Succéder à un album de la trempe de "The Great Cessation" n'allait assurément pas s'avérer une tâche parmi les plus aisées. Avec "Atma", Yob tente d'explorer de nouvelles voies, mais là où il prenait un malin plaisir à faire se déliter la matière sur ces précédentes réalisations, il la densifie au contraire ici, la rendant plus brute, plus compacte, plus rugueuse. Moins assimilable. Et malheureusement il faut reconnaître que les deux premiers tiers du disque présentent assez peu d'intérêt, les compositions y sont particulièrement insipides, on n'a même pas droit à un seul riff potable. En raclant les fond de tiroirs, Yob n'aurait pas fait moins bien. Même la présence de Scott Kelly au chant sur "Before We Dreamed of Two" sent la vieille resucée car le morceau ressemble trop à du pur Neurosis période "The Eye of Every Storm". On a vraiment le sentiment que le groupe a fait une erreur de plusieurs degrés dans le calcul de sa trajectoire. Seul le dernier morceau, "Adrift in the Ocean" parvient à faire resurgir le Yob que l'on aime, celui qui sait nous amener ailleurs. Mais un seul titre valable sur tout un album, c'est trop peu. En ce sens, "Atma" est donc une vraie déception.