Vous êtes ici › Les groupes / artistesKEdward Ka-Spel › Laugh China Doll

Edward Ka-Spel › Laugh China Doll

cd • 11 titres • 00:00 min

  • 1Lilith's Daughter
  • 2Eye Contact
  • 3Lady Sunshine
  • 4Find The Lady
  • 5Requiem
  • face b
  • 6Suicide Pact
  • 7Paradise Then
  • 8Irrational Anthem
  • 9Lisa's Funeral
  • 10The Glass Moved By Itself
  • 11Atomic Roses

informations

Mixé par Pat Bermingham et Patrick White - Remasterisé (bandcamp) par Raymond Steeg

https://edwardka-spel.bandcamp.com/album/laugh-china-doll-2020-remaster

line up

Edward Ka-Spel (chant, claviers, marteau)

chronique

84. Les Legendary Pink Dots n’en sont qu’à leur 2ème album, et déjà Ka-Spel donne une suite à son 1er EP, ‘Dance China Doll’, sorti plus tôt dans l’année. Voici la suite de ce qui s’avèrera une série de 5 disques estampillés China Doll pour le songwriter, qui enregistre dans le minuscule studio de Pat Birmingham, patron du label InPhaze. Un label solidement ancré dans la minimal wave (Solid Space, Portion Control…), genre qui étend alors ses squelettiques tentacules sur une Europe inconsciente. Et c’est ce qu’on retrouve ici. Une minimal wave façon Ka-Spel bien sûr, langoureusement siphonnée, stylistiquement située entre Curse et Faces in the Fire. Un 1er album encore assez dépouillé mais qui donne à entendre une maîtrise très surprenante des percussions, timbres et samples que permettent un synthé… On sent que chaque compo, même les plus anecdotiques, ont bénéficié d’un travail d’arrangement minutieux et amoureusement bricolé par Ka-Spel, dont l’écriture progresse alors à une vitesse vertigineuse. La face A est un ensemble parfaitement agencé d’historiettes glauques, tranches de vies de personnages traumatisés à divers degrés comme les affectionne l’auteur. On oscille de façon étrange entre désespoir et danses d’halloween, aidé par les accents furtifs et nocturnes de ces synthés félins. Dès Lisa’s Funeral, le côté théâtral-amateuriste de Ka-Spel semble bien rôdé ; texte chantonné, presque parlé, sans vraiment de mélodie, et assourdi par un effet sur la voix par-dessus le marché. Kitsch et cold, à l’image de Requiem, morceau à part qui peut totalement charmer comme rebuter avec ses chœurs synthés dignes de Gold, des paroles façon « note de suicide d’un ado de 13 ans », jusqu’à ce cri étouffé sur la fin… Ka-Spel est-il ce naïf un peu attardé ou juste un maître dans l’art du cabaret Burtonien (difficile de ne pas se faire son propre remake hilarant de « Vincent » à l’écoute de ce Requiem). La réponse est sans doute dans Suicide Pact, le joyau débutant la face B dans une sorte de ballet festif pour zombies… Ka-Spel propose une roulette russe qui se mue bien vite en invitation enjôleuse à « rejoindre le cirque avec les freaks »… Curieusement, il n’a jamais vraiment fait partie de la culture gothique, que tout concourt ici à évoquer… Culture qui, elle, adoptera instantanément et durablement son groupe. À l’écoute d’un tel disque, c’est l’évidence. Même si il y a d’ores et déjà autre chose dans ces irruptions de samples incongrus, dans ces choix de sons de synthé, surtout. Ceux de Irrational Anthem font carrément penser aux délires exotico-percussifs de Shaking the Habitual, le dernier The Knife, 30 ans plus tard ! Le côté découverte joueuse des premiers synthés bon marché se marie à merveille avec le rigoureux canevas minimal wave, qui interdit toute variation d’intensité au cours d’un morceau, permettant ainsi des bijoux de retenue poisseuse (Lisa’s Funeral). Le meilleur a été gardé pour la fin : Atomic Roses, qui est tube new wave là-bas sur Mars, et parvient à nous rendre mignon et poétique … l’apocalypse nucléaire, rien que ça. Un des plus géniaux textes de l’artiste ? On ne sait pas trop comment, mais ce titre marque profondément, déjà par une première partie plus pop et efficace que beaucoup de « vraie » new wave (avec budgets studio et coiffeur conséquents), enfin par un final superbe, qui tisse une intensité dramatique quasi-Brechtienne avec 3 notes de casio et de la reverb, et déjà ces rythmiques cassées qui tendent vers le ternaire. Il y en a qui trouveront tout ça bien filiforme et maladroit, pour sûr, mais on ne peut que leur conseiller de persévérer, tant la musique de Ka-Spel garde à cette époque cette part d’enfance si pop et universelle, bien plus mémorisable et chantonnable que du Cure ou du New Order pour ma part. Un disque qui a de toute évidence été conçu de nuit, ou en tout cas dans la pénombre, et qui y prend par conséquent toute sa dimension, espace exigu bien particulier où dansent de drôles de damnés qu’on a envie de rejoindre au lieu de fuir.

note       Publiée le jeudi 23 mars 2017

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

Paul Roland - Danse macabre

Paul Roland
Danse macabre

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Laugh China Doll" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Laugh China Doll".

    notes

    Note moyenne        3 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Laugh China Doll".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Laugh China Doll".

    Kagoul Envoyez un message privé àKagoul

    je me suis payé l'intégrale des pink et de KA, un délice ! celui est excellent mais alors les suivants sont de purs joyaux !

    Note donnée au disque :       
    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Tiens, moi qui justement replongeais.