Dälek › Negro Necro Nekros

Cette première palette de Dälek, c'est de la bonne. Admirez déjà le beau jeu de mot du titre. Voilà. C'est fait ? Bon… Je ne vais pas m'éterniser. Premier constat: 5 morceaux pour 40 min de musique, c'est plutôt rare dans le rap. Deuxième constat: le style est complètement orgiaque. Le flow de mc Dälek est bien désinvolte, posé mais gras, désenchanté mais pas désespéré, envie de cogner, mais derrière, derrière, c'est un magma samplesque, des cuivres, de la guitare, des sons noise, du beat old school, des percus africaines, des mélodies,… on est bien loin d'Absence ! Déjà parce que Dj Still n'est pas là (et dieu sait quelle place importante il occupe au sein de ce trio maléfique), et parce que Dälek semble préoccupé par d'autres diables, plus politiques, moins personnels… sauf peut être sur ce titre "Praise be the man", de 12 min, à la rythmique plombée et au final bruitiste de tout les diables (décidément). Dälek jouit déjà, c'est certains, d'un style très particulier, en dehors des codes en vigueur dans le milieu hip hop gangrené par MTV et les putes type Eminem, 50 Cents ou autres merdes visqueuses et nauséabondes; il n'aurait d'ailleurs pas dépareillé sur Anticon. Pourtant, c'est chez Ipecac que le bougre va s'installer, rebroussant les poils des intégristes en faisant la première partie de groupe extrême et barrés de la trempe de Dillinger Escape Plan ou Fantomas, se radicalisant d'albums en albums, et collaborant avec des artistes aussi différents que Techno Animal, Faust et même Zu. Un bien beau départ.