Shining (SUE) › X - Varg utan flock

Mine de rien, on arrive bon an mal an au dixième album studio de Shining (sans compter l'album 8 1/2). La bande Kvarforth ne laisse pas indifférente, l'attitude du Suédois n'y est pas pour rien. Niveau provocation, Niklas sait y faire. On sait aussi que son humeur n'est pas spécialement stable et cela a eu des conséquences sur son line-up qui n'a eu de cesse de changer au travers des années. Parce que mine de rien, Shining a été créé il y a pas loin de 25 ans ! Il y en a eu de l'eau qui a coulé sous les ponts, des hauts et des bas. Bizarrement, alors que les albums le précédant ne m'avaient pas complètement plu, à partir de "VII: Född förlorare", j'ai été particulièrement surpris par le précédent album, "IX - Everyone, everything, everywhere, ends", où j'ai retrouvé le Shining inspiré et vibrant d'il y a une quinzaine d'années. J'étais donc assez content et impatient de découvrir ce dixième volet des aventures du groupe. Ce "X - Varg utan flock" reste dans la droite lignée de son prédécesseur. Il garde ce côté mélancolique qui imprègne la musique. Kvarforth a décidé de garder la même ligne directrice, du metal presque atmosphérique, calme, triste, presque doom, mais avec toujours cette propension à délivrer des riffs heavy boostés avec une bonne rythmique enlevée. Le côté heavy est toujours bien présent avec des leads de guitares bien présents et mis en avant. On sent le guitar hero qui habite son soliste ! Les blasts beat sont aussi là pour donner un bon côté agressif brutal qui rappelle bien que Shining, à la base, c'est un groupe de black metal. Sur le papier, l'album est classique, bien réalisé, bien écrit. On sent que le groupe ne s'est pas foutu de la gueule de son public. Oui, mais voilà, il ne reste pas grand chose de l'écoute du disque. C'est bien foutu, mais l'inspiration n'est pas là. On a vraiment en face de nouveau un disque trop similaire au précédent et qui manque de génie. Il va bien subsister un "Gyllene portarnas bro " superbe, lancinant, tout en progression avec une très belle évolution, seul morceau qui possède le même niveau que l'album précédent, mais dans sa globalité, l'album navigue dans un océan de mélancolie convenue et mal exploitée. Le final "Mot aokighara" est même super chiant, long, sans aucune accroche. L'interlude au piano de Chopin est quant à lui magnifique, le choix est particulièrement judicieux. Ça fait quand même un peu léger pour sauver l'album. On sent que Kvarforth s'est appliqué à ressortir la même recette que précédemment. Le style du groupe joue maintenant beaucoup sur ces guitares aériennes qui donnent ce côté si mélancolique de la musique du groupe, mais passé cet effet, il ne reste au final pas grand chose, hélas. Le disque est propre, bien réalisé, simplement, il n'est pas particulièrement puissant et ne prend pas aux tripes comme ce qu'il a pu produire par le passé. L'album se laisse écouter, mais il possède beaucoup de longueurs inutiles. Vraiment dommage, il y avait matière à faire un disque profond et percutant. Peut-être Kvarforth est-il allé au bout de son concept ?