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Throbbing Gristle › D.O.A : The third and final report of Throbbing Gristle

cd • 15 titres

  • 1I.B.M.2:35
  • 2Hit by a rock2:32
  • 3United0:16
  • 4Valley of the shadow of death4:00
  • 5Dead on arrival6:10
  • 6Weeping5:30
  • 7Hamburger lady4:15
  • 8Hometime3:46
  • 9ab/7a4:30
  • 10E-coli4:16
  • 11Dead threats0:40
  • 12Walls of sound2:49
  • 13Blood on the floor 1:11
  • 14Five knuckle shuffle6:42
  • 15We hate you (little girls)2:08

informations

1978

chronique

Pour beaucoup une révélation, voici le meilleur disque à mon sens de Throbbing Gristle, groupe qui avec quelques autres (Cabaret Voltaire, SPK) inventa la musique industrielle, et dont l'éclatement provoquera la naissance d'autant de projets dont l'influence continuera à être déterminante (Coil, Psychic TV, Chris & Cosey). Pourtant, la fabrication de cet artefact musical étonnament élaboré marque également, du point de vue de l'idéologie, de la transgression sans limites, de l'interrogation perpétuelle du système qu'ils s'étaient fixées au départ, un échec, puisque les membres du groupe s'acceptent comme de véritables musiciens, ayant à coeur de produire des atmosphères qui émanent de la plastique du son, du choix des samples, de l'homogénéïté d'un continuum sonore (créé cette fois-ci entièrement en studio) qui suggère, palpite, et vit... Le spectateur n'est plus comme avant radicalement mis en face de ses peurs et de l'inanité de ses attentes. Il peut à présent écouter la "musique" de Throbbing Gristle en prenant du plaisir - elle cherchera moins à remettre en question son esclavage, sa soumission aux codes du système, ce qui restera malgré tout une visée de l'indus, mais une visée en filigrane, qui ira bien vite s'évanouir dans la grande mascarade electro-new wave des années 1980, bien peu d'artistes ayant réussi à maintenir le flambeau allumé. Passons maintenant à la teneur musicale proprement dite de ce disque. Les sons électroniques crus et minimalistes, l'utilisation rudimentaire de l'informatique (en 1978), les grincements macabres d'un violon désaccordé (terrifiants "Weeping", "We hate you..."), les beats répétitifs décharnés qui accompagnent des échantillons de films, de conversations... suffisent à créer l'atmosphère glauque sur laquelle Genesis P-Orridge pourra débiter sa morne et macabre litanie, la voix souvent broyée dans le mixer ("Hamburger lady"). En d'autres moments, c'est la suspension dans le vide du son concret - mystère de sa provenance et captivation de ses échos (les voix enfantines de "Hometime" avec le son cristallin d'une guitare se répercutant dans des limbes métaphysiques) ; "ab/7a" est un express kraftwerkien lancé à toute vapeur ; "Walls of sound" dresse une muraille sonore hérissée de pointes acérées ; "Hit by a rock" lance un cri primal ; une angoisse étouffante plane sur les répliques d'"E-Coli"... Il faudrait en fait décortiquer chaque titre pour montrer comment, l'un après l'autre, ils génèrent leur monde sonore, leur ambiance propre. Et si Throbbing Gristle se réapproprie peu à peu certains codes du rock et de la pop, il n'en reste pas moins une formation aventureuse et avant-gardiste, qui se joue des sons électroniques et des technologies de l'époque pour créer un disque de terreur psychologique, foisonnant et fascinant, complexe comme un cauchemar - qui passe haut-la-main l'épreuve du temps.

note       Publiée le mercredi 12 avril 2006

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Hazincourt Envoyez un message privé àHazincourt

Il m'aura fallu énormément de temps pour apprivoiser TG (2 décennies), je trouvais leur musique trop étrange et inaccessible dans mon adolescence. Quelque tentatives plus tard (avec des lives) cela ne passait toujours pas. J'ai suivi le chemin inverse en fait, commencé par Coil, PTV et C&C pour enfin arriver à comprendre les codes , la démarche de TG. Désormais je dois dire que ce "D.O.A" ainsi que "20 Jazz Funk Greats" sont vraiment géniaux. J'aime beaucoup "In The Shadow Of The Sun" qui n'est d'ailleur pas chroniquer ici.

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Coste Envoyez un message privé àCoste

Clairement le plus classe des "report", en ce qui me concerne. Le plus musical peut-être.

Hometime ( la création de Cosey) = Love.

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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ah ah ... TG ne s'écoute qu'en vinyle, puisqu'il faut lire leurs 33tours à 45... pffff.
taliesin Envoyez un message privé àtaliesin
@Metallover666 : tu as quel âge ? 4 ans ???
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Metallover666 Envoyez un message privé àMetallover666
Ca existe encore les disques en vinyle ? Mes parents ils en avaient je crois avant les CD, mais c'est plutôt mes grand-parents.