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Dälek › Asphalt for Eden

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Membre Note Date
Klozer      mercredi 28 septembre 2022 - 23:43
Klarinetthor      vendredi 30 novembre 2018 - 14:59
magnu      mercredi 28 novembre 2018 - 20:29
Aplecraf      mercredi 28 novembre 2018 - 11:50
born to gulo      mercredi 28 novembre 2018 - 10:09
Raven      mercredi 28 novembre 2018 - 00:43
Seijitsu      mercredi 28 novembre 2018 - 10:11

cd • 7 titres • 38:09 min

  • 1Shattered
  • 2Guaranteed Struggle
  • 3Masked Laughter (Nothing's Left)
  • 4Critical
  • 56dB
  • 6Control
  • 7It Just Is

informations

line up

MC Dälek (MC, production), Mike Mare (production), DJ rEk (turntables)

Musiciens additionnels : Dev-One (chœurs), Joshua Booth (claviers), Jeremy Winter (basse)

chronique

Oktopus, ce kraken majestueux au milieu des nuées de beatmakers supions, n'est plus agrippé au navire Dälek, qui traverse le passage le plus délicat de sa carrière. Détroit de l'Incertitude... Comme cette perte totale de couleurs par rapport à la magnétique pochette du précédent, Gutter Tactics. Le son à la densité tentaculaire qui tricotait toute l'ambiance d'un album de Dälek est dès maintenant réduit à une toile d'araignée. N'y allons pas parchemins : Asphalt for Eden est un Dälek honorable, mais qui pourrait très bien être utilisé comme B.O. de Lost In Translation. Ce qui n'est pas exactement péjoratif de ma main, et rien qu'une image éloquente pour signifier sa relative innocuité. Incertain, flou, en somme féminin, ce premier album post-Oktopus se présente aux premières écoutes comme un ersatz agréable du Dälek massif que nous avons longtemps connu. L'absence (...) du poulpe Alap Momin se fait bien vite ressentir, et, même si on est bien loin d'un album raté, on est souvent sur Asphalt for Eden dans l'évité, l'esquissé. Le dilué. Pour le néophyte, cela sonnera toujours comme rien de ce qu'il a déjà entendu en hip-hop. Pour l'oreille familière au Dälek d'avant, les beats n'auront, fatalement, plus tout à fait le même poids. Nous devons faire ici le constat lucide de l'aplanissement quasi-castrateur d'un son de nature monstrueuse, vorace, dominatrice. La signature sur un des labels favoris des métalleux citadins ne changera rien au constat ; tout au plus aidera-t-elle à gonfler artificiellement la longueur d'une chronique déjà assez pénible... L'artifice : c'est un peu ça, Asphalt for Eden. Faire comme si. Faire, pour survivre. Mais au moins ne pas faire trop long... Sortir un nouvel album qui n'ajoute rien, mais miser sur l'ambiance. Ce Dälek millésime 2016, de "reformation", est donc plutôt correct. Il est même assez confortable. Est-ce qu'on était prêt à associer ces deux qualificatifs à un disque de Dälek ? Gutter Tactics est trouble, tortueux, torturé. Asphalt est brumeux, tendance fumeux, voire un peu fumiste... Il passe. Il glisse. Son onirisme est plus mono-dimensionnel, son ampleur a du plomb dans l'aile, même si beaucoup sauront à coup sûr savourer l'ambiance très Silent Hill de l'enchaînement vénéneux "Masked Laughter"/"Critical". MC Dälek, toujours aussi massivement monotone au mic, pallie plus ou moins efficacement le manque d'Oktopus en s'attelant lui-même aux instrus - un peu aidé par Mike Mare and DJ Rek - et en assurant plus ou moins l'alchimie, la naissance de visions urbaines désormais plus faméliques, plus vaporeuses... Une chambre d'étudiant douillette dans un immeuble gris, depuis laquelle on verrait, au loin, le Ground Zero laissé par les albums précédents... Ce qui était auparavant un monde de ruines fascinantes aux murs tagués de teintes profondes est désormais principalement circoncis à l'ambiance de ce petit studio tamisé. Mes écoutes les plus mémorables de ce Dälek ont eu lieu alors que je portais mes lunettes de vue. J'avais pensé relever le sample de Noam Chomsky pour mettre en avant la dimension politique toujours saillante de Will Brooks, avant de me souvenir que c'est la forme qui attire au fond, rarement l'inverse... et qu'un Dälek évanescent, éthéré, branché sur cathéter, au charme limité même si somme toute, actif, n'était peut-être pas la chose la plus souhaitable. Mais au final, Asphalt for Eden marque une pause salutaire entre deux albums plus ardus à aborder. C'est une sorte de clairière. J'étais parti pour un score neutre, vu mon sentiment mitigé, mais j'avoue être à chaque fois chaviré par le final brumeux "It Just Is", son aura d'aurore anxiolytique, son magnétisme aussi profond que le turquoise des plus beaux graffitis (digne de la pochette de Gutter Tactics), ses paroles emblématiques ("We are so enamored with that illusion of freedom / Mistook that asphalt for Eden...") et son tenace goût de souvenir... peut-être bien son plus beau morceau... Sur son album le plus diaphane.

note       Publiée le mercredi 28 novembre 2018

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    "Poulpe Alap", "ampleur manquant plomb"... L'allittération est en effet de mise, tu eus même pu parler d'album de la réforme - mais c'eût peut-être été excessivement vachard.

    Note donnée au disque :