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YOB / Wiegedood - Le Rocher de Palmer, Cenon, 25/10/2018

par Rastignac › samedi 27 octobre 2018


Style(s) : metal extrême / doom metal

Quand on se balade, il est toujours mieux, toujours plus bien, en somme toujours plus flex et cool et no limit dans le plaiz que de se taper des concerts : ça ajoute de l'agréable au bienheureux. Quoi de plus normal alors que d'aller voir Yob quand on se retrouve dans l'agglomération bordelaise ? Comme ça comme ci ? Hein ?

all you need is yob

"Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort - nous nous vîmes trois mille en arrivant au port". Je vais quand même rassurer ceux qui se disent que le métal extrême se démocratise via télérama : YOB rameute deux fois moins de monde que la disco syrienne. Je dis, ça, je dis rien ! Mais dans le même lieu il y avait trois concerts ce soir là. YOB que vous connaissez (si non, faut connaitre), Omar Souleyman, chanteur syrien réfugié aujourd'hui en Turquie (selon wikipédia), et le trio Joubran, joueurs de oud venus de Palestine, accompagnés d'un percussionniste. Et Yob jouait semble-t-il dans la plus petite salle qui était loin d'être pleine. Mais moi, je m'en fous, je suis sur cette planète pour vivre des concerts avec les chosen few, et je sais que YOB, qu'ils soient devant 10 ou 10000 personnes se la donnent comme des putains de derviches en transe ! On arrive donc par groupes de trois comme par hasard en avance, on essaye de comprendre comment est foutue la salle, des vigiles tous les trois mètres pour dire "vous aller voir ça ? c'est à droite. Sinon, c'est à gauche" ; des stands vendent des billets, mais ces stands sont devant les salles qui ne correspondent pas aux concerts qu'ils vendent... genre on pouvait acheter des places pour le trio Joubran devant la porte du concert de Yob, ou alors l'inverse je sais plus enfin c'était confus et inédit pour ma part, comme l'impression d'aller voir un concert dans un multiplex de zone industrielle, STAR WARS ou "Les petits mouchoirs ?" Hein ? Pop corn ! Bière ! Et la première partie, on n'a pas réussi à prononcer le nom du groupe, et je n'arrive pas à le retrouver encore de mémoire : Wiegedood, black metal venu de Belgique, ayant sorti déjà trois albums, fondé par des "venus d'ailleurs" (Amenra, Rise and Fall, Oathbreaker), qui va vite jouer un black metal très inspiré des classiques norvégiens qui font claquer les dents et pleurer sous la l(r)une mais sans corpse paints. Leur musique ayant déjà été entendue, et ne m'attendant pas du tout à ce type de vibrations je n'ai pas été assez concentré pour être vivement attiré par ce qu'ils font. A part dans certaines accélérations, et blast beats très longs qui ont exercé chez moi une fascination pour le jeu et les mimiques du batteur, je n'ai pas accroché... J'aurais, si je peux me permettre, préféré regarder Dopethrone qui accompagnait YOB sur une partie de la tournée, j'aurais pu enfin hurler "WEEEEEEED", "LAAAAAME" ou "SPEEEEEEEDeuh" en bonne compagnie. Ce concert se termine, la deuxième partie commence. Comme d'habitude les gars montent eux même leur matos, se règlent rapidement, discutent déjà avec des gars dans le public, et on est prêt à recevoir encore notre branlée cosmique. Après étirements et recueillement de rigueur, contemplation et regard idoines, Mike Scheidt et consorts ne vont pas cesser d'être magistraux via une interprétation plus lente et sans faille réelle de trois morceaux de leur dernier et magnifique album et autres mets piochés de ci de là dans leur discographie, à part l'avant-dernier et l’antépénultième peut-être : je ne garde jamais de liste de morceaux, désolé... tout ce que je peux vous dire c’est que cet homme est une bête de scène, mais alors d'une énergie qui me parait proprement Autre, moi qui faiblement arrive à me dérouiller les genoux pour ALLER voir en concert des gens qui font une date par jour comme ça dans toute l'Europe - YOB est à peu près en milieu de tournée européenne après un tour en Amérique du Nord. C'est évidemment psychédélique mais aussi très porté sur la danse binaire du doom, version "je tape avec mon bâton de trente kilomètres de haut sur la Terre, tout tremble et je rugis comme un super sayen en train de chier une pendule". Donc, si vous n'avez aucun problème avec ça, profitez d'être encore vivant pour voir YOB en concert. Ou alors subissez un tremblement de terre. Une rupture amoureuse. Faites des montagnes russes pendant quelques années. Tombez dans le vide. Faites un peu trop de rêves. Vomissez bien, tournez la tête derrière vous, soufflez, inspirez, criez. Tatouages de partout inclus. Cette musique, physique, humaniste, liée comme d'autres à la terre, l'air, le feu et la flotte pourra me faire dire, pris de vertige après cette succession de vagues d'ondes aussi terribles que bienfaisantes que le monde, ma foi, est quand même toujours aussi bien fait, un peu dans la lumière, les ténèbres au fond. "Pas besoin d'être cool" dixit Mike Scheidt, juste un peu de lumière, et mérites dédiés. Énorme musique, énormes gaillards, et énorme concert bien sûr. 6 BOULES. PS : salut aux gutsiens de l'ouest, ça fait plaisir de voir des têtes derrière les pixels !

Mots clés : yob, love, peaceanddeath et guts en vacances

Dernière mise à jour du document : dimanche 28 octobre 2018

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