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Glass Candy › Deep Gems
- 2008 • Italians Do It Better IDIB011CD • 1 CD
cd • 13 titres • 60:33 min
- 1Introduction
- 2Feeling Without Touching
- 3Poison or Remedy
- 4Animal Imagination
- 5The Beat's Alive
- 6Something Stirring in Space
- 7Theme From Deep Gems
- 8Stars & Houses
- 9Geto Boys
- 10Ms. Broadway Remix
- 11Soft Boundaries
- 12Touching The Morning Mist
- 13Silver Fountain
line up
Johnny Jewel (synthétiseurs), Ida No (chant)
Musiciens additionnels : Eyvind Kang (violon, alto 10), Nat Walker (saxophone tenor 10)
remarques
chronique
Sur cette pochette il y a du rouge, rouge rouge rouge rouge ; il y a aussi du orange, orange orange orange orange - et du jaune, jaune jaune jaune jaune... sans oublier le vert, vert vert vert vert, et surtout le bleu, bleu bleu bleu bleu-eu-eu-euuuu ! Enfin tout ça pour dire qu'il y a des couleurs sur cette pochette... Et que dans cet album, c'est pareil. Même s'il paraît que c'est pas un album... c'est du pareil au blême, avec l'angelot démoniaque Johnny Jewel, ses références sombres et expérimentales incrustées dans du gros tube a priori trivial, ses palimpsestes mystiques composés sur scies radiophoniques, et sa façon de transcender ses idoles en toute décontraction... voire de sembler plus antique que Kraftwerk et autres synthétisores, ou olibrius minimal-wave, avec son son primordial, tendance intersidéral (ne résistons pas...) Deep Gems se révèle comme le disque culte discret du catalogue Italians do it better, avec des airs de jumeau secret de B/E/A/T/B/O/X - moins ronflant, mais plus insidieux, et tout aussi magnétique. Avec une ambiance magique... L'insouciance festive ne s'y dépareille jamais d'un arrière-goût d'éveil au monde, toujours à la lisière du bad trip et de l'angoisse, occasion pour Johnny Jewel de tendre ses pièges mélancoliques. Cette supposée sélection de fonds de tiroirs est brillante. Si tous les fonds de tiroirs étaient comme ceux-là, si seulement... Ces faces B et autres chutes studios en réalité ciselées avec soin renferment bien les "gemmes profondes" annoncées par cet intitulé racoleur. Confirmation rapide dès l'enchaînement minimal-fatal "Feeling Without Touching"/"Poison or Remedy"/"Animal Imagination"... Et ça ne faiblit pas du tout sur la durée, au contraire, je dirais même que ça s'affine... M'en soit témoin cette facétieuse version de Iko Iko sur le "Mind playing tricks on me" des Geto Boys, ou ce "Soft Boundaries" délicieusement spatial. Ce qui ne serait que démos et remixes sans intérêt chez tant d'autres a chez Johnny Jewel des airs de hits nouveaux, de remodelages poétiques... Alors, que dire de ce "Touching the Morning Mist" lancinant et étrange, onirique même, qui concoure au titre de plus bel instrumental jamais créé par son auteur ? Ou du final "Silver Fountain", sommet de trouble et d'érotisme, pantelant, incertain, nous laissant dans le même état... Mirifique... Ceci n'est pas une compilation, c'est une constellation ! Et la liste des titres semble encore avoir été mûrement réfléchie, agencée pour fonctionner en échos, se répondre en miroirs, jusqu'à cet artwork recto et verso à base d'US flag qui, on l'aura compris, reprend dans un ordre qui va de la côte Est à la côte Ouest les paroles de "Digital Versicolor" (ici "Stars & Houses", une version plus chatoyante... et triste). Johnny est un maniaque, il adore les sons, les textes et les images qui se reflètent... Quant à Ida No, elle qui passe facilement pour une dégingandée spasmodique aiguë par rapport à la laiteuse Ruth Radelet, elle est bien mieux que ça. Elle peut jouer à l'allumeuse ou au MC, faire sa crâneuse autant qu'elle veut : cette fille est touchée par la grâce. Et montre qu'elle peut tout aussi bien jouer les souris de gouttière et poser sur des morceaux ultra-nocturnes, secrètement glauques, où les claviers de Johnny la sertissent de milles reflets et éclats, comme ce ciel aux étoiles parfaitement poinçonnées... Ida pour ses détracteurs chante comme une godiche éméchée en plein karaoké, avec ses petits cris de fée dézinguée qui les irrite, et bien sûr, c'est aussi ce qui fait bonne part du charme Glass Candy, ce côté peut-être pas parfaitement aligné sur le beat, pas professionnel, pas tout ça, mais passionné, fébrile, sensuel en diable, telle la parade d'une bacchante en spandex sous une Lune en néon. Ida est une diva punk. De toute façon elle sait se montrer aussi impériale avec un timbre plus austère, sur l'incroyable "Something Stirring in Space", tout comme plus loin galvaniser les foules de solitudes à coups de "this summer's gonna be sick !" et "come on don't be shy !"... Il y a parfois comme des airs de farces dans Deep Gems, de farces sérieuses, comme cette intro téléphonique d'un temps révolu qui rappelle à dessein Night Drive... de la beauté brute, à ne plus savoir quoi en faire... Ou comment Glass Candy se révèle sous son aspect le plus pur, le plus minéral, avec sa faim d'être à jamais complice de nos errances nocturnes.
note Publiée le mardi 8 janvier 2019
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