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Eyvind Kang › Athlantis

cd • 12 titres • 41:47 min

  • 1Ministers Of Friday1:04
  • 2Vespertiliones1:07
  • 3Andegavenses5:09
  • 4Rabianara5:35
  • 5Inquisitio3:41
  • 6Ros Vespertinus5:02
  • 7Conciliator2:36
  • 8Iupitter1:28
  • 9Repetitio3:17
  • 10Lamentatio3:26
  • 11Athlantis4:49
  • 12Aquilas4:33

informations

Produit par Mell Dettmer et Eyvind Kang. Musique commissionnée par AngelicA et l'Altro Suono Festival. Co-produit par Massimo Simonini, AngelicA et l'Altro Suono Festival / Teatro Comunale di Modena (Italie). Enregistré en concert par Roberto Monari, 7 et 8 mai 2004 au Teatro Comunale di Modena. Enregistrements additionnels par Thilges, Peter Stuart, Mell Dettmer. Mixé et masterisé par Mell Dettmer à l'Aleph Studio et Sinister Kitchen, Seattle, Etats-Unis, novembre 2006.

Musique par Eyvind Kang. Texte par Giordano Bruno et Marbode. Illustration par Shino Mikami. Les gravures à l'intérieur du livret sont des reproductions de Ramon Lull (Introductoria Artis Demonstrativae) et de Bernhard Mahler.

line up

Jessika Kenney (chant), Mike Patton (voix), Alberto Capelli (guitare, sitar), Walter Zanetti (guitare), Ensemble di Ottoni di Modena (trompette, trombone, tuba), Coro da Camera di Bologna (choeur), Aldo Sisillo (chef d'orchestre), Pier Paolo Scattolin (maitre de choeur), Giovanna Giovannini (assistant)

chronique

Eyvind Kang est un homme que j'ai peut-être vu en concert, à peine caché sous une capuche, dans une salle que j'allais apprendre à connaitre, perdue entre le St Maclou (évidemment) et un marchand de cuisines... Tout en suivant les multiples fils qui partent de Mr Bungle et/ou Faith No More, je découvre au fil des décennies cette constellation d'artistes plus ou moins étranges, se retrouvant souvent pour décrire des paysages sévèrement accidentés : Secret Chiefs 3, les ramifications chez Tzadik, les multiples collaborations... Ici, malgré la pochette qui ressemble à une carte postale de l'Inde du Nord (ses tombeaux, ses palaces, ses ruelles vite inondées, ses bruits, ses odeurs...), on lit le titre, et on se dit que ça parle de... euh, d'Athlantide ? Je ne savais pas que ça prenait un H ; et la musique ? Elle nous donne des parties vocales angoissantes, elle donne du chœur, et elle fut enregistrée en public pendant un festival à Modène ; elle dégage de la suie, un peu comme ces colonnes de fumée qu'on retrouve chez Penderecki (et chez d'autres, pas taper, j'ai paumé mon who's who) ; elle livre aussi des chansons plus cinématiques encore, avec ambiance feutrée, entrez dans mon bazar mystérieux étranger, Mike Patton chante en latin, je ne comprends plus rien il est tard, monte une jolie petite sensation d'avoir été drogué et de commencer à halluciner proprement, et tout cela est empaqueté par des américains. Etonnant. D'où sortent-ils toutes ces images surréalistes, exotiques, antiques ? Leur environnement semble si toc, si moche, si ancré dans le plastoc jetable... oui, OK, les grands espaces, ces cambrousses dantesques, mais leurs villes, mazette... des malls les uns derrière les autres comme disait George Carlin je crois... d'où viennent ces sensations venues d'ailleurs qu'on retrouve chez Secret Chief 3 ? Chez Mr Bungle ? Hmm ? Sinon, Eyrvind Kang, violoniste (on ne l'entend pas ici) a écrit la musique. Les textes sont... de Giordano Bruno ! Comme on se retrouve. Le gars a présumé l'infinité des mondes. On lui a répondu "allez, barbecue sur place publique pour le jubilé, hop !". Et puis Marbod de Rennes. Lui je ne le connais pas. Ah, c'est comme ça qu'ils appellent Marbode, OK. Donc, des poèmes en latin. Le rapport avec Atlantide ? Un texte de Giordano Bruno, qui parle de géographie grecque. C'est dans la tracklist. Je ne sais plus, le temps semble un peu faire des loopings depuis tout à l'heure. Ai-je écrit cette chronique ? Il y aussi un poème épique hongrois dans le lot. "Cette œuvre ressemble à un oratorio" nous dit l'auteur dans un liseré de promo sur le web ; les artistes sont venus habiter cet espace sorti de sa tête comme dans une légende ancienne, lui l'américain, vivant dans l'aire du moche, éclectique féru de musique classique, qui a trouvé dans Giordano Bruno un gars avec qui parler et blaguer à travers les siècles, en consultant à Amsterdam son "Cantus Circaeus". Résultat : un melting pot tout touillé, invitant instruments indiens et occidentaux, le chanteur de Faith No More qui chante en latin à propos des planètes, un choeur qui fait peur derrière, qui gargouille la lumière, qui hurle "Hermès" ou qui va, avec Jessika Kenney, tout simplement nous labourer l'esprit de ce qui obsédait cet homme exterminé par le pape en 1600. Eyvind Kang, à l'autre bout du fil, nous a bien arrangé les coussins pour qu'on se vautre tranquille et que l'on chante ou que l'on voit bien. Où en étais-je ? Oui, entre les silences, vous trouverez des rêveries très particulières, ensorceleuses (JESSIKA ! tu chantes beau), pas faciles, des fois très "poinnnn-poin. poin", car ces trompettes sont quand même... arf... je n'aime pas la trompette, oh et puis ce sitar aussi... pfff... un peu cliché, qui me rappelle le flipper Arabian Nights, et ce Patton... qui nous balance son latin comme dans un clip de MTV... MAIS, quand on arrive *un peu* à se détendre, la pipe à la main, on se souvient tranquillement, on ouvre la bouche et on arrive à apprécier cette franche hospitalité d'Eyvind Kang dans son œuvre musicale.

note       Publiée le lundi 9 septembre 2019

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Oui, quand Patton entonne son latin, tout de suite je repense à sa rengaine grand guignol chez Fantômas, dans la reprise de la BO de The Omen. C'est kitschou parfois.

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Rabianara me fait autant flipper que du Penderecki. C'est vrai qu'il est marrant Patton en latin. Ça donne un drôle d'effet, authentiquement bâtard. J'ai sans doute pas les références pour tout apprécier (ou pas) à sa juste mesure, mais c'est toujours intriguant que d'écouter Eyvind Kang, et parfois l'occasion de partir loin, très loin.

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Non, c'est pas de la musique classique Simply Red. C'est juste que l'objet chroniqué parle de planètes et d'étoiles, et ça parle d'étoiles ("Stars" en anglais) mieux que Simply Red (ou mieux que Star Wars). (ou mieux que moi).

    Note donnée au disque :       
    nicola Envoyez un message privé ànicola  nicola est en ligne !

    Je ne savais pas que Simply red, c’était de la musique classique.