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Paradise Lost › Faith Divides Us - Death Unites Us

  • 2009 • Icarus ICARUS 605 • 1 CD

cd • 9 titres • 46:03 min

  • 1As Horizons End
  • 2I Remain
  • 3First Light
  • 4Frailty
  • 5Faith Divides Us - Death Unites Us
  • 6Living With Scars
  • 7Last Regret
  • 8Universal Dream
  • 9In Truth

informations

Fascination Street Studios, Örebro

line up

Nick Holmes (chant), Gregor Mackintosh (guitaren claviers), Aaron Aedy (guitare), Steve Edmondson (basse) , Peter Damin (batterie)

chronique

Les remugles âpres du passé, étincelles cruelles dans un esprit fatigué, appels de reconquête, ou signes-avant coureurs de la sénilité, commandent parfois de bien tristes entreprises... MMIX : voici venir le crève-coeur d'un labeur vain, tel Jean de Florette croyant creuser son puits mais creusant sa tombe sous l'oeil patient de quelque crevure vénale qui serait dans le cas qui nous intéresse, le vieux fan trahi. Dans le monde idéal du métal, Faith Divides Us - Death Unites Us ferait figure de retour en force. Dans le monde réel, les plans de reconquête des jeunes années - perdues à jamais - sont, presque autant que les reformations à but lucratif, monnaie courante depuis quelques temps, exemple Death Magnetic. Ici, tout les éléments qui ont fait Paradise Lost il y a bien longtemps avant son revirement pop, ne sont que des réminiscences amères, des coups de burin sur une stèle, applaudis par la foule. Donc, en un sens : c'est doom. Nick Holmes s'est même laissé repousser les cheveux putain ; à l'approche de la quarantaine faudra que je fasse bien gaffe aux dérives esthétiques de la nostalgie... m'étonne pas non plus d'apprendre d'un de nos membres qu'ils renient Believe In Nothing, ces entrepreneurs de rock stars à la noix. Qu'ont jamais été ces gothiques, sont-ce des métalleux ? Les deux mon général, et pas un plus que l'autre; et pour cette fois, c'est le métal qui a pris le dessus. Leur sens presque inné d'inspirer la grâce avec l'outillage de la laideur, a désormais fusionné sous la forme d'une enclume qui leste leur musique, tel le poids d'un remords inconsolable qui empêche d'avancer. Doom. Peut être pas comme ils le voulaient, ou l'entendaient, mais doom. Toujours et plus que jamais le vocaliste pile entre James Hetfield et Dave Gahan qu'on aurait jamais eu l'idée d'inventer s'il existait pas, notre Nick Holmes ; et Icon, Shades Of God plus que tout autre, et peut-être aussi One Second : oui, de tout ça il est bien encore question ici, et ces reflets d'un passé de douces batailles qu'on sent affleurer à la surface suffisent à faire de Faith divides un album franchement recommandable. Mais froid, détaché, sans lueur dans le regard, sans passion... Doom. Sans parler du lieu commun de la lenteur, non... doom : dans l'esprit, le pliage de dos, la sécheresse de l'âme. Même sur ses arabesques de heavy-metal pompier, des intros au-delà du cliché ("Frailty"), même sur de brefs passages musclés limite metalcore, succédant à des arpèges délicats qui ne donnent plus vue sur le bleu de la mer mais évoquent le gris sans éclat des vieux outils (le titre éponyme révèle tout, écoutez mes amis, et comprenez). Paradise Lost n'a peut être jamais autant inspiré la rocaille... la pochette donnait de toute façon déjà le ton, on savait qu'il ne fallait pas y croire, ne plus croire, car même eux n'y croient plus. Et puis, en étant attentif aux paroles limpides que Holmes nous beugle sur "In Truth", le final, on comprend qu'il y a une forme d'honnêteté dans cette parade malhabile. La foi divise, donc autant ne plus en avoir du tout... et sentir le sapin, pour tous les réunir. Paradise Lost fait donc, du début à la fin de cet album terne et sans noblesse, ce qu'il peut faire avec les armes indignes de la reconquête et du reniement : retourner au charbon. Enchaîner en bon artisan les plans, les accélérations, les breaks efficaces, les cascades généreuses de riffs à l'ancienne, autant de motifs usés et artificiels, portés par l'énergie désespérée du brave bossu. Ô, mon gentil, mon vieux Paradise Lost. Toi qui est de bonne volonté, de si bonne volonté... et qui me lèse le coeur de ton martèlement, empâté. Pathétique. Semblable à ces gros papillons de nuit empotés, attirés par la lumière des maisons aux fenêtres restées ouvertes, trop lourds pour voler avec adresse, comme celui qui tape le plafond juste au dessus de ma tête.

note       Publiée le mardi 4 septembre 2012

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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M'a fait un peu chier à la réécoute. Pas chier de chez chier, hein, ça reste du bon Paradise Lost transitoire et de croisière, mais gentiment chier, malgré ses indéniables qualités, sa fiabilité...... J'intervertirais bien la pochette de Medusa avec la sienne. Car Medusa a bien plus en vérité (je vous le dis) ce ton pierreux, gris, médié-veau. Ici le gros caillou grognon est plus lustré, plus apprêté que dans mon souvenir.

taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Un bon album, un peu entre 'Paradise Lost' et 'Requiem', je trouve...

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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@torque : ok; ça me rassure lol, attention aux termes que tu emploies bordel ;) chro du dernier à venir, quand j'aurais le courage de le ressortir (d'ailleurs je capte tout juste qu'il manque aussi celle de In Requiem)

Darkstar Seven Envoyez un message privé àDarkstar Seven
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Même opinion que Torquemada.

torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

@Raven : le reniement de "Believe In Nothing" n'a pas l'air d'ordre musical mais plutôt humain (d'ailleurs le groupe défend toujours "Host" et continue à jouer les morceaux de "One Second" sur scène). Il semble simplement que le groupe soit sorti vidé de l'épisode "Host" (rêve de gloire mondiale avec une major puis gros four), fortement endetté auprès d'EMI qui allait évidemment les larguer et que l'écriture et l'enregistrement du disque se soient très mal passés.

Note donnée au disque :