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Throbbing Gristle › CD1
informations
Industrial Records Studio, 10 Martello Street, sur TEAC 8 pistes, le 18 mars 1979.
line up
Chris Carter (synthétiseur, rythmes, bandes), Peter Christopherson (bandes, cornet, ordinateur), Cosey Fanni Tutti (guitare, cornet, gristliser), Genesis P-Orridge (basse, voix, violon, gristliser)
chronique
La musique de Throbbing Gristle, si l'on met de côté la dénonciation du caractère violent et inhumain de la société qu'elle porte en elle, cherche à mettre en oeuvre des outils sonores nouveaux pour l'époque, avec cette volonté d'expérimenter en concert, durant des performances plus ou moins improvisées, qui les fait se rapprocher de l'univers de Can ; cette utillisation des premières machines, cette place laissée au hasard qui fera fructifier la mise en sons de l'atmosphère du lieu et du moment, les raproche aussi des happenings de John Cage (le fameux 4'33, où un acteur sort son instrument et ses partitions, puis les remballe et décide de ne pas jouer) ; les moyens techniques, même s'ils sont encore à la traîne sur ce que pouvaient déployer, du fond de leur laboratoire, les compositeurs contemporains "sérieux" familiers du medium électronique comme Stockhausen, sont toutefois suffisants pour atteindre l'objectif que les premiers musiciens "industriels" se sont fixés : le défi, l'instrumentalisation du medium musical pour aller vers autre chose, de plus sourd et de plus profond : extirper péniblement l'inhumaine vérité du système, des ravages qu'il fait subir à la conscience humaine. Art contemporain, courant punk nihiliste. Les performances publiques ont toujours constitué la moëlle de l'art de Throbbing Gristle, dans la mesure où ce sont elles qui permettent de tester de la manière la plus radicale et souvent la plus intenable les limites du spectateur (sonorités insupportables, images chocs...) Sur disque, les témoignages sont nécessairement frustrants... même s'ils sont devenus nombreux, statut "culte" du groupe aidant (il existe une box contenant 24 heures de musique de Throbbing Gristle en concert ! 24 heures !) Sur le fond, que nous apporte ce disque sorti plusieurs années après la disparition du groupe ? Pas grand-chose de nouveau, puisqu'il s'agit de la même expérience que celle de "Heathen earth" : une prestation dans les conditions d'un live, mais enregistrée en studio pour bénéficier d'une meilleure qualité technique. Sauf que celle-ci a été captée un an avant. A posteriori, après la sortie en 1979 de "20 jazz funk greats", TG a-t-il préféré retenter l'expérience et laisser ce matériel-ci dans les cartons au profit d'un "Heathen earth" qu'il jugeait plus abouti ? Je n'en sais rien. Si c'est le cas, cela montrerait une fois de plus que des artistes peuvent être mauvais juges de leur propre création car ce "CD1" n'a rien à envier à "Heathen earth", ou même à la plupart des titres de DOA (on est même un poil au-dessus) : mêmes ambiances crispantes et névrotiques, mêmes montées insupportables d'adrénaline, un son particulier qui n'appartient qu'à eux...Une bonne carte d'embarquement vers les contrées les plus sombres et effarantes de l'electro-indus des pionniers. Dans le livret, chaque membre du groupe fait le point sur ce que cette musique a pu apporter de nouveau et de régénerateur, et c'est fort intéressant. Haut-voltage...
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- 22goingon23 › Envoyez un message privé à22goingon23
au casque c'est un pur délice cosmique de perverse électricité
- Note donnée au disque :
- Solvant › Envoyez un message privé àSolvant
- PSYCHIC TV à Paris (La Maroquinerie) le 28/10/2007.
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
- Bon album et une bien bonne chronique...je mettrais 4,5 pourtant