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Muslimgauze › Betrayal

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Copacab      lundi 26 octobre 2020 - 14:56

cd • 11 titres • 76:12 min

  • 1Nabius4:22
  • 2Bloodstain6:06
  • 3Bloodstain7:21
  • 4Druse7:27
  • 5Druse3:34
  • 6Nabius5:58
  • 7Ramallah10:24
  • 8Vensarka6:15
  • 9Ramallah11:29
  • 10Jaffa6:15
  • 11Jaffa7:00

informations

"Remixé" à Manchester en septembre 1993

"Dédié à une réponse arabe unie"

line up

Bryn Jones (tout), Abu Zahedi (?) (remix)

chronique

Novembre 1993 : visiblement remonté devant la poignée de main historique entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, Bryn Jones sort cet album au titre univoque, pourtant bien moins violent et rageur que ce à quoi on aurait pu s'attendre... Betrayal est un disque de la lignée de Veiled Sisters (sorti quasiment en même temps) puisqu'il s'agit d'un essai ambient techno aux effluves plutôt doucereuses, loin des disques electro-indus stridents de Muslimgauze.

Il se montre toutefois beaucoup plus embrouillé que son successeur du fait de l'extrême ressemblance des morceaux entre eux. C'est comme si l'on était plongé dans un dédale, mais cette fois-ci sans guide pour nous montrer les plus beaux bas-reliefs de l'édifice. Seuls le BPM et l'atmosphère plus ou moins toxique différencient réellement les morceaux, ce qui m'évoque une autre métaphore, celle d'un faisceau de lumière traversant plusieurs filtres successifs... Ainsi, à la plutôt claire et entraînante « Nabius » (première version) succèdent deux mixes différents de « Bloodstain », de plus en plus réverbérés et distordus, en un mot malades. Le tempo n'accélère pas sur les deux mixes de « Druse », plus éthérés, et l'on pourrait alors croire à une descente aux enfers linéaire. C'est sans compter l'amour de Bryn Jones pour brouiller les pistes, jouer avec l'auditeur pour lui faire perdre pied ; au détour d'un couloir, on pénètre dans la hautement percussive « Ramallah », improbable hymne dancefloor qui donnerait envie de rouler à fond dans le désert à bord d'un technical, et jouissive lueur au sein d'un album brumeux comme rarement. Betrayal aurait très bien pu s'arrêter au terme de ces 10 minutes, mais comme rien n'est facile pour un écouteur de Muslimgauze, il faudra 30 autres minutes de variations plus ou moins chargées en gaz sarin pour s'extirper du labyrinthe...

Ainsi, Betrayal est trop long, comme hélas énormément de Muslimgauze. Sa monomanie en fait à la fois un mètre-étalon et une release banale au sein d'une discographie aux proportions inimaginables. C'est donc un disque difficile à recommander, mais qui a toujours exercé sur moi une certaine fascination, me conduisant à souvent m'y perdre, avec ou sans substance psychoactive. Quelque chose d'équivoque, aux intentions masquées, impossible à réellement cerner ; une fenêtre donnant sur la psyché mystérieuse et névrosée d'un artiste inclassable.

note       Publiée le lundi 26 octobre 2020

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