tolerance
- Sadhu Satana
- Total War - Winter War
Avec ce set bien furieux et direct, nous changeons radicalement de décor avec sur la Mainstage 2, le metal parodique des quasi-locaux de l'étape, j'ai nommé Ultra Vomit. L'ascension du groupe est fulgurante avec un succès incroyable. Et là, ce soir, l'espace devant les Mainstages est totalement blindé ! C'est donc d'assez loin que j'arrive à suivre leur set. Avec eux, on laisse le cerveau de côté et on se marre pendant une heure ! Leurs parodies font mouche et leur humour n'est plus à démontrer, entre Fetus et les blagues pourries (et la voix de merde) de Manard, le beau son de Mathieu et la fameuse crête de Flockos. Tout y passe, "Les bonnes manières", les "Takoyaki", le "Super sexe", l'"Evier metal", le "Kammthaar", un "Calojira" où on espérait un featuring d'un des membres de Gojira mais au final c'est un (faux) Calogero qui est monté sur scène, le tout dans une super ambiance communicative ! Le succès est au rendez-vous avec une mention spéciale au "Maïté ravendark" avec sur l'écran géant une photo de Maïté grimmée en maquillage black metal d'Abbath d'Immortal. Effet garanti ! Tout cela est super bien joué et pensé et le set complet s'enchaîne plutôt bien, sans trop de blah-blah entre les morceaux. Il n'y a pas à dire, même si c'est de la grosse déconne, Ultra Vomit reste super efficace pour un résultat très très fort.
On se retrouve ensuite sous la Temple pour la performance de Venom Inc.. J'étais particulièrement curieux de voir la performance des Anglais. Pour rappel, Venom Inc. correspond au line-up de Venom à la fin des années 80 avec Abaddon et Mantas mais sans Cronos et surtout avec le chanteur bassiste Tony Dolan aka Demolition Man. Pour ceux qui ne suivraient pas, le groupe culte Venom n'a pas eu tout au long de son existence un seul membre présent depuis les débuts du groupe, pourtant, ils ont toujours eu au moins un membre fondateur dans leurs rangs. Venom Inc. correspond à une formation de Venom différente de celle actuelle. Le groupe a sorti un album sous son nom, "Avé", et nous propose en plus un florilège de Venom. On se retrouve donc maintenant avec deux incarnations de Venom pour le meilleur et pour le pire ! J'avais eu pas mal d'échos sur cette nouvelle formation, disant que l'âme du groupe était maintenant présente chez eux. Alors personnellement, je ne partage pas forcément ce point de vue (je dois bien être le seul, mais je vous emmerde :p !). J'ai été un peu étonné de voir un groupe très carré et propre dans un style plus thrash que vraiment black metal old-school. Le rendu est particulièrement brutal et agressif avec une base plutôt aiguë. J'ai surtout trouvé que cette formation manquait d'âme justement. Il n'y a pas ici d'atmosphère maléfique, de ce qui faisait et fait toujours le succès de Venom, ce heavy metal blackisant un peu lourd (à tous les sens du terme) mais toujours avec cette atmosphère de souffre qui fait toute la différence. Et je trouve que c'est ce qu'il manque à Venom Inc.. Après, le set fut bien brut comme il faut et les derniers classiques de Venom "première période" comme "Countess Bathory", "Witching hour" ou "Black metal", ont été vraiment bons ! Comme quoi, ils sont tout à fait capable de jouer du metal old-school bien maléfique. Après, je ne connais pas sur album. Peut-être que si j'avais connu sur CD, j'aurais mieux apprécié leur concert.
On décide ensuite de faire une petite pause afin de souffler de ces concerts successifs, de se restaurer et de repartir pour la fin de la soirée parce qu'encore une fois, le planning jusqu'à la fin de journée est alléchant !
Comme on nous l'a annoncé le matin même, les têtes d'affiche de la journée, Manowar, ont décidé de ne pas jouer et ont été remplacés par les Suédois de Sabaton. On ne va pas se lamenter très longtemps devant ce changement de programme. A la place, on décide d'aller sous la Temple pour assister à un autre événement historique. Tom G. Warrior, leader de Celtic Frost et de Triptykon, a décidé de réveiller la bête Hellhammer ! Même si Martin Ain n'est hélas plus là, Il a décidé de créer un nouveau projet, Triumph Of Death avec lequel il va rejouer les morceaux de la formation culte pré-Celtic Frost, Hellhammer. Bien que n'ayant sorti qu'une poignée de démos et un mini-album, la formation suisse a toujours été ultra-culte sur la scène underground. C'est donc un événement improbable qu'on nous propose ici. J'avais un peu peur du rendu général vu que le son sur les enregistrements d'Hellhammer sont vraiment bien necro. Et là, franchement, à nouveau, on a droit à un super son, très dépouillé, brut, et tout à fait adapté au style simpliste de la formation. Parce qu'il ne faut pas chercher midi à 14h, les morceaux d'Hellhammer sont peu recherchés et ultra-basiques. Et c'est un peu ce qui me gêne ici. Sur une bonne première moitié de concert, j'ai un peu l'impression d'entendre grosso-modo le même morceau avec des riffs très proches et surtout toujours les mêmes enchaînements. Alors oui, l'atmosphère des années 80 est présente et c'est assez rare d'avoir un tel rendu avec un son si bon dans ce style. Vraiment, le son de guitare est exactement comme celui sur le disque et tout est bien équilibré. La grosse basse vrombissante de Mia Wallace est nickel. Je trouve quand même le résultat global assez redondant d'autant plus que le set dure une heure. Heureusement, le dernier morceau, "Triumph of doom", me sort de ma torpeur avec une dizaine de minutes de metal rampant, lent et pachydermique particulièrement bien réussi. Avec ce titre, on a vraiment ici les début du funeral doom !
On reste sous la même tente, mais sur la scène adjacente, l'Altar, pour la performances des Anglais de Carcass. Même si on reste dans le metal extrême des années 80, on change radicalement d'ambiance avec ici du death metal technique et chirurgical. Et ce soir, c'est caviar ! Autant j'avais été un poil déçu par leur performance limite pilotage automatique au Garmonbozia Fest à Rennes l'année dernière, autant là, ils ont fait honneur à leur réputation avec un set incisif, brutal et super précis. Et aussi, ce soir, ils nous ont concocté une excellente set-list bien axé sur leur période faste de la fin des années 80 et du début des années 90, entre grind/death et death technique aux riffs super mélodiques et entraînants comme seuls eux en ont le secret. Et ça dépote en profondeur les conduits auditifs ! Carcass nous aura régalés, plus le concert avançait plus l'ambiance était chaude et les morceaux incisifs, vraiment l'une de mes prestations préférés du groupe britannique !
Set-list Carcass :
- 1985
- 316L Grade Surgical Steel
- Buried Dreams
- Exhume to Consume
- Reek of Putrefaction
- Incarnated Solvent Abuse
- Unfit for Human Consumption
- Cadaver Pouch Conveyor System
- Captive Bolt Pistol
- Genital Grinder
- This Mortal Coil
- Death Certificate
- Black Star / Keep On Rotting in the Free World
- Corporal Jigsore Quandary
- Heartwork
- Carneous Cacoffiny
Et ce n'est pas fini !! On commence sérieusement à être lessivés par cette première journée bien complète et intense. On reste sous les tentes dédiées au metal extrême pour la venue d'un immense artiste, King Diamond ! Le Danois était déjà venu à deux reprises par le passé, toujours en fermeture de journée, à 1h du matin, mais cette fois-ci, il n'est pas sur les Mainstages mais sur la scène plus confiné de la Temple. Un grand rideau nous empêche de découvrir la mise en scène et c'est juste avant l'arrivée du groupe que nous pouvons enfin découvrir tout le décorum prévu pour le show. Comme à son habitude, il a fait les choses en grand avec un réel décor de pièce de théâtre macabre représentant une sorte de devanture de maison hantée sur trois niveaux, avec la choriste (et accessoirement femme du King) et le batteur au 1er étage, les autres musiciens étant en bas, des escaliers étant placés de chaque côté de la scène avec même une estrade placée au-dessus de la batterie juste en dessous des projecteurs. Le bébé Abigail ne manquera pas de faire une belle apparition dans son berceau ainsi qu'une danseuse changeant de costume au gré des chansons interprétées. Le King reste toujours bien en voix et le show sera superbe, puissant, avec toujours cette atmosphère macabre et cette mise en scène tellement inspiré par Alice Cooper. Au moins avec les Danois, nous avons droit à un véritable show à la fois sonore et visuel, très bien huilé. Leur heavy metal horrifique est unique en son genre, puissant avec de sublimes mélodies, des solos de guitare bien enlevés et toujours cette voix ultra haut-perchée ! La set-list est de haut niveau n'hésitant à déterrer de vieux morceaux rarement joués en concert, voire même jamais interprétés comme "Behind these walls", "The lake" ou "Burn" ! Cerise sur le gâteau, on va même avoir droit à un tout nouveau titre totalement inédit, "Pasquerade of madness", qui devrait sortir sur son prochain album ! Il s'agit d'un véritable événement sachant que le groupe n'a pas sorti de nouvel album depuis plus de 10 ans ! Le concert dure, les hits s'enchaînent et même s'ils dépassent allègrement leur temps de jeu prévu (ils finiront vers 2h30 soit près d'une demi-heure de rab !), c'est un tel plaisir que ça pourrait encore durer une heure de plus qu'on ne serait pas trop gênés !
Set-list King Diamond :
- Lucifer's Hospital
- The Candle
- Voodoo
- Funeral
- Arrival
- A Mansion in Darkness
- Let It Be Done
- Masquerade of Madness
- Halloween
- Out from the Asylum
- Welcome Home
- The Invisible Guests
- Tea
- Sleepless Nights
- Behind These Walls
rappels :
- The Lake
- Burn
- Black Horsemen
- Something Weird
Voilà, cette première jouée se termine, on est bien crevés, on a l'impression d'avoir condensé un festival entier sur ce vendredi tant ce fut dense et intense avec d'excellentes performances, et ce alors qu'on pensait cette journée décapitée par l'annulation de la tête d'affiche. Pour le coup, quand on retourne se coucher sur les coups de 3h du matin, on avait même oublié cette mésaventure ! Et dire que ce n'est que le premier jour !
Le (dernier ?) show à l'américaine
Vu la journée épuisante de la veille et comme en plus l'affiche du début de journée ne proposait rien qui nous intéressait vraiment a priori, nous en avons profité pour faire une grasse matinée réparatrice ! Et c'est bien la première fois en 8 éditions du festival que je n'arrive sur le site qu'en milieu d'après-midi vers 15h-15h30. En temps normal, j'aurais essayé de découvrir quelques groupes (notamment Dool dont on m'avait parlé), mais comme je voulais en garder sous le pied pour le reste du week-end, j'ai préféré recharger les batteries !
Le temps de croiser quelques connaissances et refaire quelques emplettes au Metal Market, nous arrivons vers les Mainstages, dont la programmation est plutôt intéressante ce samedi, pour assister à la performance des Allemands de Böhse Onkelz. Là, on a droit à un set de pur heavy metal teuton, le genre de groupes qu'on pensait ne voir qu'au Wacken Open Air ou au Keep It True. C'est sans prétention, ça a une carrière longue comme le bras, c'est pas spécialement connu chez nous, mais ça fait le job, sans plus. D'ailleurs, la Mainstage est particulièrement clairsemée en ce samedi après-midi, comme rarement j'ai pu la voir à ce moment-là du fest. En fait, si nous avons décidé de nous pointer sur les Mainstage ce jour-là, c'est pour assister à la performance du groupe suivant...
Voilà, sur la Mainstage 1, les choses sérieuses commencent réellement pour nous, alors que nous avons pu avancer sans jouer des coudes jusqu'au 10ème rang environ, avec l'arrivée du nouveau super-groupe Deadland Ritual. Ce nom ne va peut-être pas vous dire grand chose et pourtant il rassemble ni plus ni moins que Geezer Butler de Black Sabbath, Matt Sorum ex-Guns N' Roses/Velvet Revolver, Steve Stevens du Billy Idol Band et Franky Perez d'Apocalyptica. Et ce nouveau groupe va principalement nous interpréter des reprises de... Black Sabbath, Velvet Revolver et Billy Idol ! Ils vont aussi jouer quelques morceaux de leur cru... Ca commence avec un "Symptom of the universe" bien énergique puis "Neon nights" (auquel se sera intercalé un titre de leur cru). Le chant de Franky est juste même si ça reste un ton en dessous de celui d'Ozzy ou de Dio et j'ai trouvé par la suite qu'il se débrouillait mieux sur le répertoire de Velvet Revolver. Par contre, niveau 6-cordes, Steve Stevens que je ne connaissais que par réputation m'a particulièrement tapé dans l’œil, un véritable guitar hero avec un sacré touché et un incroyable feeling. Les solos sur le "War pigs" final n'avaient rien à envier à Tony Iommi ! Sans être une découverte extraordinaire, c'était bien sympa d'assister à ce set avec ce line-up imparable, c'est toujours un plaisir de retrouver le discret mais diablement efficace Geezer Butler ainsi que la frappe de bûcheron de Matt Sorum (pour le coup, c'était même une première pour moi de le voir sur scène si je ne m'abuse !).
Je me faufile ensuite dans les premiers rangs de la Mainstage 2 pour assister à un concert particulier à plus d'un titre, celui des Eagles Of Death Metal. Bien malgré eux, ils resteront toujours associés aux attentats du Bataclan du 13 novembre 2015 à Paris. Alors qu'ils n'ont de metal que le nom (ils jouent plutôt du rock garage d'influence 50's et 60's - à la lisière de la programmation du festival), ils se retrouvent sur une scène française pour la première fois depuis leur concert à l'Olympia quelques mois après les attentats, soit il y a près de 2 ans et demi. Lorsque le groupe débarque sur scène, on sent le chanteur Jesse Hughes particulièrement ému et touché de l'accueil des festivaliers. Les membres de l'association "Life for Paris" formée de rescapés des attentats de Paris se sont regroupés tout devant au niveau des barrières de la fosse aux photographes sur le côté gauche. L'un d'eux a même réussi à envoyer un badge à destination de Jesse qui s'empressera de l'arborer fièrement sur son T-shirt ! Le groupe peut presque s’apparenter à une parodie des groupes de rock des années 50 avec des accoutrements très colorés dignes de Happy Days ! Bref, le groupe ne se prend pas au sérieux et maintenant j'ai envie de dire "place à la musique", pour un set de trois quarts d'heure de vieux rock sans prétention mais super énergique. Voilà, les Eagles Of Death Metal, c'est du petit rock bourré d'énergie, sans aucune prise de tête, pas sérieux pour un clou, juste là pour partager des bons riffs dans une atmosphère potache bonne enfant avec une énergie communicative. Le chant de Jesse est parfois même ultra-caricatural et les chansons sont bien fun, dont le thème se situe souvent bien en-dessous de la ceinture... Bref, du rock garage zéro prise de tête. On aura même eu droit à une superbe reprise de David Bowie, le méconnu "Moonage daydream", qui aura permis à votre serviteur de bien s'époumonner !! La fin du set sera plus dépouillé avec beaucoup de jams dont une version avortée du "Ace of spades" de Motörhead juste avec le batteur et la bassiste, la magnifique Jennie Vee, dans un magnifique ensemble bleu turquoise du meilleur effet, qui aura poussé la chansonnette sur ce titre. Voilà, j'étais enfin content de les voir sur scène, tout le monde aura pu se rendre compte de l'aspect très second degré du groupe dont les événements d'il y a quatre ans les ont complètement dépassés ! Nous pouvons maintenant enfin (re-)parler de musique lorsqu'il s'agit d'Eagles Of Death Metal, ce n'est pas trop tôt !
Set-list Eagles Of Death Metal :
- I Only Want You
- Don't Speak
- Anything 'Cept the Truth
- Complexity (reprise de Boots Electric)
- Heart On
- Cherry Cola
- Moonage Daydream (reprise de David Bowie)
- Speaking in Tongues
- Ace Of Spades (reprise de Motörhead)
- I Like to Move in the Night
On revient ensuite sur la Mainstage 1 avec les légendes vivantes que sont Whitesnake. David Coverdale est toujours prêt à en découdre et cette année 2019 signe le grand retour de la formation avec un nouvel album, "Flesh and blood". J'étais vraiment impatient de les revoir. Leur précédent passage au même endroit il y a quelques années m'avait particulièrement plu et je voulais voir de quoi ils étaient encore capable en cette année 2019. Dès le début j'ai été bluffé par leur énergie ! Whitesnake, c'est du bon vieux hard rock typé années 80 avec un chant si chaud et hypnotisant que c'en est indécent. David Coverdale est véritablement un monstre, un frontman comme on en fait peu. Ce type a quand même joué avec Deep Purple au milieu des années 70 en faisant presque oublier Ian Gillan ! Et là, à plus de 65 ans, il remet le couvert avec une prestation impeccable vocalement parlant. Ses musiciens sont tout aussi bluffant, notamment l'extra-terrestre Tommy Aldridge derrière ses fûts ! Pas loin de 68 ans au compteur et une énergie et une vivacité d'un p'tit jeune de 20 ans ! Franchement, quand on le voit se démener sur son kit, c'est totalement hallucinant ! Pourtant, ce type a joué avec les plus grands, dont Ozzy Osbourne au début des années 80 ou Motörhead dix ans plus tard. Et là, il continue à envoyer la purée, à nous faire un solo de batterie monumental dans un style proche de John Bonham, bourré de feeling. Certes, c'est toujours le même, mais c'est toujours un énorme plaisir de le voir se démener sur ses fûts ! Un véritable athlète affûté et plein de talent, un très grand nom du hard rock qui le prouve encore maintenant ! Et musicalement, c'est du caviar ! Que ce soit les nouveaux morceaux où les grands hits des années 80 et de la fin des années 70 "Still of the night", "Here I go again", "Is this love?" et tant d'autres, Whitesnake reste impérial, plein de groove et d'énergie avec une communication optimale avec le public où on les sent vraiment contents de jouer pour nous. Les guitaristes ne sont pas en reste avec une prestation impeccable. En 2019, il faut encore compter sur eux, les jeunes peuvent en prendre de la graine ! En tout cas, le "Flesh and blood" est sur ma liste de courses !
Set-list Whitesnake :
- Bad Boys
- Slide It In
- Love Ain't No Stranger
- Hey You
- Slow an' Easy
- Guitar Solo
- Shut Up & Kiss Me
- Drum Solo
- Is This Love
- Give Me All Your Love
- Here I Go Again
- Still of the Night
Franchement, mais qu'est-ce que c'est que ce cru 2019 incroyable ?? Vraiment, à ce moment-là, je me dis que tous ces groupes se sont donnés le mot pour sortir le grand jeu ! Et dire que je trouvais l'affiche a priori moins intéressante, je prends un pied incroyable depuis le début des festivités !
Et ça continue !! On fait notre seule incursion hors des Mainstage de la journée pour assister à la performance des Suédois de Candlemass. Je n'ai pas beaucoup suivi les dernières activités du combo de heavy metal ainsi que leurs péripéties au niveau de leur line-up, mais j'avais bien vu que le chanteur historique du premier album, "Epicus doomicus metallicus", était de retour dans la formation, Johan Längqvist. C'est donc un petit événement que nous avons ce soir. Cependant, il faut bien reconnaître que le bougre est quand même bien moins puissant qu'à l'époque et qu'il ne fait pas oublier ses successeurs. Bien sûr, il reste "Bewitched" ou "Solitude" qui font leur petit effet avec une bonne rythmique bien lourde et puissante mais sur l'ensemble, je m'attendais à mieux. Après, je restais sur la performance incroyable de Whitesnake et j'ai eu un peu de mal à redescendre de mon état d'euphorie ! J'ai trouvé que ça manquait dans la globalité de morceaux vraiment rentre dedans comme ils pouvaient en faire il y a une petite quinzaine d'années. Là, j'ai trouvé que le rythme était un peu trop monotone et que le chant manquait lui aussi de pêche.
Après une petite pause culinaire, on retrouve les Mainstage pour assister au concert de ZZ Top. Les Texans jouent sur la Mainstage 2 et en se rapprochant de l'espace des Mainstages, on se rend compte de l'affluence incroyable en cette fin de journée ! Le contraste avec le même endroit à 16h30 est saisissant ! C'est donc d'assez loin que j'assiste à cette prestation bourré de feeling du trio américain. Mais quelle classe ! Franchement, à nouveau, je suis bluffé par ces dinosaures du rock qui assènent une véritable leçon de groove à tout le monde. Ils sont seulement 3 sur une scène dépouillée de tout artifice, devant 50.000 personnes et juste avec leur blues/rock plein de touché, ils tiennent en haleine toute l'assistance ! C'est un sentiment incroyable de vivre ça ! Les hits des années 70 et 80 s'enchaînent avec une facilité déconcertante, que ce soit "Legs", "Gimme all your loving" ou bien "I'm bad, I'm nationwide". Billy Gibbons et ses compères se sentent comme chez eux sur scène. Alors bien évidemment, 50 ans de carrière avec un line-up inchangé, ça aide pour la cohésion, cette expérience pèse, mais quand même, c'est incroyable se sentiment de se faire mener par le bout du nez par trois types quasi-statiques sur scène sur une rythmiques bluesy. Beaucoup s'étonnent de voir ce groupe au Hellfest tellement leur univers est éloigné de l'imagerie hard rock/metal, mais pourtant, ils réussissent à tenir en haleine 50.000 personnes habituées aux rythmes les plus effrénés avec une classe inégalable. Chapeau bas Messieurs ! C'était génial !
Set-list ZZ Top :
- Got Me Under Pressure
- I Thank You (reprise de Sam & Dave)
- Waitin' for the Bus
- Jesus Just Left Chicago
- Gimme All Your Lovin'
- Pearl Necklace
- I'm Bad, I'm Nationwide
- I Gotsta Get Paid
- My Head's in Mississippi
- Sixteen Tons (reprise de Merle Travis)
- Beer Drinkers & Hell Raisers
- Just Got Paid (incluant "Rollin' and Tumblin'")
- Sharp Dressed Man
- Legs
rappels :
- La Grange
- Tush
Changement drastique de décor pour les têtes d'affiche du jour, à savoir le rock hollywoodien de Kiss. Tout est dans la démesure chez eux, rien à voir avec la sobriété du trio texan qui les a précédé. Kiss, c'est le groupe larger than life où rien n'est trop grand. Je ne connais quasiment rien de leur discographie, ce show m'a donc permis de me familiariser avec leur musique (il n'est jamais trop tard). Et faut avouer que visuellement, ça en jette, peut-être même trop. L'arrivée des musiciens sur des plate-formes positionnées au plafond sur fond de "Detroit rock city", oui, c'est impressionnant, ça pose les bases d'un concert qui va en donner pour notre argent. Tout y passe, feux d'artifices, jeux de lumières, écrans ultra-géants avec des incrustations ultra-flashy et des vidéos réalisées pour chaque titre. Limite, la musique passe au second plan ! J'étais surtout attiré malgré moi par toute cette mise en scène putassière à outrance plus que par le son qui sortait des enceintes, du style "ah oui, tiens, c'est vrai, y'a de la musique qui illustre ce show !". Et franchement, ce concert, c'était une succession de clichés du hard rock, à faire chanter le public, à faire applaudir et crier tout le monde, avec des speechs tellement téléguidés que ça en devient grotesque ("Sonic boom", au secours !). Paul Stanley détient la palme du showman le plus insupportable de la planète du rock n' roll. Alors oui, je comprends tout ce qu'on peut dire autour de Kiss, c'est clair qu'ils balancent la sauce et ne font pas les choses à moitié. Quand je repense à cette tyrolienne qui amène Paul Stanley sur une petite scène au milieu du public vers la console de son, je me marre ! Limite à me dire que c'est du grand n'importe quoi, tellement génial ou tellement too much ! Mais là, sérieux, j'avais plus l'impression d'assister à un show qu'à un véritable concert. Ça en devenait risible tellement ça enchaînait les clichés. Le pire dans tout ça, c'est que toute cette surenchère de moyen peut donner à penser que c'est en fait pour masquer la pauvreté de la musique. Alors que ce n'est quand même pas à ce niveau-là ! Disons que c'est presque dommage parce qu'au milieu de tout ça, il y a eu des morceaux qui ont vraiment titillé ma curiosité, surtout ceux qui venaient des années 70 avec une vraie ambiance rock n' roll brute de fonderie qui me plait à mort ! Il y a eu aussi de la bonne guimauve et des hits tellement typés années 80 que j'avais l'impression d'entendre les Twisted Sister ! Au final, je suis sorti de ce show avec un avis mitigé, comme si j'avais vu un grand cirque musical plus qu'un véritable concert, avec certes de bons titres, une bonne énergie communicative mais le tout noyé et enrobé dans un énorme emballage de sucreries. C'est rigolo, mais personnellement, je préfère me focaliser sur la musique avec une mise en scène qui la sert plutôt que l'inverse...
Set-list Kiss :
- Detroit Rock City
- Shout It Out Loud
- Deuce
- Say Yeah
- I Love It Loud
- Heaven's on Fire
- War Machine
- Lick It Up
- Calling Dr. Love
- 100,000 Years
- Cold Gin
- God of Thunder
- Psycho Circus
- Let Me Go, Rock 'N' Roll
- Love Gun
- I Was Made for Lovin' You
- Black Diamond
Rappels :
- Beth
- Crazy Crazy Nights
- Rock and Roll All Nite
- God Gave Rock 'n' Roll to You II
Nous en resterons là pour cette deuxième journée, notre planning du dimanche étant assez chargé et matinal...
La fin d'un règne !
Pour entâmer cette dernière journée, rien de tel qu'un bon p'tit dèj' bien black metal ! Après avoir vu et apprécié Aorlhac le vendredi, on nous a conseillé de jeter une oreille à Hyrgal dont le show était prévu à 11h05 ce dernier jour. C'est donc à l'heure de la messe, avec une petite tête dans le cul que nous arrivons sur le site juste à temps pour cette petite découverte dominicale. Et je comprends assez vite pourquoi on nous a conseillé de voir ce jeune groupe français. Lui aussi évolue dans un style plutôt norvégien et très respectueux de l'atmosphère originel du genre. Alors certes, Hyrgal ne brille pas par son originalité, surtout sans connaître sur album, mais il est clair que la formation ne déçoit pas. Les Français savent très bien jouer du true black metal à la fois agressif et brutal. Les compositions m'ont un peu moins transcendé que celles d'Aorlhac mais cela restait quand même très appréciable et intense. A la fin de leur set, les membres du groupe ont eu la bonne idée de lancer des dizaines d'exemplaires de leur album dans le public, pour ceux qui étaient resté jusqu'au bout de leur set. Cela tombait bien, et en plus directement dans mes bras, j'avais justement envie de découvrir leur musique...
Nous revenons au même endroit quelques dizaines de minutes plus tard pour la performance d'un autre groupe hexagonal prometteur, les Nordistes de Bliss Of Flesh. On sent déjà ici une maîtrise de la scène un peu plus importante avec un show bien huilé. Nous avions déjà eu l'occasion de les voir sur scène ces dernières années (même en 2002 pour moi !) et nous savions à quoi nous attendre ! Leur black metal est destructeur et hautement maléfique. Necurat est un sacré frontman, avec une véritable gueule de l'emploi on le sent totalement possédé par son Art, avec un bon côté théâtral bien travaillé. Il pourrait donner des cours de charisme à bon nombre de chanteur de groupes de black metal bien plus réputés... Les compositions sont incisives et brutales avec une atmosphère de souffre qui manque souvent aux formations actuelles. Hélas pour eux, ils ont certainement eu l'un des plus mauvais son du festival avec une basse beaucoup trop mise en avant et qui couvrait les guitares. C'est vraiment dommage parce que d'une, sur l'ensemble des 3 jours, les conditions ont été optimales et de deux, et deux, leur musique aurait vraiment mérité une meilleure qualité générale. N'empêche, Bliss Of Flesh montre à nouveau ici qu'il faut compter sur eux dans le paysage du black metal hexagonal.
On se dirige maintenant vers la Mainstage 2 qui, comme pour vendredi, est thématique aujourd'hui. Le Hellfest a décidé de dédier cette scène au thrash metal avec une affiche particulièrement speed ! Ca a commencé avec les Autrichiens totalement tarés d'Insanity Alert avant d'enchaîner avec le crossover de Municipal Waste. Maintenant, à un horaire anormalement tôt (mais pourquoi ??), voici les Californiens d'origine philippine de Death Angel ! Et c'est parti pour une grosse demi-heure (seulement !) de gros thrash metal bien groovy et heavy ! Et il n'y a pas à dire, mais le groupe est monstrueux en live ! Les circle-pit s'enchaînent sur fond de "The ultra-violence" ou "Voracious souls" et même sur les titres de leur dernier album en date, "Humanicide". Mark Osegueda est toujours aussi bon communiquant avec le public et est visiblement content d'être présent en ce dimanche midi. 6 titres seulement, mais le groupe aura fait très forte impression, du gros thrash qui dépote avec des riffs ultra-incisifs, la recette du succès !
Set-list Death Angel :
- Thrown to the Wolves
- Voracious Souls
- Father of Lies
- The Dream Calls for Blood
- The Ultra-Violence/The Pack
- Humanicide
Changement d'ambiance 5 minutes plus tard sur le Mainstage 1 avec le rock country de Blackberry Smoke. Les Américains proposent une musique plus posée, sudiste, avec un bon feeling rock n' roll, une sorte de mise en bouche avant le concert de Lynyrd Skynyrd au même endroit quelques heures plus tard. Je ne connaissais pas mais il faut avouer que ça passe tout seul. Certes, cela manque de la petite touche de génie qui fait décoller le tout ou bien du riff qui tue, mais le groupe est bien en place et offre du bon vieux rock 70's.
Nous ne nous attardons pas parce qu'au même moment sur la Valley, Yob déverse son hardcore pachydermiques. Comme on arrive pendant leur performance, il n'est pas facile de se faufiler et on assiste au set d'assez loin et de côté. Difficile de vraiment rentrer dans la musique, surtout en pur néophytes que nous sommes. J'ai personnellement beaucoup de mal à vraiment adhérer, pourtant tous les éléments du genre sont présents, mais je ne sais pas, ça ne veut pas. Peut-être que si j'avais mieux connu sur album, cela serait mieux passé.
La journée a quand même bien débuté et on en profite pour manger en entendant de loin Trivium et son thrash metal énergique avec toujours ce chanteur si à l'aise au micro ! Un as de la comm' !
J'attends tranquillement ensuite le set de Wiegedood, groupe dont j'ai beaucoup entendu parler sans avoir rien écouté de leur part. C'est donc en condition live que je vais découvrir les Belges. Et là, faut avouer que ça envoie du bois ! Wiegedood, c'est du gros mur de son opaque mais surtout bien agressif et aiguë. Ici, point de gros son massif et lourd, mais plutôt du son fort, style scie sauteuse qui prend tout le spectre musical, et pourtant, sans être inaudible. Là, c'est clair Wiegedood m'a fait forte impression et c'est une belle petite découverte pour moi. Énergique, intense, spectaculaire, Wiegedood ne laisse pas indifférent et ils possèdent une vraie personnalité. Voilà en tout cas un groupe à suivre de près !
On retourne vers les Mainstage pour la fin de la prestation de Testament, mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Je n'arrive pas à accrocher à leur style. Je trouve ça mou du genou, une sorte de thrash/heavy metal qui ne saurait pas sur quel pied danser. Les riffs sont chiants et Chuck Billy, dont c'est l'anniversaire, est loin d'avoir un chant puissant aujourd'hui. Oui, franchement, je me suis fait chier pendant cette fin de performance.
Petite pause ensuite, avec un petit apéro chez l'habitant ! Cela fait quelques années que je suis logé chez un Clissonnais à quelques centaines de mètres du site et il m'a proposé un petit apéro en ce dernier jour. D'ailleurs, il faut vraiment signaler que les habitants de Clisson sont dans leur très grande majorité super accueillants avec les festivaliers. J'ai même vu sur le chemin vers le site, des enfants nous proposer des pâtisseries qu'ils avaient réalisées et des bouteilles d'eau en échange de quelques pièces de monnaie. Franchement, on est super bien accueilli à chaque édition !
Je reviens sur le site juste à temps pour assister à un autre concert d'adieu, celui des légendes du rock sudiste, Lynyrd Skynyrd ! Le groupe affiche plus de 50 ans d'existence au compteur (en comptant les débuts sous divers noms) et ils sont toujours là, malgré les accidents, les nombreux décès, les splits, les reformations... Gary Rossington maintient encore le cap en cette année 2019 ! Ils ont décidé d'en finir avec les tournées et ils réalisent ici leur dernière série de concerts en Europe. Et quelle grand moment ! On retrouve une set-list assez proche de celle de leur précédent passage à Clisson 7 ans plus tôt, les hits des années 70 s'enchaînent (seul l'hymne à leurs fans, "Skynyrd nation", est issu de leur période post-crash de 1977). Le groupe est impeccable encore une fois et visiblement content d'être là. Le son est optimal, cette heure et quelque de concert aura été magique ! La première séquence émotion est venue pendant "Simple man" avec sur les écrans derrière la scène onze bougies se consumant lentement représentant les dix membres du groupe décédés ainsi que leur manager des années 70, lui aussi décédé dans le fameux crash d'avion. Le final est fidèle à tous les concerts du groupe, après le "Call me the breeze" de JJ. Cale, on a droit à leur standard "Sweet home Alabama" repris en chœur par tout le public massé devant la Mainstage. Le groupe repart et même s'il ne leur reste théoriquement que quelques minutes dans leur temps imparti, ils reviennent sur scène au milieu au commence la fameuse vidéo de Ronnie Van Zant sur sa barque parlant de ce que représente pour lui le morceau "Freebird" au moment où retentissent les premières notes de piano de ce morceau absolument monstrueux. Et c'est parti pour une dizaine de minutes hors du temps, avec cette montée progressive incluant, cerise sur le gâteau, le dernier couplet chanté via une bande vidéo par ce même Ronnie, avant que tout ne s'emballe pour la série de solos de guitares mythique jusqu'à l'explosion finale jouissive ! Tellement énorme, tellement magique, tellement fabuleux ! Merci pour tout, pour toutes ces années, tous ces albums, ces concerts, ces émotions géniales ! Et quel final ! Tout simplement, le moment le plus fort pour moi de cette édition décidément exceptionnelle ! J'attends de pied ferme leur prochain et dernier album qu'ils devraient enregistrer à la fin de l'année !
Set-list Lynyrd Skynyrd :
- Workin' for MCA
- Skynyrd Nation
- What's Your Name
- That Smell
- Gimme Back My Bullets
- The Needle and the Spoon
- Saturday Night Special
- Simple Man
- Gimme Three Steps
- Call Me the Breeze (reprise de J.J. Cale)
- Sweet Home Alabama
Rappels :
- Free Bird
C'est encore sous le choc que je me dirige vers la Temple pour assister à la performance d'un autre très grand groupe, Emperor. Les deux précédentes fois où je les ai vus au Hellfest, c'était à chaque fois un événement que j'attendais avec impatience, que ce soit pour célébrer les 20 ans d'"In the nightside eclipse" ou pour ceux d'"Anthems to the welkin at dusk". Et à chaque fois, c'était absolument monstrueux. Là, déjà, j'arrive alors que je viens de me prendre un coup sur la tête avec la performance des Américains de Lynyrd Skynyrd mais en plus, il y a moins la surprise d'un événement unique. J'arrive en retard vu que les sudistes ont allègrement dépassé leur temps de jeu (mais on les excusera...) et découvre qu'en fait, ils nous refont grosso-modo le coup d'"Anthems to the welkin at dusk" joué de A à Z comme au même endroit deux ans plus tôt(sauf l'outro "The wanderer"). Mais en même temps, c'est tellement bien joué et intense que ce n'est pas trop grave. En fait, la seule chose qui change, c'est qu'on n'a pas l'effet de surprise. Parce que pour le reste, c'est du caviar ! Ihsahn, Trym et Samoth sont impeccables, la performance est géniale. Petite surprise en rappel, alors qu'on s'attendait à voir débouler "Curse you all men!", c'est "Towards the pantheon" d'"In the nightside eclipse" qui est joué, suivi du final classique "I am the black wizards" puis "Inno a Satana". Je dirais presque qu'on a eu droit à un concert classique du groupe, donc en gros, on a eu une heure de show vraiment intense et nickel. Je dois vous avouer que j'ai eu un peu de mal au début à vraiment rentrer dedans vu que j'ai pris un peu de temps pour redescendre du concert précédent, mais quand même, Emperor, c'est magique, vraiment ! Quelle classe sérieux !
Et ce n'est pas fini ! Il fait encore jour quand on sort de la Temple pour nous diriger vers la Mainstage 1. On y retrouve Slash avec toujours Myles Kennedy d'Alterbridge au chant et le groupe The Conspirators. J'ai été un peu déçu des derniers albums studio de l'Anglo-américain, mais en concert c'est toujours un plaisir de le voir. J'avais pu le voir à Paris en début d'année où ça avait été sympa avec un principal changement depuis les précédentes tournées. Slash nous joue maintenant un vrai concert solo avec une set-list focalisée sur sa carrière à lui tout seul (enfin lui et son groupe actuel). Donc pour faire simple, ceux qui sont venus le voir en espérant entendre pleins de tubes des Guns, c'est rapé ! Seul "Nightrain"" sera interprété, comme à Paris, pour un résultat énorme avec une ambiance de folie dans le public. Même si je suis moins emballé par sa carrière solo, ça reste du rock direct avec un véritable feeling et là, Slash est vraiment dans son élément. On le sent plus décontracté et libre de s'amuser sans prise de tête. Myles Kennedy assure le show et réalise une bonne performance. Il laisse le micro à leur bassiste, Todd Kerns, pour l'hommage à Lemmy, "Doctor Alibi". Bref, un concert super plaisant avec un groupe appliqué, super pro tout en restant super décontracté - Todd Kerns, c'est un peu la rock star qu'on aimerait être, super style, sans chichi et qui balance la purée ! Et puis bon, Slash, quoi qu'il joue, on trouverait ça fabuleux tellement il est un guitariste hors norme. Voilà, peut-être pas le concert du festival, mais une heure et quelques vraiment pas perdue ! Merci Messieurs !
Set-list Slash :
- Ray's Goodbye
- The Call of the Wild
- Halo
- Standing in the Sun
- Back From Cali
- My Antidote
- Serve You Right
- Boulevard of Broken Hearts
- Mind Your Manners
- Driving Rain
- Doctor Alibi
- You're a Lie
- Nightrain (reprise de Guns N’ Roses)
- Anastasia
- World on Fire
Sans attendre, on part direction la Mainstage 2. Là, ça commence à être difficile de se mouvoir devant les Mainstage, on détecte quelques goulots d'étranglement entre les bars et l'énorme console son des Mainstage, du côté de la N°1. Peut-être un point noir à revoir suite aux derniers aménagements réalisés, même si je peux comprendre la complexité de la tache. Au final, on arrive à se faufiler jusque devant la Mainstage 2 pour un autre événement à ne manquer sous aucun prétexte ! Ils nous l'avaient annoncer un an jour pour jour (et même au tic tac près à la même heure), Slayer va nous jouer ici maintenant leur tout dernier concert en France de leur carrière dans le cadre de leur tournée d'adieu qui doit se terminer en Californie en fin d'année (le jour de mes 40 ans - si vous ne savez pas quoi m'offrir comme cadeau...). Alors je sais, les derniers concerts de Slayer ces dernières années (depuis en gros 10 ans), ce n'était pas fabuleux, plus proche du chemin de croix que d'une mandale en pleine gueule. Il y a deux ans au même endroit, ça faisait mal à voir. Donc là, franchement, je voulais être là plus pour rendre hommage à un groupe fabuleux qui a changé la face du metal ces presque 40 dernières années que vraiment pour assister à un gros concert de thrash qui défouraille sachant Tom Araya fatigué. Slayer devait clore cette journée 100% thrash sur la Mainstage 2 et il fallait bien le faire ne serait-ce que pour finir en beauté. Le groupe déboule, déjà visuellement, c'est clairement l'apocalypse ! Je n'avais jamais vu Slayer avec une telle débauche de moyens, un décor sur les écrans incurvés vraiment impressionnant, on est direct dans l'ambiance. En plus, les jeux de flammes sont parfaitement bien pensés, bref, tout est réunis pour un concert d'adieu visuellement au poil. Ça commence doucement, mais assez vite, je remarque qu'Araya a la niaque (c'était quand même le point noir ces dernières années, avec Gary Holt qui a toujours eu beaucoup de mal à faire oublier Hannemann). Et puis assez vite, avec "Postmortem" et "World painted blood", ça se lâche complètement. Paul Bostaph est plus carré qu'à l'habitude, Holt complète bien Kerry King, bref, la sauce commence à bien prendre. Et ça ne sera que crescendo. Je me demandais si ce n'était pas un enthousiaste seulement lié au fait que c'était la der des ders. Mais honnêtement, non ! Déjà le son, comme pour 90% de cette édition, est tout simplement parfait ! Puissant et super clair. Visuellement, ça en jette avec ces flammes synchronisées à la musique, en arc de cercle ou créant des croix inversées. Le rendu est terrible ! Et puis vraiment, on sent que le groupe donne vraiment tout, comme s'ils étaient soulagés (surtout Araya) que c'était la dernière ligne droite, qu'ils pouvaient se lâcher, qu'après cette tournée, c'était les vacances permanentes et que les fans méritaient vraiment qu'on leur dise merci une dernière fois. Là encore, le temps imparti d'1h15 sera largement dépassé d'un bon quart d'heure, mais quand ça aligne les "Black magic" et autres "Angel of death", on les laisse jouer ! Vraiment, c'était le jour et la nuit par rapport à leur performance de 2017 où ça en devenait gênant ! Les dernières notes d'"Angel of death" bouclées, Tom Araya reviendra sur scène pour remercier les fans du soutien pendant toutes ces années. On le sent vraiment très touché et ses adieux sont clairement émouvants, à la limite de verser une petite larmichette. Et nous aussi, quelques heures après les adieux de leurs compatriotes de Lynyrd Skynyrd. Merci pour tout Messieurs ! Merci pour toutes ces années, ces albums, ces concerts déments ! Il nous restera pour toujours tous ces albums emblématiques !
Set-list Slayer :
- Delusions of Saviour
- Repentless
- Evil Has No Boundaries
- World Painted Blood
- Postmortem
- Hate Worldwide
- War Ensemble
- Gemini
- Disciple
- Mandatory Suicide
- Chemical Warfare
- Payback
- Born of Fire
- Seasons in the Abyss
- Hell Awaits
- South of Heaven
- Raining Blood
- Black Magic
- Dead Skin Mask
- Angel of Death
Pfiou, que d'émotions ! On se rend compte qu'on arrive petit à petit à un époque charnière avec année après année tous ces grands groupes des années 60-70-80 qui tirent leur révérence les uns après les autres, avec à chaque fois une part de nous-mêmes qui s'en va en même temps. Combien de temps cela va-t-il durer ? Et surtout, jusqu'à quand aurons-nous encore l'occasion de voir ces légendes du rock et du metal ? Plus que jamais, n'ayons aucun regret et faisons le maximum pour voir ces groupes tant qu'il en est encore temps, les soutenir, leur rendre hommage. Le prochain concert pourra être le dernier...
Et pour ce Hellfest 2019 alors ? Eh bien, ce n'est pas encore fini !! Alors là c'est clair, on est sur les rotules ! Ce dernier jour aura lui aussi été chargé, long et émotionnellement intense. On approche des 1h du matin et il faut retourner au charbon ! Le sommeil attendra ! Alors oui, il y a bien Tool, la tête d'affiche du jour sur la Mainstage 1 qui a décidé de cet horaire bien tardif pour jouer son set, mais nous ne sommes pas spécialement fans des Américains. Les fois où je les ai vus par le passé ne m'ont pas spécialement emballé. Et puis bon, sur la Temple, pour terminer en beauté ce festival haut en couleurs, rien de tel qu'un bon Tormentor ultra-culte venu directement de Hongrie avec toujours à sa tête le monstrueux Attila Csihar ! Là, je vous l'avoue, c'est dur ! La fatigue, les pieds défoncés par 4 jours à piétiner, les oreilles douloureuses, tout me dit qu'il faut en rester là, mais non, on ne va quand même pas louper la performance des Hongrois surtout après les avoir vu l'année précédente à Rennes pour un set fabuleux ! Et il faut dire que la fatigue a dû gagner pas mal de festivaliers parce que 5 minutes avant le début de leur performance, il n'y a pas foule sous la Temple. Heureusement, les choses vont rapidement s'améliorer avec une affluence acceptable pour ce dernier concert de cette édition. Attila arrive avec tout son attirail et son maquillage super travaillé, faux sang inclus. Le groupe est underground jusqu'au bout des ongles et va ne nous interpréter que des titres des années 80 jonglant entre "Seventh day of doom" et "Anno domini". Le groupe se lâche moins que l'année précédente, mais Attila assure le show, toujours avec ses vocaux totalement halluciné. On le sent bien à toujours vouloir expérimenter, traquer cette émotion, ce son démoniaque, cette atmosphère répugnante, ce malaise constant. Le thrash metal old-school fait son p'tit effet, toujours très cru, limite punk par moment. Alors là aussi, difficile d'être encore totalement à fond après cette journée longue, mais rendons à César ce qui lui appartient, le groupe aura assuré un bon set solide, malgré un positionnement sur l'affiche pas évident. Mais au moins, seuls les aficionados de la formation auront été présents !
C'est sur cette dernière performance que cette édition 2019 du Hellfest s'achève. Le sommeil sera particulièrement réparateur et sur le chemin du retour, on ne peut que remercier une dernière fois les membres du staff du fest pour leur travail continu sur ces 4 jours (c'était la même équipe le jeudi pour le Knotfest) et en leur disant à l'année prochaine.
Cuvée particulièrement réussie
En guise de bilan, difficile de ne pas se répéter année après année, mais pourtant, je ne cesse de le dire, le Hellfest est un festival exceptionnel, de par sa taille, son professionnalisme et son affiche chaque année impressionnante. Quoi qu'en disent les metalleux les plus die-hard, le Hellfest nous propose à chaque fois des conditions optimales pour vivre des concerts magiques avec surtout une affiche très bien pensée mélangeant grandes légendes du genre, formations plus modernes talentueuses, groupes cultes pour connaisseurs avisés ainsi que de jeunes formations qui en veulent. Après, chacun fait son programme selon ses goûts. Cette année, comme je le disais, l'affiche n'était pas pour moi aussi grandiose que les années précédentes, et pourtant... Oui, pourtant, j'ai passé un fest incroyable ! Le vendredi et le dimanche auront été super impressionnants ! En plus le son aura été sans aucune hésitation le meilleur depuis que je viens il y a maintenant 7 ans. Difficile de faire une sélection tellement les moments forts auront été nombreux, mais quand même, les adieux de Lynyrd Skynyrd et de Slayer auront été particulièrement émouvants et intenses. Je n'oublierai pas non plus les performances incroyables de King Diamond, Whitesnake, Carcass, Emperor, Ultra Vomit ou ZZ Top ainsi que les découvertes de Wiegedood et surtout Aorlhac, sans oublier non plus Death Angel, Sublime Cadaveric Decomposition et autres Slash et tellement d'autres, j'en oublie... Bref, vous l'aurez compris, cette édition 2019 aura vraiment été pour moi un très grand cru avec d'excellents sets ! Et c'était pas gagné ! Et puis les conditions d'accueil sont vraiment optimales. Je ne peux que tirer mon chapeau une nouvelle fois à l'organisation du festival et tout le staff tel
Mots clés : Festival, Hellfest, Clisson, metal, rock, hard rock, metal extrême et Nicko
Dernière mise à jour du document : mercredi 7 août 2019
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