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Von Magnet › Computador

cd • 10 titres

  • 1Payaso (Para Rogelio) 5:24
  • 2La Centrale Magnetique 5:47
  • 3Carne De Alambre 3:41
  • 4Ira 4:58
  • 5Escorxador 5:16
  • 6Nuevas Cruzes 5:57
  • 7El Grito 5:32
  • 8Transito 4:11
  • 9Diz Me Un Si (Sephardite) 5:18
  • 10Save The Last Death (A Waltz) 5:18

informations

Titres 1 à 7 enregistrés live au Theatre Del' Alibi.

line up

Flore Quétier, Phil Von, + de nombreux invités crédités dès que je retrouve mon livret

chronique

  • danse pour la fin d'un monde

Von Magnet tout entier est une pièce de théâtre. Celui des hommes et de ses passions ; c'est une danse oecuménique dans toute sa multiplicité et sa dramaturgie. Les mythes prennent forme, l'énergie devient figure ; surgissent alors dans un tourbillon sauvage danseurs et machines, cris et pleurs, rires et joies. Il est un point focal pour une multitude de cultures ; ibériques, arabiques et moyen-orientales pour la plupart, mais aussi un point sérieusement ancré dans sa propre époque, révélé par un sens accru de la mise en scène et de sa propre conscience politique. Il catalyse les colères du monde en flammes ardentes, mêle sensibilité poétique et musicale avec les technologies de son époque, arbore sa ferveur en signe de refus de la fatalité. Pessimiste, comment l'être ; mais contrairement à bien des groupes dits post-industriels, Von Magnet semble persister à croire en l'Homme. Phil Von, Flore Quétier, Jérôme Soudan alias Mimetic ainsi que les très nombreux invités au fil des projets, conscients de l'être ou non (“feel free to sample us as we already sampled you”) tissent la trame d'un langage universel aux facettes jamais scellées. Car l'unité du projet se situe dans sa liberté. Celle du ton, celle de la forme et celle revendiquée. Les instruments proviennent de diverses cultures, les chants folkloriques et les danses gitanes se mêlent aux percussions électroniques sèches de Mimetic, les langues s'entrecroisent et se réinventent, certains cris se font inquiétants, d'autres déchirants (Francois Testory, le même qui emportera l'esprit de John Balance sur 'The Ape of Naples' de Coil vingt ans plus tard, plongeant ici dans des tonalités moyen-orientales sur 'Diz Me En Si') quand ils ne nous invitent pas simplement à s'enjoindre au ballet ethnique qui se déroule sous nos yeux. Les corps aussi s'expriment, et même sur disque : mains qui claquent, coups de talons et planchers de flamenco s'embrasent sur les arpèges de violons et de guitares non sans une certaine tonalité crépusculaire. C'est que le doute règne sur les planches. Que restera-t-il de ces mélodies, lorsque le village global se sera refermé sur lui-même ? Comment conserver cette polyphonie de folklores, de peaux et de métaux sans verser dans la cacophonie ? Peut-on faire vivre la poésie en musique, la danse en poésie, le drame du monde dans une toile de peinture ? Qu'importe, Von Magnet tel un cirque ambulant poursuivra au fil de sa discographie son entreprise lourde mais ô combien essentielle que celle de faire vibrer le monde dans une époque trouble, assourdie et assourdissante. 'Computador' est bruyant et trouble, mais pas cacophonique : passionné, téméraire, multiple. Un drame moderne et métissé qui pousse aux larmes, emporte le coeur et nous rattrape par les hanches pour nous redresser contre lui : car le spectacle doit continuer. Voilà donc, mesdames et messieurs, toute la richesse du théâtre des Passions, par delà le bien et le mal ; n'ayez pas honte de continuer à croire, à vivre et danser, et ce même au plus profond des ténèbres : car qui sait ce que l'aube nous réserve.

Très bon
      
Publiée le mercredi 6 janvier 2010

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Note moyenne        4 votes

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Masca Envoyez un message privé àMasca

Le lyrisme empêché qui traverse cet album est probablement un des trucs les plus beau que j'ai jamais entendu. Mais quelle frustration bordel ! On veut que ça parte, et ça ne part jamais, et on se retrouve soit à chialer soit à chanter par-dessus, pour prendre en charge ce foutu manque de ferveur. Une pièce de théâtre absolument, parce qu'elle évoque, parce qu'elle discourt, parce qu'elle rappelle aussi que la musique est un art vivant. "How painful it is not to feel... anything." Ce n'est certainement pas transcendant, mais ça immanente sévère.

Edit : pour être transcendé, mieux vaut le suivant, qui déballe ses appâts épiques avec profusion.

taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Je dois hélas avouer que je ne connais pas grand-chose de Von Magnet, cet album, entre autre, qui ne m'a pas transcendé... A réécouter peut-être.

Note donnée au disque :       
GinSoakedBoy Envoyez un message privé àGinSoakedBoy

Tiens donc! mon premier contact avec le groupe sur scène en septembre dernier m'avait pas donné envie d'en écouter plus. Vais ptet jeter une oreille sur leurs productions plus anciennes alors. Belle chronique!

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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oooh, Von Magnet ! J'ai jamais eu le courage de chroniquer les miens, bravo Wotzy ! Quel groupe...Sur scène, leurs shows sont juste incroyables; les disques sont bons certes mais la scène...waow !!! Celui-ci est très bon, même si ce n'est pas mon favori malgré tout.