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Edward Ka-Spel › Eyes ! China Doll

lp • 9 titres • 00:00 min

  • Face A
  • 1Mirror Soul 3:00
  • 2Avengelist 2:58
  • 3God In A Cupboard 3:58
  • 4Blowing Bubbles (Pt 2) 4:00
  • 5Six Cats On A Dead Man's Chest 5:00
  • Face B
  • 6'Joey' - The Video 1:30
  • 7The Char Char 3:34
  • 8Intermezzo 0:40
  • 9Hotel Blanc 15:23

extraits vidéo

informations

Produced by Hero Wouters at his studio at Brouwersgracht 771, Amsterdam.

"Dedicated with purest love to Marylou." - Pochette atrocement dérangeante par Babs Santini, alias Nurse With Wound. - La réédition cd contient 6 titres bonus

line up

Edward Ka-Spel (voix, claviers, électronique, glox), Hero Wouters (claviers, électronique, "sephtesmesc"), Lady Sunshine (voix), The Angels ("Angelic Insertions")

Musiciens additionnels : Neel Holst (saxophone sur la 3), Matthieu Keizer (marimba sur la 6)

chronique

  • baroque pop / minimal wave minutieuse

“You might be feeling lonely, but be assured, you’re not alone”. Phrase plus qu’appropriée pour entamer l’œuvre la plus cinématographique de Ka-Spel, véritable concentré d’images et d’émotions contradictoires. Chaque titre s’enchaîne par un fondu, et l’on glisse progressivement d’une première chanson sur la sanglante chrétienté (thème qui allait devenir plus que récurrent chez Ka-Spel) vers plus de douceur, pour en arriver au romantique Blowing Buggles Part 2, pépite de pure new-wave fleur bleue à faire passer Robert Smith pour Vladimir Poutine. Un îlot de naïveté et de tendresse dans ce qui ressemble bien à un disque gothique – l’intro cherche clairement à nous induire en ce sens, en tout cas - sous ses synthés tout aigrelets et clairsemés. Six Cats on a Dead Man’s Chest renoue avec les sérénades à 3 temps faussement médiévales entendues l’année d’avant sur The Tower. A partir de là, le disque bascule dans une autre dimension, où samples et fantômes se bousculent littéralement à l’écran, une vielle toile jaunie au fond d’un cinéma miteux d’Europe de l’est. C’est un film muet dont un clochard aux yeux révulsés ferait la B.O. en mode ciné-concert, juste en tournant la manivelle de son orgue de barbarie… Ka-Spel ressemble plus que jamais à un Syd Barrett période "Piper…", mais revisité par la Hammer, et ayant troqué le Swingin’ Londres pour les squats d’Amsterdam. Vu la réussite de l’album précédent, il décide de récidiver, dans le studio d’Hero Wouters, entouré de musiciens locaux. Mais comme pour les Dots, la continuité avec les disques précédents ou suivants est totale. Notre conteur lunaire inaugure même ici un nouvel archétype de sa mythologie informe : l’Hotel, qui deviendra une série de morceaux lents, longs et lugubres, mettant en scène des personnages masculins engloutis par le désespoir. Hotel Blanc constitue le patron qui servira de base à cette nouvelle forme de chansons. Le film de série Z continue, avec un Joey-The Video qui voit un bébé-monstre genre Eraserhead devenir une star, et tout semble finir bien. On dirait que Ka-Spel est de bonne humeur. Le voilà qui danse le Char-Char, un vrai tube, enivrant et coloré, qui surgit comme un manège enchanté qui s’approche en ondulant, même si ici les enfants ne rient que de tôle froissée et de chair calcinée, en font des jeux de mots et des allitérations en cascade. Ka-Spel s’amuse beaucoup et nous aussi, dans ce train fantôme qui bifurque soudain vers une chausse-trappe inattendue (Intermezzo)… La joie sadique n’était qu’un leurre, nous voici frigorifiés, face à un réceptionniste décrépi aux airs de Charon : Hotel Blanc, entrecoupé d’une séance de cut-up/sampling dada à rendre fou, à la Revolution N°9. On sent que Nurse With Wound et son Homotopy For Marie sont passés par là. Sauf qu’ici, la musicalité est omniprésente, et tout semble servir cette histoire de vieux garçon : l’immensité du hall, la chambre d’hôtel froide et inaccueillante, la brutale chute dans le coma, la danse du temps qui file pendant qu’il croupit dans son sarcophage, tel Vincent Valentine, puis le songe… Et enfin le retour du thème, sur fond d’un sample de voix en boucle, comme un cri résonnant dans le vide. Autant l’album avait commencé par les titres les + difficiles, à rebrousse-poil (comme la majorité des disques où Ka-Spel prend part), autant on voit mal qui pourrait résister à cette face B, où l’artisan un peu toqué se mue en maître sorcier. Sur cette toile il draine son flot d’images, et du vieux linceul fit une tapisserie, pour châtier le blanc, couleur de la solitude. Chef d’œuvre.

note       Publiée le vendredi 29 juillet 2011

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Juste pour mentionner que Ka-Spel remercie NWW ds les credits, ainsi que Organum (présent sur Spiral Insana) et Current 93.

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Ce disque ouvre en entier, et dans l’ordre, la compilation Down in the city if heartbreak and needles, chez Soleilmoon.

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sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

Superbe album, en effet! Digne du meilleur des Legendary Pink Dots

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