Muslimgauze › Kabul

‘Kabul’ marque un pas dans la carrière de Bryn Jones car il est d’emblée publié en vinyl, ce qui n’est pas rien (même si emballé dans une simple pochette en carton écru). Les titres et de l’album et des morceaux précisent la pensée du jeune homme et son attrait pour l’Orient de même que sa démarche musicale. Minimale. Sans exceller, ce second opus sonne pourtant moins brouillon que son prédécesseur, moins daté également, de par un parti-pris dub prononcé, ce qui aide à faire passer quelques sonorités de boîte et de clavier. A peine. Ce n’est qu’en expérimentant ouvertement avec de la dub sur ‘Kabul’ que Jones dévoile un vrai début de potentiel qu’il perfectionnera largement par la suite. Parce qu’il faut bien le reconnaître, ce skeud est chiant comme un grain de sable dans le désert. On sent bien vers quoi tend l’artiste mais tout cela manque quand même d’une vraie ligne de direction; on a l’impression surtout d’écouter des expérimentations sans fin, limite improvisées, pour fixer les effets, les samples orientaux faisant cruellement défaut pour habiller l’ensemble. ‘Ex’ de ce point vue marque un point mais ce n’est pas le Nirvana. C’est en forgeant qu’on devient forgeron et l’intérêt de ces travaux est de démonter que le travail de Muslimgauze aussi prolifique, minimal, voir redondant à maintes reprises qu’il soit a été testé, perfectionné, amélioré, précisé. Jones maîtrisera de mieux en mieux son matériel et son écriture mais pour l’heure, on en est encore à la case ‘chiantos’. Les bonus de la réédition, sans être brillants, sonnent déjà plus épicés.