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Nico › The marble index
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Septembre 1968
chronique
Nico est icône, égérie et muse ; mais pas seulement : une artiste à l'univers singulier. Ce mannequin allemand qui débarque à New-York et séduit Andy Warhol est présenté aux membres du Velvet Underground, qui l'accueillent dans leur univers pour un premier album mythique. Immédiatement, la chanteuse de glace et de feu, à la voix profonde comme le brouillard nordique, se lance dans un premier disque en solo, "Chelsea girl" (1968), de la pop plutôt convenue. "The marble index", son second opus arrivant l'année d'après, premier volet d'une trilogie qui se pousuivra avec les non moins fameux "Desertshore" et "The end", change complètement la donne : John Cale débarque à la production et Nico est tout à coup laissée seule face à ses démons, dans une ascèse musicale qui confine au sublime : l'harmonium fait d'elle un ménéstrel des contrées les plus froides, les cordes laissent s'immiscer l'angoisse, les guitares désacordées aux dissonnances lointaines, les percussions à l'abandon, contribuent à faire planer cette atmosphère cauchemardesque issue d'un folklore venu de la nuit des temps. Un univers sombre et inquiétant, qui nous renvoit à nos angoisses les plus primitives, magnifié par cette voix grave et ces arrangements torturés, proprement inouï. Cette musique n'est pas mélodique ni rythmique : mais statique, prise dans la glace, elle raconte, elle peint. Seulement huit titres étaient présents sur l'album original (les deux derniers, non moins géniaux, dont un "Niebelungen" chanté a capella, étant des bonus), pourtant, tout est déjà présent ; les deux albums suivants ne viendront rien ajouter de fondamentalement nouveau. "Evening of light", dernière étape de ce terrible voyage d'hiver, est sans doute le moment le plus bouleversant de toute la carrière musicale de Nico : l'auditeur y est progressivement noyé sous une marée de clavecin qui tournoie en boucles lancinantes, de cordes mugissantes comme les âmes aux Enfers, de stridences d'alto de plus en plus déchirantes, tandis que la voix, imperturbable, reste comme la dernière bouée de sauvetage à laquelle on puisse se raccrocher au milieu du marasme. Nous sommes en 1969. Un disque essentiel.
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commentaires
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- GrahamBondSwing › Envoyez un message privé àGrahamBondSwing
J'avais tenté il y a quelques jours à la turne, en mode ça va passer crème avec les frites et grossière erreur... Au bout de 30 sec j'ai stoppé, un coup à aggraver l'état se santé de la mamie, ça m'aurait retombé sur le dos. Donc, streaming au casque tranquille aujourd'hui et j'ai trouvé ça très bien fait, pas du tout jam d'hippie barge et défoncée comme j'en avais peur. J'en rajoute pas (inutile). Le truc sympa, c'est que le premier morceau de Chelsea Girl s'est lancé en aléatoire juste après et c'était aussi simple qu'un lever de soleil après la nuit, changement d'ambiance mais rien de plus naturel en même temps.
- Note donnée au disque :
- Sam Hall › Envoyez un message privé àSam Hall
Mais quel morceau Evening of light, un des meilleurs de Nico sans hésiter.
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Un autre, mais ça reste une histoire de PMU en effet.
- Alfred le Pingouin › Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin
@goulot : Blaise qui? Le mec du Pari là?
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
@Alfred : dans les conditions que tu décris, on risque pas de la confondre avec Blaze Bailey, du coup ? hashtag les vrais anciens savent