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Throbbing Gristle › 20 Jazz Funk Greats

cd • 13 titres

  • 120 jazz funk greats
  • 2Beachy head
  • 3Still walking
  • 4Tanith
  • 5Convincing people
  • 6Exotica
  • 7Hot on the heels of love
  • 8Persuasion
  • 9Walkabout
  • 10What a day
  • 11Six six sixties
  • 12Discipline (Berlin)
  • 13Discipline (Manchester)

informations

1979

chronique

Enfin du funk sur Guts ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, après l'indus harsh noise et les litanies ultra glauques de son leader tourmenté, la formation britannique décida en 1979 de rendre hommage à ses véritables idoles, j'ai nommé James Brown, George Clinton et Kool & the Gang (dont le "Jungle boogie" a bien évidemment inspiré le fameux "Discipline"). Bon d'accord, c'est une blague (nulle, je sais). N'empêche. Si le détournement des standards commerciaux en vigueur à l'époque devient le sport favori de Throbbing Gristle, force est de constater que leur musique prend peu à peu des contours très audibles. Bien sûr, la pochette et le titre sont là pour parasiter les codes du tout-venant dans les charts de l'époque, pour proposer sa non-musique, pour piéger une fois de plus les prisonniers du système... "20 jazz funk greats" est l'autre grand classique du groupe avec "DOA..." Une musique un peu plus accessible, donc, pulsée, dansante parfois, mais qui en dernier ressort parle tout autant à l'inconscient, se veut le déclencheur de pulsions primitives qui, longtemps enfouies, reffrénées par un surmoi trop puissant, n'en rejailliraient qu'avec plus de force. Cet album est celui de la synthèse : il résume et porte à un certain degré d'aboutissement tout ce que le groupe a pu apporter de nouveau et d'important. Nombreux sont les artistes qui payent encore aujourd'hui ce lourd tribut. La note dominante est celle d'une electro froide et minimaliste, clinique (que des Belges écriront "Klinik"), avec des beats souvent très cheaps et dépouillés ("20 jazz funk greats", "Convinving people", les kraftwerkiens "Still walking" où les beats naviguent de part et d'autre de la stéréo tandis que Genesis P-Orridge se fait entendre d'une voix morne et hésitante, et "Walkabout", avec séquenceur moog et générateur de fréquence au rendez-vous) ; entre deux morceaux pulsées ("Hot on the heels of love", novateur et réjouissant par son côté electroclash, même si un peu gênant sur l'ensemble de l'album), arrivent des intermèdes plus ambient, ténébreux, oppressants ("Beachy head", sa corne de brume synthétique, ses nappes menaçantes et ses... mouettes ; "Exotica", "Tanith"...) Genesis P-Orridge se fait moins présent, mais ses interventions sur quelques morceaux cultes n'en prennent que plus de force : "Six six sixties" (je l'aime bien, celui-là), avec ce qui semble bien être une guitare électrique, "Persuasion", où le minimalisme travaillé avec la précision du scalpel s'avère aussi efficace que le marasme sonore des premiers méfaits, et bien sûr le grand morceau de bravoure, qui justifie à lui seul l'écoute de ce disque : il s'agit bien entendu des deux longues versions captées en public de l'hymne "Discipline", dont je demande d'ailleurs aux vrais fans d'indus, qui se sont faits de la formule "We need some discipline here !" une véritable marque de reconnaissance, le sens réel. Le matraquage provocant de la pulsation, les sons crissants et violents, et les hurlements du leader doivent-ils nous plonger dans un mauvais trip à base de réminiscences d'une invasion nazie, le tout pour dénoncer "l'industrialisation" inéluctable des hommes et de la musique ? Une évocation de IIIème Reich post-industriel et transexuel pour les décadents des pays développés en mal de sensations fortes ? Le stade ultime de la perversion ? Un moment d'anthologie en tout cas, et qui nous rappelle le lieu où la musique du groupe parvenait à décupler sa puissance : sur scène. Cependant, avec "20 jazz funk greats", outre qu'ils deviennent par moments des faiseurs de hits en puissance (le packaging de la chose nous avait prévenus), Throbbing Gristle commence déjà à se répéter, à "faire recette". Reste un classique, un vrai, dont on devra se souvenir au moment des bilans.

note       Publiée le vendredi 14 avril 2006

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Même là Peter il est plus inquiétant que l'autre. C'est dire.

Clara Luciani ! Ah ah putain je suis refait. C'est vrai qu'il y a un truc.

Message édité le 29-07-2022 à 19:39 par (N°6)

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je vois pas ce que tu leur trouve de "pas fréquentables", (N°6), à Pitou et Gégé...

(Là c'est au mariage de Charles et Diana).

Message édité le 29-07-2022 à 19:31 par dioneo

Note donnée au disque :       
GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Tsss Tsss, Sixounet, tu laisses même pas le temps de surenchérir : j'aurai juré voir Clara Luciani, Pat Smear, Johnny Marr et Jorma Kaukonen...

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Ce qui frappe, surtout rétrospectivement, c'est comment Chris & Cosey ont l'air d'être les deux seuls personnes fréquentables du groupe. Genesis, bon, on dirait qu'il vient de planquer le corps, et Christopherson, comment dire... sa coiffure playmobil cache un crane bizarrement disproportionné, très suspect pour un sois-disant être humain.

Message édité le 29-07-2022 à 19:16 par (N°6)

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Stevie Nicks, Tom Jones, Mark E. Smith et Bryan Ferry... Enfin, il me semble.

Message édité le 29-07-2022 à 19:32 par dioneo

Note donnée au disque :